Billie Eilish
Tu sais que je ne fais pas souvent ma groupie, mais puisqu’on parle dépression et pensées morbides malaisantes, je peux bien balancer du Billie Eilish, Billie Eilish Pirate Baird O'Connell de son vrai nom (la classe), une fille qui ne va pas très bien... C’est mon Courrier International du 2 mai qui m’a mise sur sa piste, 3 ans après le monde entier. Si les paroles devraient vous laisser de marbre (voire vous affligeront), il est difficile de ne pas aimer sa voix et j’ai adoré ses clips.
When the party’s over et Bury a friend, avec leur ambiance de film d’horreur sont assez impressionnants.
Mais mon péréfé c’est lui : You should see me in a crown.
Son premier single, Ocean Eyes, celui qui l’a révélée, révélait aussi et déjà sa tendance à la mélancolie ou à se barbouiller le visage avec des doigts tremblants de fille tétanisée par la tristesse (ou le manque).
Et sinon, à 17 ans, la Californienne surnommée "l'étoile noire de la pop", chante, danse, porte des vêtements trop grands entre autres pour Calvin Klein, est terrifiée par Eminem, a fait tourner un de ses clip par Stromae, a participé à la BO de la très controversée série Netflix 13 Reasons why, elle sort son premier album (When we all fall asleep, where do we go ?) et les médias lui déroule un tapis rouge sang.
ICÔNE GÉNÉRATIONNELLE
BILLIE EILISH, pop star américaine, 17 ans Lorsqu’elle met en ligne sa première chanson sur SoundCloud, la jeune danseuse et chanteuse en herbe de 14 ans souhaite juste la partager avec sa professeure de danse. Billie Eilish n’imagine pas qu’à son réveil le lendemain Ocean Eyes sera devenue virale sur la plateforme de streaming musicale. « L’ado qui avait enregistré une chanson pour s’amuser dans sa chambre » signe avec une maison de disque dans la foulée, raconte Vox. Trois ans plus tard, elle vient de « dominer une soirée au dernier festival de Coachella avec une performance qualifiée de « triomphe » par la critique », selon le magazine en ligne, et de sortir son premier album. En une semaine, 12 des 13 chansons du disque (qui bat également des records de vente se sont hissées dans le top 100 des titres les plus populaires aux États-Unis, établi par le magazine Bilboard. « Tout ça alors qu’elle ne peut être rangée dans aucune catégorie. » Première pop star d’une telle envergure à être née au XXIe siècle et à l’ère numérique, elle bouleverse à travers sa musique, son look et sa façon de s’exprimer dans les médias, « les attentes normatives de ce qu’est supposée être une chanteuse pop. »
Courrier International
Sa voix, à la fois râpeuse et délicate, oscille entre tendresse et tristesse avec tant d’aisance qu’il est difficile de croire qu’elle appartient à une adolescente. Elle n’en est pas moins celle d’une génération confrontée trop tôt aux affres d’un âge n’ayant plus d’adulte que le nom.
Jessica Saval pour Rollingstone
Pour tes débuts dans cette grande industrie qu'est la musique, avec ses enjeux énormes, comment es-tu parvenue à conserver ton authenticité sur ton album ?
Ma mère m'a toujours dit : 1) choisis tes propres batailles. 2) bats-toi pour ce que tu veux si c'est vraiment ce que tu veux. A ce stade-là, il a fallu que je me fasse confiance et que je fasse confiance à l'équipe qui m'entoure. Ça a pris du temps, pour être honnête, de bâtir cette confiance et d'amener mon équipe à croire en moi. Mais une fois qu'on se l'est accordée mutuellement, ça c'est très bien passé. On échange des idées, on s'écoute, on m'écoute surtout. Au bout du compte, ce qui est le plus important c'est de faire ce que tu as envie de faire. Parce que c'est toi qui vas le faire. Tu vois ce que je veux dire ? Tout repose sur tes épaules, donc il est essentiel que tu te sentes à l'aise avec ton projet. Si j'avais un conseil à donner à un jeune artiste en devenir, ce serait celui-là : n'écoute pas les conseils qu'on te donne. (Rires)
Il y a énormément d'influences dans ta musique mais aussi cette dimension très dark-pop. D'où te vient ce côté sombre ?
Je ne sais pas, des choses négatives de la vie j'imagine ? Je n'arrête pas d'y penser, ça m'obsède en permanence. Pourquoi je dirais au monde que tout va bien quand ce n'est pas le cas ? Je ne suis pas une personne heureuse par nature, c'est une part de moi avec laquelle j'ai dû apprendre à vivre. J'ai du mal à le décrire mais j'ai toujours posé un regard étrange et pessimiste sur la vie. J'aimerais que ce soit différent mais j'ai toujours été comme ça, je m'y suis habituée. Je ne suis pas de votre monde.
Yohann Ruelle pour Chartsinfrance.net
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