Fringale



Ça creuse d’être creusée.

Pis, globalement, j’ai tout le temps faim. Alors, à 2 heures du mat’, quand il m’a rendu les abdos et autres muscles utiles aussi fermes qu’il m’a attendri la chair du derrière (et du devant), je ne vous parle pas de la fringale qui m’assaille.

D’habitude, je ramène sur la table de nuit tout ce qui m’est tombé sous la main en ouvrant placards et frigo. Cette fois, il fallait au moins la table de la cuisine.

Je mets une casserole sur le feu, j’y vide une bouteille de lait. Je vais au plus rapide et satisfaisant, c’est-à-dire que je fais l’impasse sur le Chocolat Royal (deux rangées de chocolat à cuire par personne, plus une pour la casserole, à faire fondre dans le lait, ajoutez un sachet de sucre vanillé), et même sur le Van Houten, pour déverser même pas honteusement 5 cuillers de Grokouik au fond d’une large tasse. J’empoigne la brioche, ce qu’il reste de chocolat, le nutella, de la compote. J’hésite devant le pâté en croûte. Non, c’est pas sérieux quand même, faut en laisser pour demain soir, on n’est pas à l’abri d’une pénurie.

J’entends Graindorge qui se pointe, cette fois c’est définitif, c’est déjeuner tardif. Ou tôtif, c’est comme qu’on veut.

Lui se saisit carrément de la poêle, de l’ananas au sucre, et me taxe le pot de Délice à Papilles. Il se fait revenir tout ça, et le flambe au Calva... Il quémande même le tablier, histoire de ne pas sentir le fruit grillé. Je me dis qu’il chipote, mais quand je le vois en total look poilu dedans, ben je savoure. Me vient également à l’esprit que ce qu’il prépare risque d’être bon, je lui glisse donc l’idée qu’il va falloir faire tourner…

Paraîtrait que je suis orgiaque, dans mon genre… rien de mieux que de se faire apprêter pour un câlin (après, j’ai plus la tête à ça quand même) avec du chocolat plein le bec. Passons.

Je verse le lait sur la montagne de poudre chocolatée, j’y ajoute un gros carré de chocolat noir.

Je récupère le pot de nut’, en met autant que je peux sur une tranche briochée. Je la ramollis dans mon breuvage chocolaté parce que j’ai pas fait gaffe, j’ai pris la miche qu’étais rassie... Me met le tout au fond du gosier. Comme j’ai pas eu le temps de vraiment sentir le goût, j’entame une seconde mi-temps. Ah oui, en effet, c’est bon.

Attention, il rapplique avec sa poêle.

Les babeloches à grosse bouffe qu’on est, quand même. Trop bien, trop bon.
Volu s’en remplume, c’est pas triste à voir, les gars….

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