Le viol au cinéma : dis-moi comment tu te divertis...

Comme promis, une proposition de correction de notre atelier féministe d’hier… uniquement à partir de films que j’ai effectivement vus.

LE VIOL AU CINEMA : DIS-MOI COMMENT TU TE DIVERTIS,

JE TE DIRAI QUI TU ES
  
Le viol est un motif délicat… pourtant, il est traité plus souvent qu’à son tour, et d’une manière sans… délicatesse. J’ai trouvé intéressant d’écrire les titres en vert amande quand le personnage principal est une femme, et en vermillon quand c’est un homme...  
De temps en temps, le viol d’une femme provoque l’écroulement des valeurs (patriarcales) d’un microcosme donné, et la fureur d’un homme (ou de la femme violée) qui part en guerre pour se venger, ce sont les films de rape and revenge («une sous-catégorie du film d'auto-défense mais avec du cul et des plans nichon. » Nanarland). Où l’on découvre que la loi du Talion est bien en vigueur chez nous, du moins dans le secteur du « divertissement ». On obtient une préparation douteuse dans laquelle mijotent des gros morceaux de culture du viol… A tous les coups, les victimes deviennent des bourreaux, et c’est plus ou moins présenté comme « légitime ». Parmi ces films, on ne voit aucun viol sanctionné par la justice. 


Braveheart, de Mel Gibson (1995) 
Sexcrimes, de John Mac Naughton (1998) 
Irréversible, de Gaspar Noé (2002) 
Kill Bill, de Quentin Tarantino (2003) 
Monster, de Patty Jenkins (2004)
  
Mais le plus souvent, c’est juste un détail (croustillant), dont vous ne vous souvenez même plus, d’ailleurs. Dans ces films, le viol ne donne lieu à aucune poursuite particulière, c’est juste pour le fun. 


Orange Mécanique, de Stanley Kubrick (1971) 
Robin des Bois, prince des voleurs, de Kevin Reynolds (1991) 
Alien, de David Fincher (1992) 
Lolita, de Stanley Kubrick (1992) 
Pulp Fiction, de Quentin Tarantino (1994) 
Bad Boys, de Michael Bay (1995) 
Bernie, d’Albert Dupontel (1996) 
Doberman, de Jan Kounen (1996) 
8 femmes, de François Ozon (2001) 
Boulevard de la Mort, de Quentin Tarantino (2007) 
Black Swan, de Darren Aronofsky (2011) 

… j’en passe et des meilleurs…

 Dans cet article du site SensCritique qui fait la liste des films de genre Rape and Revenge, on voit bien qu'une grande partie des affiches de films de cette catégorie présente l’héroïne dans une position de jouet sexuel. C'est un des piliers de la culture du viol : la fille violée est belle et désirable, forcément (sinon elle ne se ferait pas violer).


Histoire de ne pas perdre la foi, une (toute) petite liste qui ne traite pas le sujet avec désinvolture… et même avec un peu d’intelligence.  

Thelma et Louise, de Ridley Scott (1991) 
Kirikou et la Sorcière, de Michel Ocelot (1998) 
Millénium, donc, de Niels Arden Oplev puis Daniel Alfredson (2009) 
Les femmes du bus 678, de Mohamed Diab (2011)

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