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Affichage des articles du novembre, 2012

La gourmandise

(ou  Le pâté de sanglier et moi ) Ça a une tronche de pâté de sable raté à la terre, c’est vrai que ça ne présente pas bien, mais dans une assiette à côté d’une feuille de salade, moi je me régale déjà. La consistance est tendre (c’est encore meilleur chaud, votre tranche est luisante de lipides fondues) mais c’est comme le foie gras : ça ne se tartine pas. On appelle ça du pâté à cause de la méthode de fabrication, mais dans ce cas-là, vous mâchez surclassé. Un long feu d’artifice.

Méditation de la Bienveillance

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A répéter quatre fois... ... la première fois, pour se la chuchoter à soi... ... la deuxième pour l'offrir à quelqu'un ou quelqu'une que l'on aime beaucoup, beaucoup, beaucoup... ... la troisième, c'est pour une personne envers qui nos relations sont neutres... ... et la dernière, avec toute la bienveillance dont nous sommes capable, pour une personne avec qui nous sommes en conflit.

Dessous

J’aime être à l’aise. C’est pour ça que je choisis bien mes escarpins, que je mets des brassières, et des petites culottes en coton. Oh, j’ai comme tout le monde une panoplie de trucs en synthétique … que j’ai bien de la peine à garder plus de quelques heures. C’est fait pour être enlevé, alors je m’en prive pas. Mais les jours normaux, où je vais gagner le pain de ce jour, ben c’est plus souvent Petit Bateau. Ils en font de très bien. Sauf que… sauf que les Jules et les maris, ils veulent une femme lascive et désirable, avec des dentelles et des ptits nœuds, et surtout, surtout, les Jules et les maris, ils souffrent trop de voir l’élastique de la petite culotte creuser le fessier conjugal. Les Jules, ils veulent des tangas. Des strings ! Il veulent des couleurs qui ne passent pas à la machine et des textures fermes, c’est comme ça. Ils veulent des trucs qu’on devine mais qui ne dépassent pas en faisant des plis grotesques au-dessus de la ceinture de nos tailles basse

Velours

Je te caresse avec le doigt pour effleurer le grain de ta peau, d’un doigt aussi léger qu’un atterrissage de coccinelle. Je sais que c’est bon quand moi aussi ça me chatouille la pulpe. Je ressens la caresse que je te donne, sinueuse, longue et sans fin juste au bout de mon index. La peau fine de ton cou, velue de ton épaule, le moelleux de tes flancs. Je te caresse avec la bouche là où mon doigt a préféré passer, là où il s’est arrêté. Je n’ouvre pas les lèvres pour t’effleurer de leur ourlet. Je les entrouvre pour picorer et exhaler doucement du chaud à ta surface. Je pioute quelques bisous, j’aspire ton odeur. Je laisse enfin sortir ma langue pour te goûter et te mouiller. J’imagine que ça te fait froid, je sens que tu es chaud. Je te mords. Je te caresse avec le nez, le bout tout frais. Avec tout mon visage, je hume ta nuque, qui a l’odeur la plus fine, la plus douce, la plus calme de tout ton corps. La plus familière. Tes aisselles toujours fraîches et douces. Tes poils

Rodéo

J’ai pris sa cuisse à pleines mains et nous sur le flanc, moi à cheval sur sa jambe, on a cavalé. Moi je voulais juste dormir. Je peux lui proposer qu’il baise sans moi, ça ne le dérange pas un instant. Je crois qu’il me baiserait morte tellement il aime me baiser. En ce moment, on fait des concours de taille de dignité (à celui qui se drape le mieux dedans), il perd, là, non ?

Gorgeous

Je papillonne. D’abord parce que je me sens encore tellement épuisée que la simple idée de sortir de chez moi m’est parfois désagréable. Plein le dos, chaque muscle douloureux, et une irrépressible envie de dormir, dormir, dormir. Je papillonne donc depuis chez moi.

Farouche

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Ouaip, j’ai deux facettes : le devant et le derrière. En général (à la majorité absolue du temps : une seconde sur deux plus une ou deux qui traînent), je suis comme autrui : je présente le devant. La vitrine, le plus glam, le plus chouette, le plus tout. Je m’habille élégante avec une touche de sexy dans les plis de sobriété. Je ne me maquille pas, ou peu (l’envie m’est passée quand celle de mon crâne d’avoir des cheveux). Je suis consensuelle : ma principale préoccupation est de ne manquer à aucun de mes devoirs. L’injustice me pèse, la violence me tétanise, je ne suis que bonté et bienveillance. Je suis loyale et bonne amie, je fais ma B.A. quotidienne et presque ma prière du matin (amen). Je suis serviable, souriante, altruiste et polie, je mange même mes légumes. Oui monsieur. Ça, c’est en deçà du point d’ébullition, qui n’a jamais pu être déterminé scientifiquement. C’est plus comme un fusible qui saute que de l’eau qui fait de jolies petites bulles. C’est de l’é

L'oisiveté

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Oisiveté : art de vivre comme un oiseau. L’oisiveté, mère de tous les vices ? Sous-entendriez-vous que les gens occupés sont vertueux ? Pensez-vous vraiment que boire, manger, baiser, soient des vices ? Ne sont-ce pas (j’ai un peu de culture) des imprécations de préchi-prêcheurs pour faire taire, travailler et marcher droit la gueuserie, lancées sur des échines courbées en un temps où la bêtise et l’ignorance, le mépris, la violence faisaient office de cadre de vie ? Je me marre, je me gausse, je ris tout jaune. Moi, je vois que ceux qui se sont levés tôt n’ont pas manqué, en effet, de décider que le monde leur appartenait. Qu’ils se sont occupés à tout l’abîmer. Que ces gens-là volent, violent, exploitent, tuent et mentent, et même pour certains, toute la journée ! S’il y avait une poignée de péchés à absolument retenir, pour moi, ce serait ceux-là. Quant aux vices… Rendons plus subtil le débat : je pense que ça n’a pas d’heure pou

Des hordes d'arbres - Vénus Khoury-Ghata

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Des hordes d'arbres aux noms imprononçables se déversaient sur nos faubourgs Au déclin des saisons Entraient en collision avec les nôtres devenus herbeux à force de méditation Humilis au pied bot drapé dans manteau emprunté au loup Quercus aux tympans percés par oiseaux récriminateurs Oléastre noir des sécrétions des cimetières Nous les attendions avec bâtons haches et chiens mangeurs d'écorce Nos veuves les pourchassaient de leurs aboiements La lune leur lançait son trop plein de pierres et d'étincelles Ils repartaient sans avoir écarté le sillon d'amour d'une seule rose Sans avoir touché la nuque velue d'un seul chèvrefeuille Ou montré les blessures de leurs genoux au hêtre guérisseur Reculaient jusqu'au fleuve où vider leurs poches remplies de hannetons

Raoul Vaneigem

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« Une société qui n’a d’autre réponse à la misère que le clientélisme, la charité et la combine est une société mafieuse » Mon apolitisme est notoire, je me cantonne à une philosophie de vie qui fait aussi bien l’affaire quand il s’agit d’ouvrir ma gueule, moi aussi. Depuis toujours, la vie politique française ne m’évoque que navrance, mais depuis quelques mois, je m’attache à répondre aux questions auxquelles il faut bien répondre, tout de même. J’avais commencé  ici, avec ce petit plébiscite pour une vie plus sobre ( Je suis POUR ) . Ce petit texte qui suit,  daté de 1995 , résume l’évolution et le fond de ma pensée. Il n’apporte pas de solution pratique en ces lignes, mais l’ouvrage dont il est extrait est destiné à appeler à une réforme… de l’école. Tout se jouera dans l’éducation, parce que ce qu’il faut combattre, ce sont nos habitudes, nos vilaines habitudes de petits blancs occidentaux.  Vaneigem  conjure chacun de nous à la raison : vivons 

La Princesse au Petit Pois

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Un conte traditionnel que je sers partout où je passe. Parce que je l'aime bien. Voilà tout. Bonne lecture ! Il y avait une fois un prince qui voulait épouser une princesse, mais une vraie princesse, une parfaitement véritable princesse. Il avait parcouru le monde en tous sens pour trouver une fiancée qui répondît à ses vœux, mais il n’y avait pas réussi. Il y avait toujours quelque chose ; un je-ne-sais-quoi qui n’allait pas. Pourtant, des princesses, ce n’était pas ce qui manquait de par le monde, on en trouvait à chaque pas ; mais comment savoir si c’étaient de vraies, véritables princesses ? Il manquait toujours une preuve irréfutable. Il rentra donc au palais de son père, déconfit et bien triste, et désirant toujours ardemment dénicher sa princesse véritable. Un soir se déchaîna un horrible mauvais temps, on eut dit que tous les diables s’étaient mis en frais. Il tonnait, il ventait, il pleuvait à ne pas mettre un chien dehors. Tout à coup, on en