Sorcières (2)




LES CRIMES DES SORCIÈRES 

Qui étaient les sorcières et quels étaient donc leurs crimes, provoquant une répression aussi féroce de la part des classes dirigeantes ? Trois accusations principales apparaissent de façon répétée dans l’histoire de la sorcellerie partout en Europe du Nord : premièrement, les sorcières sont accusées de tous les crimes sexuels possibles contre les hommes. Tout simplement, elles sont coupables de sexualité féminine. Deuxièmement, elles sont accusées d’être organisées. Troisièmement, elles sont accusées d’avoir des pouvoirs magiques affectant la santé – de lui nuire mais aussi de guérir. Elles furent souvent accusées, de façon spécifique, de posséder des talents médicaux et obstétricaux. 

Considérons d’abord l’accusation de crimes sexuels. L’Église catholique médiévale fit du sexisme un point de principe : le Malleus déclare « lorsqu’une femme pense seule, elle pense Mal ». La misogynie de l’Église, si elle n’est pas prouvée par les chasses aux sorcières elles-mêmes, est démontrée par son enseignement, qui veut que dans le rapport sexuel le mâle dépose dans la femelle un homoncule ou « petite personne », complet, avec une âme, qui est hébergé simplement dans l’utérus pendant 9 mois sans acquérir aucun des attributs de la mère. 
L’Église associait la femme au sexe, et tout plaisir sexuel était condamné comme ne pouvant venir que du Diable. Les sorcières étaient supposées avoir trouvé du plaisir au cours d’une copulation avec le Diable (malgré l’organe glacé qu’il était réputé avoir) et à leur tour infectaient l’homme. La luxure chez l’homme était donc la faute de la femme. D’un autre côté, les sorcières étaient accusées de rendre les hommes impuissants et de provoquer la disparition de leur pénis. Quant à la sexualité féminine, les sorcières étaient accusées en fait, d’apporter une aide à la contraception et de pratiquer des avortements : 
« Il y a, comme il est dit dans la Bulle Papale, sept méthodes par lesquelles elles infectent par sorcellerie, l’acte vénérien et la conception de l’utérus ; premièrement en poussant l’esprit des hommes à des passions désordonnées ; deuxièmement en contrecarrant leur force génératrice ; troisièmement en faisant disparaître les membres adaptés à cet acte ; quatrièmement en changeant les hommes en bêtes par leurs actions magiques ; cinquièmement en détruisant la force d’engendrer chez les femmes ; sixièmement en pratiquant l’avortement ; septièmement, en offrant des enfants en plus d’animaux et fruits de la terre aux démons, avec lesquels elles causent beaucoup de mal »… (Malleus Maleficarum).

Castration symbolique, freudisme, pro-vie, tentation de l’homme par la femme, on entend toujours les mêmes conneries.

Allô, quoi !

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