L'oisiveté
L’oisiveté, mère de tous les vices ?
Sous-entendriez-vous que les gens occupés sont vertueux ?
Pensez-vous vraiment que boire, manger, baiser, soient des vices ? Ne sont-ce pas (j’ai un peu de culture) des imprécations de préchi-prêcheurs pour faire taire, travailler et marcher droit la gueuserie, lancées sur des échines courbées en un temps où la bêtise et l’ignorance, le mépris, la violence faisaient office de cadre de vie ?
Je me marre, je me gausse, je ris tout jaune.
Moi, je vois que ceux qui se sont levés tôt n’ont pas manqué, en effet, de décider que le monde leur appartenait. Qu’ils se sont occupés à tout l’abîmer. Que ces gens-là volent, violent, exploitent, tuent et mentent, et même pour certains, toute la journée !
S’il y avait une poignée de péchés à absolument retenir, pour moi, ce serait ceux-là. Quant aux vices…
Rendons plus subtil le débat : je pense que ça n’a pas d’heure pour se lever, la connerie. Ça n’a pas de couleur, d’odeur, de parti, de religion, de travail ou de mœurs particulières, ça peut tout simplement arriver à tout le monde. Par contre, il faut reconnaître une chose à la feignasse, à celui qui ne se presse pas et celle qui prend son temps : ils font deux fois moins de conneries, au total, parce que plus, ça les fatiguerait.
En ce qui me concerne, de toute façon, c’est un peu différent. Je ne suis pas oisive, je suis hyperactive dans ma tête. C’est pour ça qu’écrire est une de mes principales activités (et en plus, heureuse coïncidence : je peux le faire au lit !)
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