Farouche
Ouaip, j’ai deux facettes : le
devant et le derrière.
En général (à la majorité absolue du
temps : une seconde sur deux plus une ou deux qui traînent), je suis comme
autrui : je présente le devant. La vitrine, le plus glam, le plus
chouette, le plus tout. Je m’habille élégante avec une touche de sexy dans les
plis de sobriété. Je ne me maquille pas, ou peu (l’envie m’est passée quand
celle de mon crâne d’avoir des cheveux). Je suis consensuelle : ma
principale préoccupation est de ne manquer à aucun de mes devoirs. L’injustice
me pèse, la violence me tétanise, je ne suis que bonté et bienveillance. Je
suis loyale et bonne amie, je fais ma B.A. quotidienne et presque ma prière du
matin (amen). Je suis serviable, souriante, altruiste et polie, je mange même mes
légumes. Oui monsieur.
Ça, c’est en deçà du point d’ébullition,
qui n’a jamais pu être déterminé scientifiquement. C’est plus comme un fusible
qui saute que de l’eau qui fait de jolies petites bulles. C’est de l’énergie
cachée ; je gruge toute l’année pour avoir l’air normale, vous
comprenez ?
Ça me prend une énergie folle.
Donc, quand ça bout. Ben, je change
d’état, bien sûr. Les différents systèmes de sécurité qui me prémunissent d’une
détection par le MIB sautent. Non seulement je suis vulnérable, mais en plus,
je fais n’importe quoi. Moins vous m’êtes important et moins c’est criant, bien
entendu. Je siffle et je deviens toute rouge : ma colère est parfaitement
lisible sur mon visage, jusqu’au fond de mes yeux et je dis des choses
vilaines, vraiment vilaines. J’en ai fait reculer des biens plus gros que moi. Je
crépite des sournoiseries que vous n’auriez pas osé penser, je martèle, je trombone,
j’assassine. Ma bouche fait des caprices et mon front se transforme en butée de
porte. Mes gestes sont catégoriques, j’assène, j’assène, j’assène.
J’arrête là. Vous saisissez l’idée. Je
suis une chienne.
C’était juste pour dire... Comment
dire ? Tenez, pour faire simple, je vous restitue une petite pancarte
croisée sur un portail de Saint Brieuc :
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