Identités sexuelles
Je
pensais que ça pouvait être sympa de revenir sur cette vidéo que j’ai soumise à
ta sagacité lors de ma dernière revue d’obsession.
Il
s’agit d’un extrait du documentaire (que vous pouvez visionner sur le site TXY) Déshabillez-nous
- Ces Messieurs Dames, réalisé par deux de ses protagonistes, Thierry
Demaizière et Alban Teurial pour France 3 et diffusé en 2010.
D’abord,
je trouve l’idée juste formidable.
Tu
en as marre de la binarité (l’art
de n’avoir que deux choix) ? Alors passe à la polarité : nous avons bien deux extrémités contraires, mais
nous avons aussi, et surtout, une ligne qui les joint : un individu se
place où il veut/peut sur cette ligne. Le binaire, on sait à quoi ça
sert : au langage informatique. ça dit 0 ou 1, ce qui ne me parait pas
être une approche satisfaisante pour décrire la vie et le sexe. Ajouter de la
nuance là où on voudrait que les choses soient radicalement simples, ça permet
juste d’être tolérant. Je crois savoir que dans la nature, et dans le corps de
tous les humains qui sont déjà nés, on a assez d’exemples pour affirmer que le
sexe ne se résume pas à mâle/femelle, et encore moins par le schéma
judéo-chrétien « papa dans maman ». Je sais pas moi, lisez ça. En plus, là ; on parle
de l’humain, un truc diablement compliqué. Un truc polarisé.
Peut-être
qu’il en a qui se sentent monolithiques et tout d’un bloc, mais j’ai toujours
senti, moi, que je ne suis pas qu’une femme en-dedans de moi. C’est difficile à
quantifier, à déterminer exactement, comme sensation, et même si la
démonstration de Katie n’est pas d’une grande rigueur philosophique, je la
trouve éblouissante. À quel point sommes-nous homme ou femme, finalement ?
J’ai sorti mon petit logiciel de dessin et j’ai gribouillé mon schéma perso de
mes identités sexuelles. Le (re)voici :
Plusieurs
précisions méthodologiques :
1) Pour que nous parlions tous de la même
chose, je vais définir les critères donnés. Je vous encourage à me
contredire, à spécifier, à ajouter, à corriger, à hurler très fort et taper des
pieds si vous voulez (chez vous ou en commentaires).
2) J’ai inversé les pôles… Katie mettait la
féminité au centre et la masculinité aux extrémités. Comme je suis très fille
dans mon genre, j’obtiens un schéma… peu visible et tout pointu. Donc j’ai
inversé, afin que l’on voie ma féminité dans toute sa plénitude, mais aussi
pour qu’on voie bien les nuances.
3) Oui, j’ai utilisé du rose pour le féminin.
Et du turquoise pour le masculin. J’imagine tout l’arc-en-ciel entre les deux.
4) Quand on me dit « Trie ! » en
me donnant juste deux tiroirs, je dis « Pafou ? ». J’l’ai appris
à l’école : pour trier (y a tri
dedans), faut au moins trois tiroirs. J’l’ai appris dans la vie : tant que
j’observe des trucs nouveaux qui ne rentrent décidément pas dans mes trois,
quatre, douze, cinq mille tiroirs j’ouvre d’autres tiroirs. Sur un plan
moins conceptuel, ça s’appelle la tolérance (l’ouverture) et la reconnaissance.
Tu verras que comme base à tiroirs multiples, j’utilise le yin et le yang
(parce qu’ils contiennent leurs contraires).
Dans
mon âme… Le sexe de l'âme ? Si on va
chercher par là, moi qui pense vivre l’une de mes nombreuses vies, je pense
fermement que mon âme est aussi bien homme que femme : elle est humaine.
S’il y a un truc polarisé, c’est mon âme ! Mais j’imagine qu’on pourrait
soutenir une autre logique (peut-être que tu penses que tu n’as pas d’âme ou
que la question t’indiffère), si l’on entendait par « âme » le
« noyau » de soi.
Et ben, j’apporterais la même réponse dans tous les cas : je sens bien (et je ne le sais pas d’hier) que j’ai les deux polarités en moi. En fait, mon âme est tout à la fois et j’ai en moi des mémoires d’hommes et des mémoires de femmes. Alors je place le curseur à mi-chemin, entre l’homme et la femme : 50-50.
Dans
mes chromosomes… c’est-à-dire mon identité génétique. Là, le
domaine est vaste, complexe et largement inconnu de nous. Pour faire simple, Katie
parle d’hormones et montre sa calvitie. Vous savez, œstrogène / testostérone…
ça on connait assez bien et on a remarqué depuis longtemps que chaque humain
porte son propre dosage. Le résultat est surtout visible sur ce que nos
scientifiques appellent les caractères sexuels secondaires : tout ce qui différencie le mâle de la femelle
d’une espèce et qui ne sert pas directement à la reproduction. On a beau
n’avoir retenu que deux options, il y a en fait autant de possibilités que
d’écart entre les deux… Il y a une foultitude de raisons pour qu’un humain
voient ses hormones ou bien ses caractères sexuels secondaires s’écarter
du canon (bien qu’évidemment, ça ne change pas grand-chose à ses chromosomes) !
Il peut être né comme ça (intersexuation
ou hermaphrodisme, puberté tardive, affection génétique et pathologies diverses…)
ou le devenir (ménopause, andropause, anorexie, sport de haut niveau, habitudes alimentaires…). Ça peut être l’effet
secondaire d’un thérapie (les divers usages de la pilule, le traitement contre le cancer de la prostate…) qu’il suit par ailleurs ou encore il a pu le
décider (transexualité) ou bien on lui a imposé (castration chimique). En fait, nous
sommes très nombreux à ne pas porter visiblement les marques physiques de notre
sexe ou à ne pas en porter les hormones... Nous ne pouvons pas faire comme si
tous les humains que ça concerne (même s’il n’y en avait qu’un) n’étaient pas
des humains avec des droits humains comme n’importe quel humain.
Laverne Cox |
Dans
mon appareil génital… Là, je pense que Katie parle de nos caractères sexuels primaires :
notre appareil reproducteur. A priori, cette catégorie est étroitement liée à
la précédente. Et comme précédemment, cette réalité physique a de multiples
raisons d’être remise en cause au cours de l’existence d’un individu : son
appareil génital peut être modifié pour des raisons thérapeutiques (cancers
touchant la sphère sexuelle) d’ « agrément » (eunuques, castrats), ou plus ou moins massivement traditionnelles (excision, repassage des seins, torture)…
ça peut relever du choix de l’individu ou lui être imposé par sa communauté
(notez que c’est presque toujours imposé, ici - on parle de millions de personnes). Tu penses que ça ne change pas
l’identité sexuelle d’une personne de se faire retirer ne serait-ce qu’une
partie de son appareil reproducteur ? Bah vas-y, fais-le.
Hommage à Helmut Newton - Karl Lagerfeld |
Dans
mon état-civil… Je crois que c’est clair pour tout le monde…
Vos papiers ! Vous portez dessus la mention inexorable H ou F, 01 ou 02 en
première position dans notre numéro de sécurité sociale. Cela a été décidé pour
vous à votre naissance, à partir de critères qui, malheureusement, n’ont pas fait leurs preuves. Si vous
êtes néE avec des attributs sexuels pas assez clairement établis, les risques
sont élevés que vous soyez amputéE de la partie qui a été jugée « en trop »
ou que vous ayez été cataloguéE abusivement.
17 octobre 2015, Existrans |
Dans
mon rôle social… Là, on commence à toucher le gros du lourd.
Qu’est-ce qu’être une femme ou un homme socialement, et ceci en quelques lignes
s’il te plaît ? Avant de définir homme et femme, commençons par
« social » : notre rôle social, c’est le rôle que nous jouons
chaque jour dans le monde avec nos frères humains. Ce sont nos activités
familiales, notre travail, nos loisirs, nos sorties, nos activités associatives
etc… On peut aussi ajouter ici l’image que vous renvoyez socialement : les
Autres vous perçoivent-ils comme un homme (à côté des virils, les « hommasse » et les « garçons manqués ») ou une femme (à côté des *?* (y a pas le mot, éh !), les « femmelette » et les « comme une fille »…) ?
C’est pour ça que c’est dur de définir le sexe social de quelqu’un : bite
ou vagin dans vos façons de faire ? Et si vos façons de faire ne
correspondaient pas tout à fait à vos intentions profondes ou encore à vos
possibilités ? On va devoir parler de genre, c’est
sûr ! Comme ici c’est moi qui décide et que j’honnis l’actualité, voilà ce
que je propose : utilisons la sagesse ancestrale de Chine, qui nous parle
de yin et de yang.
yin | yang | ||
---|---|---|---|
noir
(bleu)
| 黑 hēi | blanc
(rouge)
| 白 bái |
sombre
(obscurité)
| 暗 àn | clair
(lumineux)
| 亮 liàng |
nuit | 黑夜 heī yè | jour | 白天 bái tiān |
lune | 月 yuè | soleil | 日 rì |
hiver
(glace)
| 冬 dōng | été
(feu)
| 夏 xià |
nord
(froid)
| 北 běi | sud
(chaud)
| 南 nán |
gauche | 左 'zǔo' | droite | 右 yoù |
terre | 地 dì | ciel | 天 tiān |
femme | 女 nǚ | homme | 男 nán |
vide | 虛 xū | plein | 實 shí |
introversion | 內 nèi | extraversion | 外 wài |
passif | 被動bèidòng | actif | 主動zhǔdòng |
pair | 偶 oǔ | impair | 奇 jī |
C’est-à-dire que je ne vais pas faire une démonstration
statistique, je vais juste affirmer que le yin (la femme) est humide, douce,
ouverte et nourrissante, et que le yang (l’homme) est sec, dur, intromissif et
bâtisseur. Chaque individu porte le yin et le yang en lui : des fois on se
sent vagin mou et des fois, on est une vraie bite pleine de couilles. Voilà, en
quelques lignes.
Androgyny - Frank Wolf (1993 - 2013) |
Dans
mes vêtements… Bon, peut-être moins compliqué à définir que
la catégorie précédente… Que dire ? Que les femmes sont habillées pour
être séduisantes et disponibles sexuellement (jupes et fanfreluches) et que les
hommes s’habillent pour pouvoir faire ce qu’ils ont à faire (pantalons,
vêtements chauds, solides et pratiques). Nous constatons tous les jours, dans
la rue, qu’il y a une infinité de variations là-dessus…
Casey Legler, mannequin homme |
Dans
ma sexualité… Le meilleur ! Comme c’est très compliqué,
je vais faire un peu simple et ressortir mon yin et mon yang (tous deux mêlés
de yang et de yin nesspa). Tu fais l’homme ou la femme ? Je parie que la
réponse est plus compliquée que ça, pour toi, pour moi et pour ta
voisine ! On voit que c’est assez délicat d’évaluer une identité sexuelle
à l’aune de l’attrait que l’on porte à l’autre sexe : si j’aime les
garçons, je suis une fille ? Oui, mais si l’on est un couple de deux
garçons qui s’aiment, ce n’est pas un peu problématique de parler de deux
filles ? C’est pour ça que je n’en garde que l’aspect symbolique : tu
es femme quand tu t’ouvres, et tu es hommes quand tu entres. Et tu changes
souvent.
Comment font les hétéros ? |
Dans
mon mental… Dans notre tête, alors, homme ou femme ?
T’es plutôt souple, fluide, polyvalente, t’aime les métaphores et les images,
avec une tendance à la tristesse et la mélancolie ? T’es yin. T’es plutôt
brutal, burné, obtus et impulsif, t’aime les nombres et les coins bien
carrés ? T’es yang. Enfin, tu es plus ou moins un peu tout ça, je présume.
Comme moi !
Autoportraits d'Andy Warhol (source) |
Voilà. Je vous laisse faire une moyenne si vous
en éprouvez le besoin. C’est une revue de détails assez sympa à faire - je suis
plus yin que je ne le pensais et étrangement, ben ça me fait chaud là. Je
remarque aussi que j’ai aussi une vie assez simple avec mon identité cis-genre
bien marquée et pas trop contestée, même si quand même, je remarque aussi que
je suis une fille.
Il y a des fondamentaux à re-présenter. Ta vigilance foncière t'honore, La Volu. Merci de nous garder en #étatdeveille @VoluBilis
RépondreSupprimerÔ toi !! Tu sais, tu sais, la guerre et la paix ne dorment jamais en moi... ils se lèvent à tour de rôle... On est là pour ça.
RépondreSupprimerTrès intéressant travail que tu nous livres. Ça donne matière à réfléchir. C'est intéressant que tu utilises le ying et yang . En ce moment, j'ai une réflexion à propos des théories de Jung qui parle d'animus et d'anima. J'ai toujours du mal avec ces classifications où ce qui relève du conceptuel, de la décision, de l'action, du clair, de l'extérieur est attribué au masculin. Donc, si une femme a ces éléments en elle, c'est sa part masculine.
RépondreSupprimerJ'aurais tendance à penser que nous avons tous ces éléments et que par principe, ils ne sont ni féminins ni masculins.
Il y a un outil de connaissance de soi que j'aime parce qu'à aucun moment on ne nomme du féminin ou du masculin : l'énnéagramme. Cet outil stipule qu'il existe 9 bases et que le chemin est d'aller vers le centre qui relie à ces 9 bases. Et qu'on soit homme ou femme où peut-être ne n'importe quelle base.
Par contre en utilisant cet outil, on s’aperçoit que les caractéristiques de certaines bases ne sont pas admises socialement quand on est une femme ou un homme. Ex la base 8 (Le 8 qui utilise le centre instinctif vers l'extérieur veut avoir un impact sur le monde extérieur. Il a une énergie physique considérable. Son orientation est la puissance et le courage. Il considère que la vie est un combat et il se bat pour la justice). Une femme refuse de se reconnaître dans cette base très souvent. Il faut l'accompagner pour qu'elle ose être ce qu'elle est.
Ex pour la base 4 (préfère le centre émotionnel utilisé vers l'intérieur. Il est sensible et attaché à vivre des émotions intenses et authentiques. Son orientation est la recherche du beau.)Cette base est très mal accepté par les hommes.
L’introversion et l'extraversion, clairement n'ont rien de féminin ou de masculin. Par contre, c'est perç comme masculin ou féminin
Je n'ai pas la capacité de faire passer mon propos aussi clairement que toi. Mais ce que je veux dire c'est que les seules distinctions que j’admets entre un homme et une femme sont d'autres physiques. Dans l'adn on peut reconnaître si la personne est un homme et une femme (mais pas si elle est trans, enfin je suppose). Par contre avec une éprouvette on ne peut pas savoir si la personne est conceptuelle ou rêveuse, extravertie ou introvertie
Merci à toi pour cette analyse !
RépondreSupprimerJe ne me suis jamais penchée sur l'ennéagramme, mais j'en ai beaucoup entendu parler. Encore un truc qui apporte des réponses, apparemment. L'humain est doué pour créer des outils conceptuels, au moins autant que pour créer des outils matériels (vilebrequin, sextoy, fourchette). Quand on voit son intelligence, on se demande comment il peut être massivement aussi con (je ne décolère depuis trois jours). Bref.
Je crois qu'on ne peut pas nier l'existence du féminin et du masculin (ce serait nier l'existence du blanc et du noir) et encore moins que cette différence soit physique : si les trans "changent de sexe", c'est bien parce que l'apparence, les manières, la voix, ça compte. Il y a un utérus, et il y a un pénis. Ce sont des concepts incontournables. C'est comme une porte : elle peut être ouverte ou fermée, et les deux situations portent leur intérêt. La femme est une porte ouverte, l'homme est une porte fermée (conceptuellement, je n'enferme personne à ce stade).
Ce que j'aime dans le yin et le yang et le concept de polarité (déjà, sa simplicité... presque autant que la binarité ! il suffit à TOUT expliquer, surtout ce que notre science moderne veut voir comme des exceptions) c'est l'idée d'équilibre. La polarisation, c'est une lutte interne, c'est un mouvement dynamique à l'intérieur de soi. Il n'y a pas d'être totalement yin ou yang, il n'y a qu'une balance qui penche constamment (cf la question "De quel côté tombe un arbre ?") Nous, femmes, débordons intrinsèquement de yin et nous obtenons l'équilibre en cherchant notre yang. Sans quoi, nous sommes avalées, piétinées, esclavagées. La femme est une porte ouverte qui doit apprendre à se fermer. Et puis l'homme est une porte fermée qui doit apprendre à s'ouvrir.
La meilleure question : pourquoi cherchons-nous à répondre à ces questions ? Qu'est-ce qui importe ici, sinon de se sentir bien dans sa peau, complet et accepté ? Qu'est-ce qui compte plus au monde que la bienveillance de notre communauté et l'amour que nous nous portons ? Des questions complètement "yin"... Y répondre, c'est "yang" ! En avant toute !!
PS : j'ai lu un truc récemment, à propos de la répartition papa/maman des chromosomes du bébé... La mère donnerait à l'enfant son intelligence... et le père son émotivité ! Polarité, quand tu nous tiens... Il faudrait que je retrouve la source de cette info...
Coucou Volu que je ne suis quasiment plus.
RépondreSupprimerPour te dire, la question de l'identité sexuée (je préfère sexuée à sexuelle) me taraude encore, malgré le fait qu'avec mes 33 ans, je pense de plus en plus à la maternité (influencée par mon cher et tendre mari). Bien que je devienne de plus en plus à l'aise avec mon corps de femme, ma psychologie me fait encore détester le cycle menstruel au point d'en tomber "malade" (nausée, vertiges, dépression) dès le 22e jour de cycle jusqu'au 33e ou 35e jour (1er jour du cycle suivant) quand j'ai de la chance. Je vois encore ma part de féminité évidente comme une souffrance (et ça va faire 21 ans que c'est comme ça).
J'ai surtout une particularité mentale que l'on appelle le syndrome d'Asperger et qui fait que j'ai un rapport au corps compliqué. En gros, mon corps n'existe pas, donc je ne comprends pas qu'on puisse faire des remarques parfois désobligeantes sur quelque chose dont je n'ai pas conscience. C'est ce déni du corps et le fait qu'il soit socialement connoté qui a entraîné à 24 ans mon questionnement sur mon identité sexuée (j'insiste, je te promets d'expliquer en addendum).
Dans mon rapport de couple, j'ai parfois l'impression d'être devenu le mari. En effet, c'est mon mari qui enseigne, se socialise, éprouve de l'empathie envers ses élèves, discute au téléphone... tandis que je lui tance des trucs dignes de radio bière-foot. Mon mari s'accorde de l'ambivalence sexuée dont il semble être lui aussi atteint avec cette mémorable réflexion : "Je suis passé de l'autorité de ma mère à l'autorité de ma femme."
Je distingue donc l'identité sexuée (qui est en rapport au genre, à la conscience de soi et à la conscience sociale du genre, ce que tu expliques ici) de l'identité sexuelle (qui à mon sens regroupe davantage les problématiques autour de la sexualité et des manières de la vivre). Il est nécessaire en effet de délier les deux problématiques, parce que leur liaison de cause à effet n'est pas forcément systématique (en témoignent une BD telle que le malheureusement médiocre "Mauvais genre" de Chloé Cruchaudet et un film tel que le particulièrement bon "Laurence anyways" de Xavier Dolan). Je suis de ces personnes qui restent persuadées qu'identité sexuée et identité sexuelle ne vont pas forcément de pair et qu'il faut par conséquent distinguer les deux.
Bien merci de passer par là, Bella !
RépondreSupprimerC'est drôlement intéressant. La perception que l'on a de son corps joue un rôle très important dans ce qu'on appellera "la sexualité" au sens large, et même "l'identité" de l'individu.
Finalement, tu n'expliques pas pourquoi "sexuée" au lieu de "sexuelle", qu'est-ce que ça change ?