La Papesse
Mon voyage en terres
libertines se poursuit, et pour le moment, c’est un pur carnage.
J’ai trouvé the sexpartner, mon mari est jaloux
comme un pou, j’écris du pron hard-patriarcat que presque personne ne veut lire et je prie Amphiaraos, qui, selon une vieille amie
bien informée, aurait été récupéré par l’Église catholique sous le nom de Saint Expedit, patron des causes
pressées. Mon couple débat de la domesticité de la femme, de la supériorité de
la volonté sur les hormones, je casse plusieurs assiettes. Je ne suis pas une
fille facile.
Quand je tire cette carte,
juste après l’Etoile, à la question
de ce que je dois faire de cette bien encombrante sexualité, je tire la
tronche. Ça me fait encore plus mal de le dire trois ans après !
La Papesse
Tiens,
une femme voilée.
Oui,
bon, j’ai mes réflexes.
Elle
est assise sur un trône, tu es agenouillé devant elle, tu lui dois le respect.
Elle porte des cornes-lune d’or, la féminité vagabonde, sur la tête ceinte d’un
voile blanc, et n’a rien à craindre du froid. Les croix qui barrent son ventre
et sa poitrine matérialisent le cloître spirituel dans lequel elle vit. Dans sa
main droite un livre (ici marqué du symbole de l’union du Ying et du Yang) qu’elle
tient ouvert d’un doigt, dans sa main gauche une clé. À première vue, ce n’est
pas une rigolote, mais à seconde vue, elle a l’air de se marrer, sous sa
burkha. C’est pas parce qu’elle est papesse qu’elle n’est pas une femme comme
vous et moi.
D’ailleurs,
encore plus drôle, elle a une tête d’œuf. En fait, elle couve. Elle n’est plus
Vierge, elle n’est plus Séductrice, elle a vu le loup wouhahouou ! Elle est
en gestation. Elle EST la gestation. Elle a besoin de chaleur, elle a besoin d’être
chaude et bonne.
Sous
ses dehors austères, qui sont aussi son carcan, la Papesse incarne la Mère,
elle porte en elle les fruits de la sexualité et elle vit dans la solitude du
Temple.
C’est
un ventre. Une poule ! Que dis-je, un
chaudron !
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