L'amour face à face
À
quatre pattes, je lui tourne le dos. Alors il voit le violon de mes formes, et
moi, le drap sur lequel je bave et que je froisse. Il peut empogner mes
hanches, pétrir mes fesses, atteindre mes seins en glissant ses mains le long
de mes flancs, de mon ventre, me tirer les cheveux. À un moment donné, la main
qui repose sur mes fesses laissera certainement un de ses doigts glisser dans
ma rondelle. L’appui est stable, mais l’ensemble à une nette tendance à
s’affaisser.
Sur
le ventre, je lui tourne le dos. Il prend appui sur ses bras pour se décoller
de moi, ou s’allonge sur mon dos. Son pubis tape sur mes fesses, ses couilles
sur mes grandes lèvres. J’embue l’oreiller, je le mords s’il le faut. À chaque
coup de reins, je remonte un peu plus vers le mur. Il peut m’ensarcophager,
m’envelopper, me contraindre.
En
cuiller, je lui tourne le dos. Il ne voit que mon cou, son nez dans ma nuque et
mes cheveux. Son souffle bruisse dans mes oreilles, il est au plus près de moi,
pas un interstice d’air libre entre son ventre poilu et mon dos lisse. Ma tête
est posée sur son bras tendu, son autre bras reposant sur mes hanches. Les
mouvements sont lents, retenus par les draps.
Debout,
je lui tends mes fesses, et je lui tourne le dos. Son dos peut prendre appui
contre le mur, et moi, en me pliant en deux, je peux m’appuyer au sol avec mes
mains. Mon corps n’est pour ses yeux plus qu’un toboggan, aux poignées bien
pratiques. Ses mains sur mes hanches font ressort, on peut dire qu’il s’agit
d’une position tonique, fatigante peut-être, casse-gueule certainement.
Ces
positions ont le mérite de permettre d’atteindre l’objectif qu’elles se fixent
: le coït, dans tous ses états. Un peu d’animosité en levrette, de soumission
étalée sur le ventre, de tendresse en cuiller, de témérité en position
verticale. Mais moi, ce que je préfère, c’est l’amour face à face.
Je
peux monter à cheval sur lui, et alors je dirige la suite des opérations. Les
pieds à plat, mes jambes font ressort, et je rebondis sur son membre gaillardement
tendu. Les genoux de chaque côté de son corps, la pénétration est plus
profonde, plus intime, nos pubis frottent et s’emmêlent. Mais je ne sais pas
faire, pas toute seule. Il y a quelque chose que je n’ai toujours pas assimilé
dans le coup de reins : une femme, sur un homme, lui fait-elle l’amour comme
l’homme lui fait l’amour en missionnaire ? Au finish, il faudra qu’il s’agrippe
à mes hanches et secoue tant qu’il peut pour parvenir à jouir. Je peux voir son
visage se tendre, puis se vider, et se crisper. Ses yeux se ferment, sa bouche
exulte. Superbe spectacle.
Mais
le mieux du mieux, c’est quand il prend place entre mes cuisses, la Volu étalée
sur le dos. Joies du missionnaire. Je le vois se préparer à me pénétrer :
écarter mes jambes de ses mains, leur donner une certaine position, les relever
vers mes épaules. Regarder avec attention mon puits chaud et velu, en tester
l’humidité du bout des doigts, le goût et la fermeté du bout de la langue.
Faire quelques compliments, exprimer sa hâte de s’y trouver. Alors, retenant
toujours mes jambes d’une main, il prend sa queue de l’autre, et la frotte
gentiment sur mes lèvres. Ils se font bonjour. Il l’enduit un peu. Bref, les
duellistes font connaissance. Alors il la place sur le seuil, lâche sa queue et
mes jambes pour pouvoir poser ses mains de chaque côté de moi, ou s’accouder,
ou encore se redresser, assis sur ses talons, ou se faire un collier de mes
jambes, ou les tenir repliées en ne tenant que mes genoux, ou… et doucement, il
me pénètre. Ou brusquement, il me pénètre. Ou lentement et fermement, il me… Il
peut tout faire. Il peut tout toucher, et surtout ce qui fait du bien. Il peut
mettre ses doigts dans ma bouche, me les faire sucer, il peut palper mon
ventre, mes seins, mes flancs, lécher ma nuque, m’embrasser, me tenir, me
susurrer des saloperies dans les oreilles, me surélever les fesses de ses bras,
m’écarter les jambes, les serrer, les relever, les plier, les dresser. A la
jonction de nos corps, des grains de peau qui se rencontrent, des poils, des
plis, de la chair et de la sueur. Sur son dos, mes mains labourent de leurs
ongles, je lacère ses épaules, j’enveloppe ses flancs. Dans l’étau de mes
jambes, la fuite, et même le recul, lui sont interdits. Prise dans l’étau de
ses jambes, mes cuisses enserrant son membre, je suis à la merci de ses
soubresauts. Sa peau qui glisse le long de mon entrejambe, ses poils de torse,
de ventre sur ma poitrine, mon ventre, sa triple rangée de cernes et ses yeux
exténués, ma vue qui se brouille quand on secoue le lit à lui couper les
pattes. Nous sommes aux premières loges de la jouissance l’un de l’autre. J’ai
l’impression d’être son nid, l’alcôve, c’est moi, mes jambes sont des bras
grands ouverts, mon ventre une piste d’atterrissage, un lieu de perdition, un
marécage, un papier tue-mouche, je le dévore de ma bouche poilue, je l'aspire,
je le goule, je le délice, je l’appétisse, je le contiens tout entier, je le
cache, je l’immole. Joies, joies, joies du missionnaire !!!
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