(MOOC) Violences faites aux femmes / viols et agressions sexuelles
Suite du MOOC ! La violence sexuelle est une violence qui pèse
spécifiquement (c’est-à-dire massivement et au contraire des hommes) sur les femmes
et les enfants... Dans la grande majorité des cas, l’agresseur est un homme.
Ces simples constats suffisent à identifier une violence de genre. Celle-ci est
partout et se manifeste à chaque âge de la vie. En public, en collectif, en
société, dans le métro, à l’école, au travail, nous sommes toujours
potentiellement les épouses ou la fille de chaque homme. Interdiction de
s'appartenir !
Les infos à retenir
- Numéro d’appel gratuit pour
les victimes de viol : 0 800 05 95 95.
- Intervention de Marie-France Casalis, porte-parole et responsable de formation
du Collectif Contre le Viol et responsable du Mouvement Français pour le
Planning Familial.
-
Résultats de l’enquête VIRAGE (2015) :
au cours des 12 derniers mois, 580 000 femmes et 197 000 hommes de 20
à 69 ans ont été victimes de violence sexuelle. 62 000 femmes et 2 700
hommes ont été victimes de viol. 1 femme sur 30 et 1 homme sur 200 ont été
victime de viol au cours de leur vie.
-
Dans le monde, la moitié des agressions sexuelles sont commises sur des filles
de moins de 16 ans. 1 femme sur 3 a subi des violences sexuelles (viols,
mutilations, mariages forcées).
-
En France, 1 femme sur 30 est victime de viol au cours de sa vie. 1 sur 3 en Guinée Équatoriale.
-
En France, une agression sexuelle sans pénétration est un délit ; une
agression sexuelle avec pénétration commise sur la personne d’autrui par la
violence, la menace, la surprise ou la contrainte est un viol et un crime
passible de 15 à 20 ans de réclusion. Les délais de prescriptions sont de 10
ans sur une victime majeure au moment des faits, et de 20 après la majorité sur
des victimes mineures.
Quel âge avez-vous ? Combien pesez-vous ? Vous aviez mangé quoi ce jour-là ? Bon, vous aviez mangé quoi au dîner ? Vous aviez bu en dînant ? Non, même pas de l’eau ? Vous buvez à quel point, habituellement ? Qui vous a amené à cette fête ? À quelle heure ? Mais où exactement ? Vous portiez quoi ? Pourquoi alliez-vous à cette fête ? Qu’avez-vous fait en arrivant ? Vous en êtes sûre ? Est-ce que vous buviez à la fac ? Vous avez dit que vous étiez une fêtarde ? Ça vous est arrivé souvent, de perdre connaissance ? C’est sérieux avec votre petit ami ? Quand est-ce que vous vous êtes mis ensemble ? Est-ce que vous pourriez le tromper ? Est-ce que vous avez déjà trompé ? Vous rappelez-vous l’heure qu’il était quand vous vous êtes réveillée ? Vous portiez votre cardigan ? De quelle couleur était votre cardigan ? Vous vous rappelez autre chose de cette nuit-là ? Non ?
Questions posées par l’avocat de Brock Allen Turner, tirées de la lettre lue par sa victime lors de son procès pour viol. Il a été condamné à 6 mois de prison (sorti au bout de trois mois).
Cette « culture des violeurs » imprègne la société dans son ensemble et se caractérise par : la chosification des femmes, la mise en scène publicitaire du viol, la dépolitisation de ce crime, la présomption de responsabilité des victimes, et l’empathie avec les auteurs.
-
Sur le site du Conseil National des Médecins, des conseils pour les médecins généralistes recevant des femmes
victimes de violences.
- Des conseils pour rédiger les certificats médicaux, par Gilles Lazimi (pdf)
Les
conséquences de la violence sur la vie de la femme
Les conséquences physiques
-
Les symptômes, intervention du Dr
Gilles Lazimi, maître de conférences en médecine générale à l’Université Pierre
et Marie Curie.
-
Conséquences en gynécologie et
obstétrique, intervention du professeur Henri-Jean Philippe,
gynécologue-obstétricien à l’hôpital Cochon AP-HP, Université Paris Descartes,
Actions Santé Femmes.
-
Les conséquences physiques sont traumatiques et peuvent mener au décès.
On observe une aggravation des pathologies existantes, des troubles
psychiatriques, du stress intense, des tentatives de suicide. Les violences
entraînent des lésions, des fistules, des infections (IST), des douleurs qui peuvent
devenir chroniques, une infertilité, des troubles de la sexualité. Chez la
femme enceinte, les violences provoquent hémorragies, fausse-couche,
prématurité de l’enfant à naître, une hausse de la mortalité maternelle et
infantile.
Les conséquences psychologiques
-
Les troubles fréquemment observés sont : une dégradation sévère de l’image
de soi et de l’identité, une tendance à la criminalité, aux addictions et aux
conduites à risques, des troubles émotionnels, somatiques et comportements
formant un « tableau-écran », une méfiance exacerbée envers tout le
monde, la perte de confiance, l’hyperconformisme, la honte, la culpabilité.
- Psychologie de la femme
violentée : Intervention de Gérard LOPEZ, psychiatre,
vice-président du Conseil National de médecine légale, Président fondateur de
l’Institut de Victimologie, expert auprès des tribunaux.
- Trauma de Type 1 : sur une personne bien structurée survient un traumatisme unique, violent, inattendu, qui déborde les défenses de la personne. La réaction est immédiate : anxiété, addictions, trouble somatiques, colère mal dirigée, sensation de responsabilité et de culpabilité. Ce sont toutefois des traumas dont la prise en charge donne les meilleurs résultats : 30% des traumas de type 1 provoquent des troubles durables chez l’individu.- Trauma de Type 2 : traumatisme répété. Les conséquences sont plus graves et plus nombreuses (aggravation des pathologies, troubles psychiques, émotionnels et comportementaux, honte, méfiance, hyper-conformisme, stress post-traumatique, lésion physiques, infections, douleurs, troubles de la sexualité, fausse-couches, dépressions, suicides…). L’image de la personne est sévèrement dégradée. Tendance à la répétition au cours de la vie.
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