Je me donne la plume



Je me donne la plume… pour savoir vivre, parler, écrire et danser, pour rester ivre, bien éveillée, je me donne la plume et mes conneries, garde-les.


(piano, solo)

Des regrets… j’ai perdu mon allégresse sur des bateaux de conquête j’ai perdu par leur vitesse quelque chose que dans mon cœur, je regrette. J’ai perdu tant de fois la trace des rêves pour lesquels je vivais.

(lyrico)

Hear it in the rain, here it comes again…

(kezaco)

Si le monde est démanché, tâcher de ne pas le lâcher, il faut pas ce fil toucher, l’arracher, ni l’effilocher, le joli fil entre nos cœurs passés, le fil de nos sentiments enlacés, le fil qui nous serre à nous resserrer, le fil tendu entre nous comme un lien, le fil qui nous tient, nous retient, le fil qui nous lie, nous relie. Il est trop tard, moi je n’ai jamais su. À ne plus savoir quoi faire, à ne plus savoir quoi dire. À ne plus pouvoir parler, à ne plus pouvoir s’expliquer, à ne plus savoir donner, ni même recevoir. A ne pas savoir partir, à ne plus se contenir, comment se satisfaire quand on voit venir le pire ?

(trémollo, trepasso rapido)

J’accepterais la douleur, d’accord aussi pour la peur, je connais les conséquences, et tant pis pour les pleurs, j’accepte quoi qu’il en coute, tout le pire du meilleur, je prends les larmes et les doutes, et risques tous les malheurs, tout mais pas l’indifférence.

 (colero)

Nous on reste à crier que ça nous blesse, que l’indifférence, ici, grandit toujours plus épaisse.

(COLERO)

Cause I’m your Lady !

(infinite tristeza)

Voici la photo de nos routes prises d’avion par nuit de brouillard, dans ce vieux catalogue des doutes aux pages moisies par le hasard, à toujours vouloir être ailleurs, pyromanes de nos têtes brûlées, on confond les  battements du cœurs avec nos diesels encrassés, à toujours voir la paille plantée dans la narine de son voisin, on en oublie la poutre embusquée qui va nous tomber sur les reins et on pousse à fond les moteurs… Je n’ai jamais suivi vos routes, j’ai voulu tracer mon chemin.

 (revendicato)

Bourlinguer, errer, errer humanum est. Toujours plus loin, à fond la caisse, toujours, toujours plus d’ivresse !

(decontracto)

Oui c’est vrai je ne suis pas toujours facile, mais dis-toi que ça fait partie du charme des filles, oui, c’est vrai, je ne suis pas toujours fidèle, mais dis-toi que pour moi, ça ne pose pas de problèmes, je suis comme ça et non, t’as pas le choix ! mais je suis sûre qu’au fond ça te plaira. Ne me dis surtout pas ce que je dois faire. Ne me dis surtout pas que je dois me taire. Je n’ai qu’une seule envie, me laisser tenter, la victime est si belle et le crime est si gai. Pas besoin de beaucoup, mais pas de peu non plus. C’est le cas du kamikaze, c’est l’ABC du condamné, le légionnaire qui veut l’avantage des voyages sans s’engager. Le doigt sur l’aventure, le pied dans l’inventaire, même si l’affaire n’est pas sûre, ne pas s’enfuir, ne pas s’en faire !

(conclusio)

Les travestis vont se raser, les stripteaseuses sont rhabillées, les traversins sont écrasés, les amoureux sont fatigués. Les banlieusards sont dans les gares, à la Villette on tranche le lard, les boulangers font des bâtards.

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