Le Guide du Voyageur Galactique - Douglas Adams
Le sachiez-tu ? Le 25 mai, c’est le jour de la Serviette. Pourquoi la serviette ? Pourquoi le 25 mai ? Et pourquoi ne dois-t-on pas paniquer ? La réponse c’est « parce que Douglas Adams ».
Mettre de l’ordre dans cet article a été une longue épreuve (mon goût de l’exhaustivité me perdra), ce qui fait que quand il sort, nous ne sommes plus du tout le 25 mai, j’en suis fort contrite mais c’est la vie.
SOMMAIRE
Le Guide du Voyageur Galactique
C’est un de ces bouquins tapageurs, avec l’étiquette « grand classique », un auteur à la prose abondante et au style pantagruélique, impossible à résumer mais sur lequel tout le monde s’accorde à dire qu’il est incroyable, incontournable, mémorable. Tu l’as mis dans un coin de ta tête parce que t’aimes bien la SF, t’aimes bien rire, tout le monde en parle, tu vas le lire un jour, promis.
Et donc, j’ai fini par acquérir, ranger quelques semaines et enfin ouvrir le Guide du Voyageur Galactique (le titre original étant The Hitchhiker's Guide to the Galaxy, que vous verrez souvent abrégé en H2G2 ou alors en HHGTTG, ça dépend).
Commençons par parler de son auteur, Douglas Adams.
Le gars a cet incroyable talent qui consiste à créer des phrases qui se transforment en cours de route, faisant joyeusement cabrioler votre esprit, comme par exemple :
« Il était parvenu à trouver un Nutri-Matic qui lui avait fourni une tasse emplie d’un liquide qui était presque, quoique pas exactement, tout sauf du thé ».
Il y aurait beaucoup de choses à dire sur cet homme : j’ai exfolié la page Wikipédia du monsieur et si on regarde ce qui en tombe, on apprend qu’il était gaucher, amateur de zoologie et militant pour la préservation des espèces, qu’il collectionnait les guitares, qu’il a été portier dans un hôpital psychiatrique, nettoyeur d’abris à poulets et garde du corps pour une famille qatarie, qu’il a appris la comédie aux côtés des Monthy Python, qu’il a été auteur et script doctor sur la série Doctor Who, qu’il a créé un jeu vidéo qui s’appelle Starship Titanic, qu’il a joué sur scène avec les Pink Floyd et qu’il était l’ami de Richard Dawkins, qui prononça son éloge funèbre après sa mort le 11 mai 2001, à l’âge de 49 ans.
Douglas Adams ©DNA Press Photos |
Et si vous voulez encore plus détail sur la vie incroyable de cette incroyable personne qui avait "des problèmes avec les rôles de nains" au théâtre à cause de sa taille (1m90), je vous conseille la lecture de ce site, qui rend hommage à l’œuvre galactique de ce… grand homme.
Et ce fut particulièrement le cas, donc, du Guide du Voyageur Galactique.
Le Guide du Voyageur Galactique
The Hitchhiker's Guide to the Galaxy fut tout d’abord une fiction radiophonique, en deux saisons de 6 épisodes chacune, conçue par Adams et John Lloyd (ami et colocataire d’Adams), diffusée au Royaume-Uni sur les ondes de la BBC entre 1978 et 1980. Lorsqu’il en a commencé l’écriture, Adams pensait proposer une série de sketchs qui se finiraient à chaque fois par la destruction de la Terre, d’une façon toujours différente. Au fil de sa création, cet élément est finalement devenu la situation initiale de son histoire qui s’est plutôt déployée autour d’un élément central : Le Guide du Voyageur Galactique, un livre dans le genre du Routard, mais pour les voyageurs galactiques… Aujourd’hui, vous pouvez trouver la version CD de la version originale, éditée par la BBC et même les scripts originaux aux éditions Pan books. La fiction d’Adams rencontra un succès immédiat, ce qui permit à cette histoire drolatique et vivifiante de prospérer sous les formes suivantes.
En 1995, Nicolas Botti a traduit et mis en onde (sur Fréquence Mutine) une traduction des premiers épisodes de la série radiophonique, que vous trouverez sur son site, et aussi juste là parce que je suis une meuf cool.
En 1981, la BBC tirera de la série radiophonique une série télévisée réalisée par Alan J. W. Bell, en 6 épisodes, inédite en France. Fun fact : l’acteur qui joue Arthur Dent est un ami d’Adams, Simon Jones, pour qui il a spécialement écrit ce personnage et qui joue ledit personnage à la fois dans l’émission radio et la série télé.
Ce sont les romans écrits entre 1979 et 1992 qui vont propulser l’univers de Douglas à travers le monde, sous la forme d’une « trilogie en 5 tomes », dans cet ordre :
- Le Guide du Voyageur Galactique paru en 1979 et traduit en 1982 chez nous, qui
est l’adaptation des 4 premiers épisodes de l’émission radio. Il s’est un temps
appelé Le Routard Galactique en
France mais les éditions du Routard ont fini par dire « Non, s’il vous
plait, trouvez autre chose ». On va pas se plaindre parce qu’une des
alternatives aurait été Sac à dos dans
les étoiles, qui claque un peu moins… Ci-dessus, la couverture réalisé par Joëlle Coulombeau.
- Le
Dernier Restaurant avant la fin du Monde paru en 1980, titre inspiré par la
chanson Grand Hotel du groupe Procol Harum et qui a inspiré à son tour celui de
l’excellent film Le dernier pub avant la fin
du monde (une comédie zombie que vous ne pouvez pas vous
permettre de n'avoir jamais vue) de la trilogie Cornetto (une vraie
trilogie, elle) d’Edgar Wright.
Cet opus adapte librement les épisodes 7, 8, 9, 10, 11, 12, 5 et 6 de la
version radio (oui, dans cet ordre, c’est pas moi qui fait les règles).
J'ai tellement entendu parler de la poilade que serait la scène dite du
"Plat du jour" que je ne vous cache pas mon enthousiasme à l'idée de
passer au second tome. Ci-dessus, la couverture réalisée par Frédéric
Sorrentino.
- La Vie l’Univers et le Reste en 1982, qui n’adapte PAS les épisodes de la seconde saison de l’émission radio, mais est plutôt basé sur une idée de script qu’Adams avait eu pour la série Doctor Who… Ci-dessus, la couverture créée par Marcel Gotlib himself, qui nous offre un portrait saisissant de Marvin, le robot suicidaire.
- Salut,
et encore merci pour le poisson en 1984, s’étale sur la vie
amoureuse de
son protagoniste, Arthur Dent, avant la destruction de la Terre. Les
différentes versions de l’histoire commençant à dangereusement se
contredire,
Adams opte pour les univers parallèles et les alternatives temporelles
pour
limiter les dégâts. L'expression reprise dans le titre est celle, vous
devez le savoir, que les dauphins nous ont adressée juste avant la fin
du monde, en désespoir de cause. Ci-dessus, une nouvelle couverture de
Coulombeau.
- Sans oublier la nouvelle Le Jeune Zaphod ne prend pas de risques, parue en 1986 et dont je n’ai pas vraiment élucidé l’existence mais qui ne fait pas partie de la pentalogie officielle.
- Et enfin Globalement Inoffensive en 1992… Cela faisait déjà trois tomes
qu’Adams trainait des pieds pour écrire, il aura fallu cette fois-ci que son
éditeur l’enferme dans une chambre d’hôtel pour qu’il boucle celui-ci !
Plus sombre, moins drôle, il se distingue des autres tomes et signe le jetage
d’éponge de son auteur… Plus haut, une seconde couverture de Sorrentino.
- Plus un sixième tome écrit par Eoin Colfer et édité en France en 2010 sous le titre Encore une chose… Avant sa mort en 2001, Douglas Adams avait émis
l’hypothèse d’un sixième tome et on ne sait pas trop si l’ébauche qu’il avait
commencée, titrée Le Saumon du Doute,
faisait partie de la série H2G2 ou bien de Dirk Gently. Elle a finalement été rangée
du côté du détective holistique et un sixième tome fut commandé par l’éditeur
de Douglas à Eoin Colfer, auteur jeunesse papa d’Artemis Fowl. Sa production ne
fit clairement pas l’unanimité auprès des fans de l’univers H2G2, qui ont même
plutôt tendance à le renier en bloc… Ci-dessus, une couverture de Philippe Gady pour la nouvelle édition.
L'univers de Douglas Adams est si fantasque et si versatile que sur les
premières éditions françaises était mentionné que Jean Bonnefoy avait
"beaucoup souffert" lors de son travail de traduction... Certains termes, notamment les noms des personnages ont connu plusieurs moutures, et de toutes façons, il n'y a quasiment pas un mot dans ces bouquins qui ne vous feront pas une étrange impression : ils ont une drôle d'allure. Vous trouverez par ici quelques considérations sur les problèmes de traduction qu'ont causés ses écrits.
[EDIT de tTh en commentaires : Dans la liste des ouvrages, il manque aussi le sixième tome de la trilogie en cinq volumes : les explications de Jean Bonnefoy sur les affres de la traduction, petit livre que l'on trouvait dans l'édition "poches en coffret" de Denoel.]
Après recherches, il s'agit de Surtout pas de panique ! qui doit valoir son pesant de cacahuètes, si on se fie à son résumé :
Où Douglas Adams est-il allé pêcher ses idées mirobolantes ? Qui est-il, d'où vient-il, où va-t-il ? Le Guide galactique est-il exact ou est-ce la réalité qui est souvent erronée ? Comment une trilogie peut-elle compter cinq volumes ? Sa lecture rend-elle sourd ? La thérapie par l'humour est-elle remboursée par la Sécurité sociale ? Existe-t-il des clubs de « guidolâtres » ?
SURTOUT PAS DE PANIQUE !
Toutes les réponses à ces questions fondamentales dans ce petit Guide du Guide fourni gratuitement aux acheteurs du coffret en cinq tomes de la trilogie. Un ouvrage doté d'outils de navigation permettant des recherches ultrosophistiquees : alphabétique, thématique, aléatoire, séquentielle, le tout sans Ici moindre source d'énergie. Bonne route !
Si vous arrivez à suivre, bravo, continuez comme ça, parce que ce n’est pas fini.
Dès 1984, Douglas Adams tire un jeu vidéo de son œuvre, commodément appelé The Hitchhiker's Guide to the Galaxy, vendu sur disquette accompagnée d’un badge « Don’t panic », un vaisseau microscopique, les ordres de destruction de la maison d’Arthur et de la planète Terre, un bout de coton, et des lunettes noires en carton. Il s’agit d’une fiction textuelle interactive développée et éditée par Infocom, sortie sur à peu près toutes les consoles de l’époque. Vous pouvez (peut-être) trouver moyen d’y jouer en vous rendant sur cette page, mais je ne garantis vraiment rien. D’ailleurs, je ne résiste pas à l’envie de partager une traduction automatique de l’intro que vous y trouverez, dans le plus pur style de Douglas :
« Il fut un temps où les jeux informatiques n'avaient pas de graphismes. Ou du moins, ils ne pouvaient pas avoir des graphismes et du son en même temps. Ils ne pouvaient certainement pas avoir de graphismes, de sons et suffisamment de contenu pour amuser même un être humain pendant plus de quelques minutes. Ils avaient donc un texte. C'était radical - un jeu informatique que vous pouviez contrôler en tapant des commandes. Le jeu répondrait alors à vos commandes avec une compréhension à couper le souffle de votre intention. Ou non. Habituellement non - les premiers analyseurs de texte (vers 1977) n'étaient pas si brillants. Mais, tant que vous vous limitiez à ce que le jeu comprenait et que les concepteurs du jeu écrivaient de manière suffisamment créative pour vous mal comprendre de manière humoristique et divertissante, tout fonctionnait. Il va donc de soi que tout jeu combinant un très bon programmeur avec un très bon écrivain était susceptible de bien fonctionner. Ainsi, lorsque Steve Meretzky d'Infocom s'est associé à Douglas Adams pour créer un jeu basé sur le Guide de l'auto-stoppeur de la galaxie, le résultat n'allait jamais être moins qu'intéressant et plus que probablement insensé. Il s'est avéré que le jeu d'aventure Hitchhiker's Guide était l'un des jeux les plus vendus de son époque, se vendant à quelque 350 000 exemplaires. En 1984. »
Je vais être honnête avec vous, je n’ai pas réussi à faire fonctionner quoi que ce soit du coup je vous conseille plutôt la version en ligne disponible sur le site de la BBC. Là, ça marche. Et c’est évidemment en anglais, hein.
Le jeu ne s’est pas seulement bien vendu en 1984, il est aussi apparu en 2010 dans Les 1001 jeux vidéo auxquels il faut avoir joué dans sa vie. Douglas a tellement aimé l’expérience vidéoludique qu’il y est retourné quelques fois, créant la société ad hoc pour cela : Digital Village. Starship Titanic voit ainsi le jour en 1998, qui sera ensuite adapté en roman par Terry Jones, ami de Douglas et membre des Monthy Pythons. Un autre projet aurait été mis en route ensuite, malheureusement interrompu par la mort de Douglas. En 2005, deux jeux sortent sur mobiles, directement inspirés du film dont nous allons parler dans quelques minutes.
Seigneur, déjà 6 pages et je n’en suis qu’à vous évoquer l’album de jazz créé par le Klaüs Konig Orchestra en 1990 sous le titre “At the end of the universe – hommage à Douglas Adams” et que vous pouvez écouter, là, tout de suite.
On continue ?
En 2004-2005, Dirk Maggs adapte les trois derniers livres de la série à nouveau sous forme radiophonique, réunissant rapidement plus d’un million d’auditeurices. Il n’en existe pas, à ma connaissance, de version française (à mon avis c’est une question de temps, donc je me dépêche de finir cet article).
Je viens d’écrire « enfin » comme si ça allait s’arrêter là, mais non, c’est juste que je ne me sentais pas la force de poursuivre mais pour vous, je vais continuer juste un peu moins fort : il faudrait ajouter à tout ça des versions US des romans avec des passages ajoutés (400 mots supplémentaires pour introduire le mot « Belgium » comme insulte pour éviter d’avoir à écrire « fuck »), plusieurs 33 tours qui mêlaient à la fois des réenregistrements de l’émission et des modifications faites dans les livres, un album illustré en images de synthèse conçu par Kevin Davies, un fan de la première heure, publié en 1994 par Weinfeld and Nicholson, des pièces de théâtre et des comédies musicales.
Pour tout vous
dire : c’est un bordel sans nom et j’ai renoncé à chronologiquer tout ça. Nicolas Botti l’a fait pour nous ici,
page dont je me suis largement inspirée pour vous rendre compte de tout ça.
Encore quatrième meilleur livre de tous les temps dans le cœur des Britanniques en 2014, l’univers de Douglas Adams a marqué la culture populaire. Sommet d’humour anglais truffé d’improbabilités qui rendent sa narration proprement imprévisible (il faut dire qu'il a écrit les épisodes du jour pour le lendemain), ses personnages truculents et sa description de mondes extraterrestres en font un bijou de comédie SF. Il joue avec les codes (le président de l’univers qui est un barjot fini, les objets technologiques qui n’ont aucun sens…), s’amuse avec les tropes (les aliens qui ressemblent à des humains, le scientifique fou qui a oublié ce qu’il cherche, le jargon futuriste somme toute hyper rétro…), et a laissé derrière lui quelques références bien déjantées que tout·e humain·e de Terre-2 doit connaitre !
De nos jours, tout le monde sait que c’est la réponse à la Grande Question sur la Vie, l’Univers et le Reste. Mais dans le fond… c’est pas très clair comme question, et face au peu de soulagement qu’elle nous apporte en regard de celui qu’on s’attendrait à ressentir en prenant connaissance d’une information d’une telle importance, nous sommes en droit de nous demander : 42 quoi ?
Pensée Profonde, le super-ordinateur qui a mis plus de 7 millions d’années à répondre à cette question n’a malheureusement pas eu assez de puissance de feu pour en déterminer la question. Dommage.
Un rapide passage sur la page wikipédia de ce nombre illustre (bah, déjà, il a une page wikipédia, vous pouvez en dire autant, vous ?) devrait vous convaincre qu’il est très lourd de sens : ainsi, et entre autres, c’est un nombre Harshad en mathématiques récréatives, il est oblong, c’est le nombre de chromosomes d'une cellule hexaploïde d'avoine, la distance d’un marathon ou le nombre d’heures pendant lesquelles Juliette a eu l’air d’être morte, causant le suicide de Roméo. C’est quand même pas rien.
Nos héros vont tenté de trouver la question à plusieurs reprises au gré des différents avatars de cette histoire, ainsi que des lecteurices hanté·es par cette révélation lacunaire, voici quelques-unes de leurs propositions…
- c’est la réponse à « pourquoi ? » (ça ne colle pas)
- c’est la réponse à 6 x 9 (c’est vrai en base 13, mais à ce sujet, Adams a dit « Je suis peut-être un cas désespéré, mais je ne fais pas de blagues en base 13. »)
- c’est la réponse à 6 x 7 (trop littéral)
- c’est la réponse à « Pensez à un nombre, n’importe lequel. » (la réponse est presque toujours mauvaise)
- c’est la réponse à « Qu’est-ce qui est jaune et dangereux ? » (mais ici la réponse est de toute évidence « un flan infesté de requins », donc ça ne convient pas).
Bref, peu convaincus et dans un moment de stress, ils ont fini par élire la question suivante comme la meilleure possible vu les circonstances :
- Combien de routes un homme doit-il prendre ?
Ce qui est aussi, comme par hasard (je n’y crois pas un instant), le premier vers de la chanson de Bob Dylan, Blowin’ in the Wind.
Pour s’économiser des cheveux blancs, des millions de personnes ont demandé à Adams, « Pourquoi 42 ? », et une fois l’auteur a répondu :
« J’ai choisi 42 parce que c’est un chiffre complétement ordinaire, un nombre non seulement divisible par deux mais également par six ou sept. Bref, c’est le genre de chiffres que vous pouvez sans crainte ramener chez vous et présenter à vos parents »
Et histoire de
bien faire chier tout le monde, il a même créé un puzzle spécifiquement conçu
pour chercher le nombre 42, qui a été édité dans l’album en images de synthèse
cité plus haut, et dans lequel, donc, vous pourrez, si vous êtes très fort·e,
trouver 10 fois le nombre 42. Vous avez 42 secondes.
À défaut de le trouver, de nombreux auteurs de fictions, films, séries, jeux vidéos et chansons ont placé le nombre 42 dans leurs œuvres, suffit de se pencher : dans Dr House, X-Files, Big Bang Theory, Supernatural, Spore, Dofus, Stargate, Doctor Who… Là où il y a des nerds, 42 n’est jamais loin. Même Mounir Mahjoubi, secrétaire d'État chargé du numérique en 2017 a trouvé moyen de le caser en pleine séance du Sénat sur le sujet des IA sur le marché du travail. Et assez logiquement, c'est même devenu une série documentaire sur Arte, qui prétend répondre à "presque tout".
Il va peut-être falloir se faire à l’idée que 42, ce n’est pas plus absurde que le reste de nos existences, voilà tout.
Bref : pourquoi une serviette ? Parce que porter une serviette vous permet de passer pour un·e astro-stoppeureuse très sérieu·se puisqu’il n’y a guère de situations délicates dont vous ne pouvez vous sortir avec une serviette de bain.
« La serviette est sans doute l’objet le plus vastement utile que puisse posséder le voyageur interstellaire. D’abord par son aspect pratique : vous pouvez vous draper dedans pour traverser les lunes glaciales de Jaglan Bêta ; vous pouvez vous allonger dessus pour bronzer sur les sables marbrés de ces plages irisées de Santraginus V où l’on respire d’entêtants embruns ; vous pouvez vous glisser dessous pour dormir sous les étoiles, si rouges, qui embrasent le monde désert de Kakrafoon ; vous en servir pour créer un mini-radeau sur les eaux lourdes et lentes du fleuve Mite ; une fois enfilée, l’utiliser en combat à mains nues ; vous encapuchonner la tête avec afin de vous protéger des vapeurs toxiques ou bien pour éviter le regard du hanneton glouton de Tron (un animal d’une atterrante stupidité : il est persuadé que si vous ne le voyez pas, il ne vous voit pas non plus – con comme un balai, mais très très très glouton) ; en cas d’urgence, vous pouvez agiter votre serviette pour faire des signaux de détresse et, bien entendu vous pouvez toujours vous essuyer avec si elle vous paraît encore assez propre.
Plus important, la serviette revêt une considérable valeur psychologique : si pour quelque raison, un rampant (= non voyageur) découvre qu’un routard a sur lui une serviette, il en déduira illico que ce dernier possède également brosse à dents, gants de toilette, savonette, boîte de biscuits, gourde, boussole, carte, pelote de ficelle, crème à moustiques, imperméable, scaphandre spatial, etc. Mieux encore, le rampant sera même heureux de prêter alors au routard l’un ou l’autre des susdits articles (voire une douzaine d’autres) que ledit routard aurait accidentellement pu “oublier”; son raisonnement étant que tout homme ainsi capable de sillonner de long en large la galaxie en vivant à la dure, de zoner en affrontant de terribles épreuves et de s’en tirer sans avoir perdu sa serviette ne peut être assurément qu’un homme digne d’estime. »
Pourquoi le 25 mai ? Eh bien, en fait, à la base, c’était le dernier vendredi du mois de mai qui a été proposé quelques jours après la mort d’Adams. Puis le Grand Ordre de la Serviette (GOS) a tranché : ce sera le 25 mai. Et c’est comme ça aussi, vu que ce jour-là renvoyait à la fois à la sortie du premier Star Wars en 1977 et au « Glorieux 25 mai » de Terry Pratchett, que c’est devenu par la même occasion le Geek Pride Day. Ce jour-là, vous l’avez compris, se déroulent tout un tas d’events à travers le monde, qui consistent notamment à boire des boissons sans alcool ou avec alcool, tenter de gagner des concours de poésie Vogon, observer les étoiles (du coup, plutôt la nuit) et surtout, porter toute la journée une serviette floquée de la mention « Don’t Panic ».
Et au fait, pourquoi ne faut-il pas paniquer ? Parce qu’il y a toujours, toujours, une infime possibilité, parfois une probabilité de seulement cinq-millions-six-cent-soixante-treize-mile-cinquante-et-une chances contre un, de vous sortir de n’importe quel péril mortel ou situation juste très désagréable, surtout si vous portez une serviette.
Dans la liste des ouvrages, il manque aussi le sixième tome de la trilogie en cinq volumes : les explications de Jean Bonnefoy sur les affres de la traduction, petit livre que l'on trouvait dans l'édition "poches en coffret" de Denoel
RépondreSupprimerWo, ce bouquin est passé sous mon radar, tu me permets d'ajouter ton commentaire dans le corps de l'article sous forme d'edit ? En plus j'aimerais trop le lire celui-là aussi...
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