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Aménorrhée

J’ai tellement mal aux seins… Au réveil, ils sont tendus comme fruits trop mûres, au bord de la gerçure. Ça tiraille, ils sont lourds, gonflés, énormes. Pour la première fois de ma vie, mes décolletés ressemblent à des décolletés. Petite compensation. Dans mon ventre, c’est chamboulé. Ca tire là, ça gargouille ici. Je mange pour deux, déjà, la balance s’affole. Le ventre, poigné. Et dans ma tête ? Je me suis dit d’abord : « Non, pas possible ». Les mains qui tremblent. Et puis, la tête, tellement contente. Elle galope, elle jugeotte, elle tourne et retourne la chose, la bougeotte des neurones, ils disent « la valse des émotions ». Je me suis fait un café. J’ai sorti la ptite boite violette, au fond de l’armoire de la salle de bain. J’ai bu mon café. Deux petites barres.

L'amour face à face

À quatre pattes, je lui tourne le dos. Alors il voit le violon de mes formes, et moi, le drap sur lequel je bave et que je froisse. Il peut empogner mes hanches, pétrir mes fesses, atteindre mes seins en glissant ses mains le long de mes flancs, de mon ventre, me tirer les cheveux. À un moment donné, la main qui repose sur mes fesses laissera certainement un de ses doigts glisser dans ma rondelle. L’appui est stable, mais l’ensemble à une nette tendance à s’affaisser. Sur le ventre, je lui tourne le dos. Il prend appui sur ses bras pour se décoller de moi, ou s’allonge sur mon dos. Son pubis tape sur mes fesses, ses couilles sur mes grandes lèvres. J’embue l’oreiller, je le mords s’il le faut. À chaque coup de reins, je remonte un peu plus vers le mur. Il peut m’ensarcophager, m’envelopper, me contraindre. En cuiller, je lui tourne le dos. Il ne voit que mon cou, son nez dans ma nuque et mes cheveux. Son souffle bruisse dans mes oreilles, il est au plus près de moi, pas un ...

Le paresseux

C’est forcément une question que vous vous posez : est-ce que les paresseux font l’amour ? Est-ce qu’ils font ça bien ? Est-ce que c’est pas, quand même, un peu trop tumultueux pour eux, qu’on voit traîner mollement du lit au canapé, une tasse de camomille à la main ? Faux. Idée fausse et préconçue. Du grand n’importe quoi. Vous avez confondu paresseux et fatigué. Je définirai tout d’abord cette notion : le paresseux.

Recommandations de 1990

Vous aimez l’orthographe ? Non, car on vous a appris que c’était rigoureux et difficile, et que surtout c’était une science exacte : pour le moindre mot, une orthographe et une seule. Alors qu’en fait pas du tout. Ouvrez le dico : des mots à orthographe multiple, il y en a. De la logique ? Oui, bien un peu, en effet, mais d’une logique que l’on réserve soigneusement aux lettrés, aux autres, les règles. Fermez votre bled ou votre besherel. Pour vous, rien que pour vous, il y a les Recommandations de 1990 . Des « règles » d’orthographe, fort simplificatrices, mais malheureusement fort méconnus, malgré leurs 17 ans d’âge. Mais avant de vous en faire part : bref historique.

On échange ?

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Au creux de notre excursion au pays de notre sexualité s’est glissée cette idée : l’échangisme. Pourquoi l’échangisme et pas le triolisme, ou même, la partouze ? Par souci d’égalité, tout d’abord (l’idée est de lui, perso, je ne compte pas tenir les comptes…). Pour aller doucement ensuite. Mais !! Malgré ce principe édicté, une autre idée qui flotte : le fantasme, en ce qui concerne monsieur, de se retrouver entre les bras de deux filles. Intention louable, contre laquelle je ne conçois d’élever aucune objection.

Corporellement parlant

Des fois, quand je ne peux plus parler, soit qu’il me manque des mots, soit que je manque de volonté, de courage, c’est mon corps qui me hurle dans les oreilles. Autrui n’entend rien, mais moi, je comprends mieux. Ce qui n’est pas totalement inutile. Je veux parler de ces étranges sensations qui surviennent parfois, toujours les mêmes, souvent dans des moments difficiles, ou pour le moins cruciaux. Au jour d’aujourd’hui, en ce qui me concerne, j’en reconnais au moins quatre, avec comme lieux d’expressions favoris, la gorge, les aisselles (?), les mâchoires…

L'indémoulable de Jean-François

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C’est avec stupeur que je le constate : je ne vous ai toujours pas fait part de cette divine recette, qui fait merveille très régulièrement… C’est un gâteau très spécial… Il est tout raplapla ? C’est normal. Il est impossible à démouler ? C’est normal aussi. Son nom ? L’Indémoulable de Jean-François .

Je veux

Je veux qu’il soit doux, mais qu’il me force un peu. Qu’il décide pour moi de ce qui me fera trembler de plaisir, et qu’il me laisse le faire comme je le fais bien. Qu’il me malmène avec tendresse, qu’il me saccage avec minutie, mesure et réflexion. Que ça sente la sueur, les hormones, le cul, que l’air soir lourd et gras, mais qu’il soit aussi chargé de soupirs légers, de poils aériens, de pensées romantiques, d’eau de mer, de cris de zoziaux, d’herbe et de vent.

Conjuguons-nous

Conjuguons-nous Mon lit corne Ronrornne, Mon matou Zalhem Frotteur de couenne, Mimisce-moi Lagarce-moi ! Débranche-nous, Cadastre-nous de remous, Arpentons nos corps, Sonde le à bras-le-for !

Les mots et les femmes - Marina Yaguello

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Voici l'extrait d'un petit livre d'une linguiste que je connaissais pour son excellent Alice au pays du langage , et à qui je viens de découvrir son versant féministe... Pratiquement seule parmi les théoriciens à dire JE dans ses ouvrages (ce qui est fortement déconseillé lorsque l'on veut donner une impression de rigueur), elle envisage la condition de la femme sous l'angle linguistique... C'est savoureux, et j'aurais aimé vous en mettre plus, mais je me contenterais de ce qui m'a le plus marquée, et appris, surtout. Je signale au lecteur que l'ouvrage commence à dater (1982), et que depuis sa sortie, les femmes ont bénéficié de quelques avancées... C'est d'autant plus intéressant que l'on voit par où nous sommes passées ! Évidemment, en tant qu'homme, vous pourrez vous insurger, et ne pas lire. je vous le conseille tout de même, c'est plein de bon sens, et surtout plus objectif qu'une vindicte féministe qui an...