Je n'ouvre pas les yeux
Je
n’ouvre pas les yeux.
J’écoute.
J’écoute
sa respiration, j’écoute le matin.
J’écoute
ses bras qui me cherchent, son corps qui se tend vers moi. J’écoute sa peau qui
m’effleure.
J’écoute
les draps qui s’éveillent eux aussi, qui se remplissent de nos mouvements
nouvellement conscients. J’écoute le soleil entrer sans frapper, j’écoute la
journée commencer.
Je
me rendors.
M’éveille
encore.
Ses
bras, sa respiration. Son odeur. Sa peau sur la mienne, c’est comme si toute la
douceur de ce foutu monde venait traîner sur mes flancs, comme si elle s’était
réfugiée dans ses mains, le seul endroit sur terre qui vaille la peine.
Il
est chaud.
Encore
tous retournés par le sommeil, un peu perdus, un peu vaporeux, tout froissés, des
rêves qui s’attardent dans les cheveux, on se cherche, on se trouve, on se cale
l’un dans l’autre. Mes cuisses tâtonnent à la recherche du creux de ses genoux,
mon dos son ventre, mon cou son souffle. Ses bras, ses bras, ses bras.
Tout
est là. Ecrin.
On
roule lentement, on se frotte doucement, ça fait pétiller le cerveau, pas un
à-coup pour nous rappeler, déjà, la pesanteur qui règne hors du lit. On se
rétracte pour garder le bon, le doux, le chaud, encore un peu plus longtemps
dans le ventre, sur le dos, on ne laisse pas s’échapper trop vite la volupté
silencieuse de la nuit.
« Bonjour
ma Volu… »
Ça
tinte dans l’oreille, ça me coule doucement sur la tête, c’est du miel sur moi.
J’ouvre
les yeux. C’est tout palpitant, tout coloré, tout lumineux. C’est frais.
Je
vais chercher ses yeux. Ils sont là. Verts, bleus, mi-clos.
Encore
un mouvement, me serrer contre lui encore plus fort, pour aller puiser encore
plus, de chaleur, de douceur, de temps arrêté… Tout est bien là.
J’ai
les yeux ouverts, le ventre en appétit, les pensées rieuses.
Bonjour
mon ange.
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