Chicorée va bien
Elle fut d’abord moi, tout au long d’une grossesse
on ne peut guère plus heureuse (presque) et sans encombres... Comme le dit ma belle Catt,
mon petit corps s’est multiplié. Puis elle s’est extraite de moi, au cours d’un accouchement qui s’est somme toute
bien déroulé...
Comment elle va à présent ?
Eh
bien, elle continue sur sa lancée : elle va bien, très bien.
La
belle vient donc de fêter son premier mois de vie, le 24 de ce mois de février.
Sa
mère étant super-productive, elle mange bien, et grossit à vue d’œil, avec une
régularité déconcertante : sa courbe de poids n’est pas une courbe, c’est une
ligne ascendante absolument droite. Elle a pris, en un mois, un kilo. Ajoutons
à cela 3 cm en longueur : on peut pas faire mieux. On peut toujours dire
qu’elle a maintenant la taille qu’elle aurait dû faire à la naissance, mais ça
veut dire quoi « aurait dû faire », hmmm ? Indemne de tout désordre gastrique
et autre inconvénient de santé, on peut avancer que le corps médical n’a rien à
en redire. Mais c’est le moins intéressant...
Parce
qu’après un repas gargantuesque pendue au sein de sa mère, que fait-elle, la
belle Lola ? Elle sourit, en racontant sa vie, ses beaux yeux anthracites
plongés dans les miens, elle remue quelques doigts de pieds, fait une ou deux
bulles de lait, cligne des yeux, gigote un bras, avant de s’endormir... La mère
ravie que je suis a l’honneur et l’avantage de vous annoncer que la belle
commence à faire ses nuits. Après un mois de nuits en pointillés, pendant
lequel il n’a pas été possible de dormir plus de 4 heures de suite, je peux me
fendre de dodos de 7 heures... le pied. C’est là qu’on se rend compte qu’une
grasse mat’, c’est un luxe...
Il
n’y a que la faim qui puisse ensuite la réveiller (avec, éventuellement, le
téléphone du hall, à la sonnerie déraisonnablement forte, et sans mollette de
réglage...). C’est alors que retentit dans la maisonnée une chanson de nature à
réveiller n’importe quel dormeur... C’est officiel : point de vue voix, Lola
est au top. Mais, attention ! Lola n’est pas bruyante avec le vain objectif de
faire du bruit pour rien, la belle ne donne de l’organe que pour des raisons
vraiment sérieuses : faim, fatigue, ennui mortel, hoquet trop long, fatigue
insupportable. C’est tout. Le reste du temps, elle est d’un calme
impressionnant.
Autre
moment crucial de la journée : le bain. Là où certaines mères vivent le
cauchemar, j’ai la joie de changer et laver une petite fille parfaitement
heureuse d’être là. A moins que la salle de bain ne soit pas assez chauffée, le
déshabillage se passe dans les gazouillis gracieux. L’immersion dans l’eau du
bain est un moment de pur bonheur : ses grands yeux tentent d’appréhender la
chose, ses mains s’agrippent, ses lèvres claquent de plaisir : elle aime ça. A
tel point qu’en sortir la peine terriblement : ses sourcils se froncent, sa
bouche se tord, son front désapprouve vigoureusement. Les premiers temps,
mademoiselle manifestait bruyamment son désaccord... mais maintenant qu’elle
sait qu’elle ne peut rien y faire dans l’instant, et que ça reviendra dans 2
jours, elle se contente de bouder 3 secondes.
Je
résume : elle mange bien, digère bien, grandit bien, dort bien, et elle est
d’un calme imposant. Que fait-elle le reste du temps ? Elle apprend le monde et
la vie bien entendu ! Posée telle une plante verte dans un coin du canapé, dans
le salon, sur la véranda, dans la cuisine, elle observe tout, longuement : la
porte du frigo, la grande tenture du séjour, les fenêtres, l’oreiller du lit conjugal...
Avec ses grands yeux cernés de ses grands cils, remplis de ce calme, ce
calme...
Le
seul à se plaindre de ses cris, c’est le papa, à qui je la donne à garder le
temps d’un arrachage de dent, d’un massage ostéopathique ou d’une course en
ville... le défaut irrémédiable qui accable les papas ? Ils n’ont pas de lolos,
et ne paient qu’en monnaie de singe.
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