Ça y est...
... ça
commence à se voir.
Un
tout petit peu, devant la glace, en me mettant de profil.
Par contre,
pour la couturière, c'est limite : je ne rentre plus dans le bustier au prix à
trois chiffres qu'elle m'a confectionné avec amour.
Pour la
vendeuse de lingerie, c'est le pied, de vendre du C au lieu de vendre du A. Et
pour moi, c'est jouissif.
Pour moi, ça
fait bizarre, en pleine et douce sodomie, de sentir "un truc en plus"
contre la paroi de mon ventre. Ce qui est sûr, c'est que ce n'était pas là la
dernière fois. Ça fait faire des films à la con dans la tête : "est-ce qu'on
lui a fait mal ? Est-ce que c'est vraiment lui ? Est-ce qu'il faut arrêter la
sodo ?" Bon on l'a finie quand même, elle était vraiment trop bonne.
Pour
l'échographiste, c'est se demander pourquoi cette future péronnelle, ou ce
futur trublion, nous tourne le dos. Il a fallu me tourner dans tous les sens
pour lui compter les bras et les jambes. Il va bien. Entendre son cœur ? Inénarrable,
n'y comptez même pas.
Mes côtes disparaissent,
mon ventre s'arrondit, mes seins s'étalent... mes hanches s'élargissent, mes
cuisses s'étoffent... ma peau s'étire, se satine, mes cheveux brillent :
le matin au réveil, mon premier plaisir, réflexe, c'est de faire sauter les
couvertures, d'écarter les jambes, et de me regarder ainsi : je suis vraiment
belle. Il sait alors que je suis réveillée, se tourne vers moi, m'embrasse, me
suce un téton, me caresse la peau du ventre, lui souris. C'est très doux. C'est
très bon.
Et pourtant,
la balance, dans la salle de bain, n'a toujours rien remarqué.
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