Survivre au progrès - Mathieu Roy et Harold Crooks (Canada, 2011)
« L’économie est si déconnectée de la réalité qu’elle en devient nocive. Dans un cours d’introduction à l’économie, tous les professeurs vont commencer par montrer un graphique très impressionnant du système économique, avec les matières premières, les processus d’extraction, les fabricants, les grossistes, la vente au détail et des flèches dans tous les sens. Pourtant, ils savent très bien que l’économie n’est pas une science. C’est un ensemble de valeurs qu’ils essaient de mettre en équation pour faire comme si c’était une science.
Mais si on demande à un économiste «Dans cette équation, où est-ce que vous mettez la couche d’ozone ? La nappe aquifère d’eau fossile ? Les terres arables ou la biodiversité ? » Il répond « Ce sont des paramètres extérieurs [externalities]. » On pourrait aussi bien être sur Mars.
Cette économie n’est pas ancrée dans la réalité.
C’est toute la chaîne de vie qui filtre l’eau dans le cycle hydraulique. Ce sont les micro-organismes dans le sol qui génèrent cette terre qui permet de faire pousser notre nourriture, la nature offre tout un tas de services ! Les insectes pollinisent les fleurs ; ces services sont vitaux pour la santé de la planète, et les économistes appellent ça « des paramètres extérieurs » ! C’est du délire. »
David Suzuki / Généticien et activiste (minute 55)
« La seule façon de changer la donne – les gens ne veulent pas en entendre parler mais pour moi c’est le seul moyen – c’est de consommer moins. Les pauvres ont besoin de plus de choses, ça ne fait aucun doute. Un village moyen au Rajasthan, au Pendjab ou au Nigéria a des besoins, point barre. Si l’on est humain, on doit bien reconnaître qu’il leur faut plus d’eau potable, de nourriture, d’éducation. Il n’y a même pas lieu de discuter. Mais en ce qui nous concerne nous, on pourrait et on devrait se contenter de beaucoup moins. C’est non d’office, les gens sont pris en otage par la culture du matérialisme. Il ne faut pas sous-estimer l’immense pouvoir de persuasion de cette culture.
C’est très dur de remettre un génie dans sa lampe. »
Vaclav Smil / Démographe et auteur (1 :10)
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