Poker



Ouais, j’avoue, j’aime le poker.


PARENTHÈSE HISTORIQUE (plus ou moins)

Le poker, c’est avant tout un jeu d’affreux jojos, de bandits, de gangsters, de cow-boys. Pour la bonne raison que c’est un jeu d’argent et que les jeux d’argent ont souvent été interdits et que donc, les joueurs étaient souvent clandestins. Ça faisait des gros bras qui misaient leurs fonds de culottes, ça passait à tabac à tour de bras en fumant des cigarettes, ça s’échangeait des pruneaux, ça crachait à côté du crachoir… pas super bien fréquenté.

Brad Pitt se fait quand même couper des doigts !

To Poke, in english, signifie « coup » ou « donner un coup », ou encore « tisonner », « titiller », « pousser du coude », « fourrer », « attiser », « pousser », bref, un truc bien élevé…

C’est bien plus vieux que ta grand-mère, comme jeu !


Depuis que j’y joue, je comprends pourquoi tant de gens y jouent. Voir s’y perdent.

J’ai résolu d’office la question de l’argent : elle ne se pose pas ! Nous n’avons jamais joué en ligne (mais je suis certaine que Graindorge en a eu la tentation, je sais que ça fait ça, ces trucs-là, peut-être même qu’il l’a fait d’ailleurs… chéri ? Non, il l’a pas fait), par contre, j’ai investi dans un poids assez conséquent de jetons. C’est la pression de la dette qui donne son énergie à ce jeu.

Bon, une fois, j’ai misé ma ceinture et ma chemise, comme la vieille cow-girl que je suis. Mais c’était un cas d’extrême nécessité. Et je crois bien que j’ai envie de recommencer. Miser ses vêtements, ça change tout de suite les règles, avec les perverses dans mon genre. Le premier qui finit à poil a gagné !

Bref.

Parce que le poker est un jeu, un vrai, qui vous fait suer sang et eaux du cerveau, parce que nous nous devons de tendre la main vers nos frères les fous, je vais expliquer ici les règles du Texas Hold’em Poker. Y a d’autres règles possibles, qui n’ont pas retenu mon attention pour le moment. Le Texas Hold’em est simplement réputé pour être bien équilibré entre part de chance, de bluff et de calcul.

Comme il y a peu de risques que je ne mette jamais les pieds (c’est pas une triple négation, ça ? ça se gère comment sémantiquement et syntaxiquement déjà ?) dans un casino - dieu m’en garde -  Graindorge fera office de croupier (et moi, pour pas changer, de croupion, fallait la faire, elle est faite, elle n’est plus à faire). J’ai aussi acquis un petit tapis en synthétique. Je vous situe l’espace.


L’ESPACE DE JEU, LE STACK

Le Poker se joue avec 2 à 7 joueurs. La fin de la partie, où il ne reste de toute façon que deux joueurs, s’appelle le end’s up. Ça se joue normalement sur une table ronde ou presque.

Mais là, vous êtes face à un rectangle mou et vert de 40 par 60 cm, grosso-modo, que vous avez déroulé sur le lit, c’est le tapis ou board (apprêtez-vous à une bonne séance de franglish). Bien. Empilez des jetons comme suit :

Deux verts, deux bleus, deux noirs, un violet puis recommencez, tout en additionnant les nombres qui se trouvent dessus (des 25, des 50, des 100 des 500), jusqu’à obtenir un stack de 3000 à 4000 pions les bons jours.

Soyez pas nigauds… faites plutôt des piles de même couleur !

Bien. C’est vos sous. Tâchez de toujours savoir combien il vous en reste (ça, je peux pas expliquer comment, je sais pas faire, mais je suppose qu’il faut procéder par additions et soustractions successives avec mémorisation des résultats intermédiaires) et combien vous en avez mis sur le tapis.


Le bruit des jetons qu’on empile, c’est déjà du bonheur. Pour vous dire à quel point : nous jouons dans notre chambre (pour ceux qui suivent pas) parce que la télé me déconcentre trop, et un jour où nous ne jouions pas (…), notre fille, depuis la chambre d’à côté nous a demandé de faire le bruit des jetons, pour l’aider à s’endormir… Cliketikiquetilik.

Voilà, saisissez un jeu de 52 cartes complet et pas abîmé, mélangez bien.

Stop !


LE MÉLANGEAGE

Le mélangeage est une phase cruciale.

Pourquoi ? Parce que ! Tous les fanatiques se rejoignent là-dessus…

Moi, nafoute, toutefois je vous explique quand même (je suis BONNE aujourd’hui). Une partie de poker peut durer des heures et des heures, parce qu’elle est faite d’une foultitude de mains de quelques minutes. Après chacune de ses petites parties, on bat minutieusement le jeu.

D’abord, on l’éparpille avec de grands gestes amples (la salade), on le rassemble, on le coupe en deux, on le coupe en mille avec les pouces, on le coupe en trois en faisant ensuite remonter le plus gros sur le moyen et ainsi de suite, on le recoupe en mille avec les pouces et puis hop, pour la route, je crois bien qu’on recoupe encore. Après, si c’est bien fait, c’est garanti 100% mélangé. Ça prend 10 secondes au croupier (qui est souvent une croupière, vous connaissez Carolina sur NRJ12 ?! Ben elle est pas croupière, mais whâ !), mais je peux vous dire qu’on en a fait des séances de cartes volantes avant d’y arriver.


Bon, vous l’avez, ce jeu de cartes, il est mélangé ? Bien ! N’y touchez plus.

Faut les blindes.


LES BLINDES

Les blindes c’est la mise de base que deux malchanceux sont obligés d’allonger à chaque main, histoire d’inciter tout le monde à jouer. Parce que ça tourne, à chaque tour, c’est le voisin qui écope. Il y a la petite blinde (nous, on commence avec des petites blindes à 50 ou 100), qui parle toujours en avant-dernier. Il y a aussi la grosse blinde ou surblinde, (on double la petite), et celui qui s’y colle aura l’immense avantage de parler le dernier. Vous devez sainement conclure que la petite blinde est située, à la table de jeu, à côté de la grosse, juste avant. Vous avez bien raison. Les joueurs qui souhaiteront jouer ensuite devront au moins miser autant que la grosse blinde (et donc, celui qui a la petite devra compléter s’il joue, ou perdre sa blinde s’il ne joue pas).


Vu qu’on joue à deux, ben, on est de petite ou de grosse à tour de rôle. Garde alternée. La petite blinde parle toujours en premier (c’est comme dans notre couple :)


Voler les blindes, ça veut dire faire peur à tout le monde dès la distribution du flop avec une grosse mise que personne (si vous avez de la chance) ne suivra, même pas ceux qui ont dû miser d’office, qui se couchent donc et laissent leur blinde au vilain monsieur.
On a le droit de le faire, des fois et même autant qu’on veut. Ça peut même inciter à penser qu’on a des couilles (parce qu’on le fait quand on n’a pas un bon jeu, sinon on nous appellerait pas voleur. Pourquoi je dis nous ?). Mais qu’on a des couilles un peu cheap, quoi
 Pis des fois, ça te tombe sur la gueule : y en a un qui mise avec toi parce qu’il a vraiment du jeu, alors que toi, t’as rien dans la main. C’est pas malin. Mais tu l’as bien cherché.
Ou alors, peut-être qu’il n’en a pas ? Ahaha !! Donc, là, c’est un combat de couilles.


Voilà, le sens de jeu est établi, on sait qui commence, qui finit. Évidemment, le plus dur, c’est d’être le premier (le joueur UTG, under the gun). En parlant en bout de table, vous avez eu le temps de jauger vos adversaires, vous connaissez leur mise, donc leurs intentions et leur niveau d’agressivité (le poker est un jeu violent, je conçois totalement qu’on l’interdise aux mineurs, sans même parler d’argent), et vous connaissez l’ambiance générale de la table. Des charentaises, la grosse blinde. C’est évidemment LE moment de jouer et de bien jouer.


DISTRIBUTION DES MAINS

Le croupier/donneur distribue deux cartes à chaque joueur. Y a un sens. On commence à gauche, toujours. Ces cartes ne sont visibles que par le joueur à qui elles appartiennent : elles sont fermées.

Stop. Posez le jeu. Chacun·e regarde ses deux cartes. Avec rien que ça, vous allez décider que votre jeu est bon, prometteur ou juste une poubelle sans poignées. Au final, ce sera la combinaison de vos cartes et celles qui vont être mises sur le tapis qui vont compter (7 en tout), mais elles ne sont pas là, pour le moment. Donc, là, faut sortir vos plus grosses cojones. Il faut décider.



Attention ! Gros jeu ne veut pas dire grosse mise, vous vous feriez étiqueter et toutes les juteuses gazelles du coin s’effaroucheront en bondissant. Ce serait dommage. Miser, ça s’apprend. Vous verrez. En trois tours, vous aurez compris (en 100 vous douterez, en 1000 vous assurerez). C’est souvent là que les voleurs de blindes se manifestent, d’ailleurs. Les gros parleurs sont souvent les petits faiseurs…



PREMIER TOUR D’ANNONCES

C’est partie pour le premier tour d’enchères : le pré flop.
Pour jouer, il faut obligatoirement miser, au moins autant que la grosse blinde.
La petite blinde commence, complète la grosse s’il veut jouer, ou se couche en perdant sa blinde pour cette partie-là. Le suivant fait de même. L’idée, c’est qu’au final, tous ceux qui ont voulu jouer ont misé la même chose, en complétant si nécessaire à leur tour.

Tout jeton posé sur le tapis est engagé. C’est irrémédiable. Certains ont essayé… à ceux là, on leur coupe la main !!

Non, plus sérieusement, si vous trouvez que ça grimpe trop, même dès le départ, vous pouvez vous retirer, mais vous perdez tout ce que vous avez d’ores et déjà misé.
En fin de tour, on a les joueurs de la partie, les autres se roulent les pouces en restant passif et silencieux.
Mais concrètement, le jeu peut aussi s’arrêter là, si personne ne veut jouer, et le dernier à ne pas se coucher ramasse les mises.


C’était donc le premier tour de parole. On distribue ensuite les cartes du tapis (s’il reste des joueurs…).

                                               
                                                DISTRIBUTION DU FLOP

Le croupier commence, au second tour, par « brûler » une carte (il l’écarte du jeu sans la révéler), puis en pose trois face visibles (elles sont ouvertes) sur le tapis : c’est le flop.



Qui fait flop des fois. Une poubelle sans poignées doit, si possible, ne pas dépasser ce stade (sinon, vous vous en mordrez les…). Si vous aviez du jeu dans la main, comme on dit, vous avez peut-être une confirmation de vos espoirs.



Limper : c’est ne pas défendre ses mains moyennes ou fortes, et c’est très énervant comme truc, parce qu’en face, la fille croit qu’y a pas de danger. Il check, je le relance, il vient sans entrain, je check, il check, il suit ma relance, il check, hey, je peux me laisser croire que je vais lui mettre. Ben non, il me sort une paire que de toute évidence je n’ai pas. Il limpe.
Défendre des mains à la con, comme moi dans cet exemple, ça s’appelle juste être bête.



DEUXIÈME TOUR D’ANNONCES

La petite blinde reprend la parole. Iel peut :

- dire « check » en tapotant son petit doigt fièrement dressé (ou pas fièrement, comme il veut) sur la table de jeu. Il ne mise rien, il veut juste voir la suite (en l’occurrence le turn). Si personne ne mise après lui, que tout le monde check parce qu’il n’y a peut-être rien à défendre, la partie peut se terminer jusqu’à la fin sans que le tapis ne grossisse davantage. Si un joueur mise, tout ceux qui auront demandé à voir devront allonger la monnaie ou se coucher.
- miser, autant qu’il veut (le minimum, c’est le montant de la petite blinde).

Les suivants ont plus ou moins les mêmes options. Chaque joueur peut

- checker si personne ne mise.
-miser, autant (on dit qu’il « suit », il « call ») ou plus (il « relance », il raise) que la mise en cours.
- se coucher (Fold) s’il renonce à jouer, et perdre sa mise. On dépose alors ses cartes sur le tapis, sans les révéler.



Attention, on ne peut pas revenir sur une décision annoncée, encore moins reprendre des jetons déposés sur le tapis… Et on ne parle que dans son temps de parole ! Quelqu’un qui annoncerait une décision hors de son temps de parole devra s’y tenir tout autant…



On ne se couche pas sans y être contraint, votre mise est déjà engagée ! Si votre jeu se révèle être une vraie daube, vous vous coucherez quand vous serez obligé d’allonger la monnaie pour continuer, ce qui peut être repoussé assez longtemps sans que rien n’y paraisse (important, que rien ni paresse…) comme mentionné plus haut.



On check aussi lorsque l’on doit parler en premier et que l’on veut prendre l’ambiance de la table. Ça peut être pratique, parce qu’on donne l’impression de ne rien avoir dans la main (pour les limpeurs).



TROISIÈME ET QUATRIÈME TOURS D’ANNONCES

Le jeu peut donc, vous l’aurez compris, tout aussi bien s’arrêter là, ou se poursuivre avec la distribution d’une nouvelle carte ouverte sur le tapis, à côté du flop (et après avoir brûlé une nouvelle carte) : le turn. La même logique reprend pour les tours de paroles et les mises. Jusqu’à ce que l’on distribue la cinquième et dernière carte ouverte : la river, suivie d’un nouveau tour de parole.


On ne joue pas au poker sans la ferme intention de plumer son adversaire. Il faut invoquer le bad one en soi…


ABATTAGE DES JEUX

Voilà, chaque joueur dispose de 2 cartes privées et de 5 cartes communes, les jeux ne peuvent plus être améliorés, le dernier tour de mise à eu lieu… C’est l’heure de l’abattage… le showdown.

Chaque joueur présente sa meilleure main de 5 cartes parmi les 7 dont ils disposent dans sa main et sur le tapis. Le joueur qui a misé le premier à la River est le premier à montrer ses cartes, mais les autres sont libres de le faire avant lui s’ils en ont envie. Si l’on a dans la main une main perdante, on peut la jeter au muck (défausse) sans montrer ses cartes (ne pas montrer ses cartes, même perdantes, surtout perdantes ! c’est la base au poker). La meilleure main remporte la totalité du pot. En cas d’égalité parfaite, le pot est partagé (là, ça promet des nuits chaudes, parce que je connais pas assez les règles).


Vous devez vous dire, maintenant : Oui, mais tatie Volu, dis-moi, comment je sais que ma main elle est bonne ?

Allez, après ça, vous devriez presque pouvoir jouer au poker, mouhahaha.

Parce que ceux qui y ont joué avant moi ont rendu ce jeu purement machiavélique, je ne vais pouvoir qu’écrémer tout ce qu’il y a à dire des milles et une manières de jouer – et gagner ! – au poker.

Les familiers des jeux de dés comme le Yam’s seront aussi familiers des différentes procédures possibles.



CLASSEMENT DES MAINS

Le but, c’est, avec cinq des sept cartes qui se trouvent en jeu, d’obtenir la combinaison la plus forte de la table…

De manière générale, lorsque deux joueurs présentent la même combinaison, la plus élevée l’emporte, si elles sont identiques on compare les autres cartes en main, et si celles-ci sont encore rigoureusement identiques, il convient de partager la cagnotte.

Voici les combinaisons admises au Texas Hold’em, de la plus faible à la plus mieux :

- Carte la plus haute ou High card. Rien. Vous n’avez rien que deux cartes, point barre. Avec un peu de chance, vos adversaires pareil, ça se sera jouera donc à la carte la plus forte. Les cartes sont ordonnées comme suit, de la plus faible à la plus forte : 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, Valet, Dame, Roi, As. Logique, pour un monde de brigands, que la plus petite carte soit devant le Roi.

- La Paire. Comme son nom l’indique, deux cartes identiques. Si deux joueurs ont une paire, c’est la plus élevée qui l’emporte. Si les deux joueurs ont la même paire, c’est ensuite la carte la plus haute qui détermine le gagnant.

- Deux Paires : ben, deux paires, quoi. En cas d’égalité entre deux joueurs sur la meilleure paire, on regarde la deuxième, pis sinon, c’est la dernière en jeu qui est déterminante.


- Le Brelan, anagramme que mes lecteurs sauront apprécier et appréciable combinaison de trois cartes de même valeur. Si deux joueurs ont le même Brelan, c’est le joueur qui a la quatrième carte la plus haute qui l’emporte.

- La Quinte : cinq cartes (de couleurs différentes) dont les valeurs se suivent. L’As peut aussi bien servir de plus forte que de plus faible (c’est la seule à le faire, c’est-à-dire que la suite …Rois-As-2… n’existe pas et j’en suis bien désolée, j’ai perdu une fortune en étant convaincue du contraire !! Quand je vous dis que je suis pas logique)

- La Couleur, ou Flush : cinq cartes d’une même couleur (Trèfle, Cœur, Carreau ou Pique). Si deux joueurs ont la même Couleur, la seconde carte la plus haute détermine le gagnant et ainsi de suite.

- Le Full : combinaison d’une Paire et d’un Brelan. Lorsque deux joueurs ont un Full, c’est celui qui comporte le Brelan le plus haut qui remporte la main.

- Le Carré : quatre cartes de même valeur. Si deux joueurs ont le même carré, c’est celui qui a la cinquième carte la plus haute qui gagne.

- La Quinte Flush : cinq cartes dont les valeurs se suivent, d’une même couleur (sans l’As).

- La Quinte Flush Royale : la main la plus forte possible, à savoir les 5 cartes les plus fortes d’une même couleur, ou pour le dire autrement, une Quinte Flush avec l’As en carte haute…


Mine de rien, ça demande un peu d’attention. Le jeu est visible par tous, finalement, vous n’avez que deux cartes que vos adversaires ne connaissent pas. Ce sera donc au plus fin, au plus prévoyant, au plus agressif à défaut, au plus clairvoyant.

Sur l'image de gauche, le flop. La main de Graindorge, à droite, compte déjà deux paires...

Alors ? Qui est partant pour une petite partie ?


Première main.
J’ai une poubelle. Graindorge flambe avec son As, mais il complète sobrement ma blinde (je suis de grosse, par politesse), je laisse faire. Au flop, il pose 500 jetons. Je me couche.
Et je fais bien !

Deuxième main
Je reprends mes 500 jetons, de la même manière mais dans l’autre sens.

Troisième main
J’ai une poubelle. Avec un valet et un 2, il check au départ, je suis sa mise au flop et je me la fais mettre en bout de course : j’ai juste rien et lui… il limpe.

Quatrième main
Nous avons la même main, à savoir une reine et une demi-daube chacun. On joue le flop, j’ouvre à 500. Au turn, je relance à 1000. Il lâche, parce que dans sa tête, il n’a rien, alors qu’avec la même chose (une reine et rien sur le tapis), je me sens encore bien. C’est souvent là que je me fais avoir. Mais là je gagne.

Cinquième main
La haine : j’ai une paire de rois dans les mains. Argh, il n’a rien ! Je lui arrache 250 de plus avant le flop, et là, ouhla, encore un Roi, me voilà avec un Brelan royal. Indéfendable, je check, mais il me lâche ensuite, quand je retente 250. L’exemple même d’une bonne main qui fait chier.

Sixième main
J’ai une poubelle, je lâche. Quand il se rend compte que j’avais un 10 il me dit que c’est un péché.

Septième main
Oh un 10. Je le joue pour le salut de mon âme. Il me nique, en couleur, je perds 1500 (j’ai eu l’imprudence de dépasser le flop), ces vieux adages il se les met au cul.


Huitième main
Je me couche (je suis de petite) avant le flop. Je me couche souvent comme fille.

Neuvième main
J’ai une poubelle, lui un peu moins, un tapis en or (Roi, Valet, Roi, Roi, As), je perds 500.

Dixième main
Presque pareil, je perds 500.

Onzième main.
Il se croit fort avec sa paire de 8 et son valet, mais je le nique devance avec ma double (hmmmm) paire de (oh !) 2 et 5. Na. 1500.

Xème main
J’entame, confiante en ma Dame, mais c’est mon 4 qui fait la paire. Je check prudemment, mais je mise docilement. Tout hurlait : « tu vas te faire manger », il misait pas trop-trop, de 500 en 500, j’ai suivi. J’ai perdi.

C’est le stade où je suis déconcentrée (faut dire, on ne joue qu’à l’heure du crime, ça me pique les yeux pis ça fait des poches), je joue comme un cor au pied. Alors j’arrête.



Tout ça pour dire, je suis aussi (parce que c’était déjà vrai au Scrabble, au Yam’s, au mémory, aux échecs, aux dames, au Trivial Pursuit, au Monopoly, à l’awalé, au foot, aux jeux vidéos, au mikado, Je te tiens tu me tiens par la barbichette, et même Caillou Papier Ciseaux, y a qu’avec les mots-croisés de Marc Aussitôt que je lui tiens encore la dragée haute – je vous parle de mon mari bien sûr, qui est bon joueur, comme gars) mauvaise joueuse au poker, à tous les sens du terme.

Pourquoi sept fois sur dix (la cadence à laquelle je perds, juste celle qui convient pour me dire que je dois être niaise) j’envoie valser les tapis, les cartes, les pions, les jetons et les dés, contraignant Graindorge à aller les chercher un peu partout dans les replis du bazar de la chambre ?

La réponse est dans la question bordel de dieu !

Commentaires

À lire

Conisation

Hard Lemon - Volubilis

Le Tzolkin : les bases

Le Tzolkin : pratiques personnelles

Vassilissa la très belle

Le Roman de Tristan et Iseut - Joseph Bédier / IV - Le philtre

La Llorona

Tinga Tinga

La crise de la culture / La tradition et l’âge moderne - Hannah Arendt