Contraception (3)









Vous intervenez en 4

Si vous prenez la pilule, ça joue là aussi. Mais ce blocage est aussi assuré par tous les systèmes qui autorisent l’éjaculation de l’homme dans la cavité vaginale, car ils agissent à l’intérieur de la femme : diaphragme, préservatifs féminins, spermicides. Seule la femme « sans ordonnance » est susceptible de d'utiliser une de ces techniques sur notre affiche.


Ce sont des techniques relativement douces pour le corps féminin, mais très contraignantes, qui ont pour but d’entraver la progression des spermatozoïdes vers l’utérus. La femme reste la seule à s’en charger. Elles sont non remboursées et leur efficacité est un peu faible, il faut les utiliser avec grand soin.

Ainsi le diaphragme, un petit capuchon pour votre col d'utérus, s'utilise impérativement avec un spermicide, qui tue les spermatozoïde. Utiliser l'un sans l'autre, ça ruine leur fiabilité. Et tout comme le préservatif féminin, qui ressemble à s'y méprendre à l'un de ces sacs en plastique que les supermarchés n'ont plus le droit de distribuer, il faudra barboter un moment les doigts dans votre vagin pour "poser" votre contraception. Ou alors chercher des jeux coquins pour le faire ensemble.

Vous intervenez en 5

C’est-à-dire un peu tard. Il reste la pilule du lendemain et l’avortement. Évidemment, sur cette affiche, il n’en est pas question, puisque nous nous trouvons au-delà, sémantiquement, d’une possibilité de contraception. Elles sont présentées comme des méthodes d’urgence, utilisés lorsqu’une grossesse est gravement crainte ou commencée, souvent dans la panique et avec des complications psychologiques qui peuvent être importantes. Dans la plupart des pays du monde, ces étapes sont terriblement compliquées, voire interdites par la loi. 

La pilule du lendemain déloge tout embryon en cours, avec un cortège d’effets indésirables possible (en particulier une grossesse extra-utérine). Il semble délicat de l'envisager comme moyen de contraception, car elle n'a pas été conçue pour cela. Elle est toutefois délivrée sans ordonnance, il suffit d’en faire demande dans une pharmacie, ou auprès d’un planning familial.

L’avortement est le dernier recours pour éviter une grossesse. Légalement, en France, il peut être pratiqué jusqu’à la 14ème semaine d’aménorrhée, soit 3 mois de grossesse. Les politiques natalistes françaises l’ont interdit en 1939 et il devient un crime d’état en 1942, passible de la peine de mort. Sa légalisation en 1975 par la loi Weil a permis aux femmes de ne plus être des hors-la-loi, et de ne plus risquer leur vie et leur santé. Aujourd’hui, l’IVG est pratiquée par voie médicamenteuse, ou par aspiration de l’œuf. Elle est remboursée par la Sécurité Sociale, donc mis à portée des plus démunies.

Bref, d’où qu’on prenne le problème… ça gratte. Les religions, le féminisme, la sphère scientifique s’en sont emparés ; la contraception, c’est devenu un bordel sans nom.

Les choix qui s’offrent aux Hommes pour limiter les conséquences de leur sexualité s’offrent surtout aux femmes, et ces choix ne sont pas sans incidence sur leur santé. Les femmes sont responsables, donc éventuellement coupables, alors qu’ignorantes et sans moyens. Les méthodes naturelles sont aléatoires et fondées sur un respect qui manque cruellement, en la matière.

Pour revenir à la raison, la voix des femmes est celle qui me semble devoir être entendue prioritairement. Elles doivent être éduquées à leur sexualité et leur liberté de dire oui ou non devrait être entière et respectée. Ces questions mettent en jeu notre vie, notre santé, et aussi, l’avenir de l’Humain.

Je déplore ainsi que cette affiche ne vante pas davantage les vertus du latex. Je trouve dommage, et tellement symptomatique, qu’il y apparaisse seulement 2 hommes pour 10 femmes. Je trouve navrant que la pilule et les méthodes hormonales y soient autant représentées. Et je pense qu’on passe largement à côté de la plaque, en parlant des « méthodes de contraception ». Ce sont des « méthodes de sexualisation » qu’on devrait chercher.







Source : Petit Larousse de la sexualité, sous la direction de Sylvain Mimoun.

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