Je veux
Je
veux qu’il soit doux, mais qu’il me force un peu.
Qu’il
décide pour moi de ce qui me fera trembler de plaisir, et qu’il me laisse le
faire comme je le fais bien.
Qu’il
me malmène avec tendresse, qu’il me saccage avec minutie, mesure et réflexion.
Que ça
sente la sueur, les hormones, le cul, que l’air soir lourd et gras, mais qu’il
soit aussi chargé de soupirs légers, de poils aériens, de pensées romantiques,
d’eau de mer, de cris de zoziaux, d’herbe et de vent.
Qu’il
me crie des mots doux, qu’il me murmure des insultes, qu’il m’offense
judicieusement.
Que je
l’entende respirer, souffler, haleter, broncher, crier, jouir.
Que
son haleine soit chaude sur ma nuque, qu’elle remplisse mon oreille, que son
air vienne en déferlant de son ventre et dérape dans un sifflement dans sa
gorge, à travers ses dents.
Que
ses lèvres soient douces, qu’elles réclament, qu’elles embrassent, qu’elles
lèchent, qu’elles crachent, qu’elles m’humectent.
Qu’il
me tienne, qu’il me soulève, qu’il m’enlace, et en même temps qu’il pèse sur
moi, qu’il m’entrave, qu’il me plaque.
Qu’il
me caresse bien sûr, mais surtout qu’il m’agrippe, qu’il me pince, qu’il me
gifle, qu’il m’érafle, qu’il me claque.
Que
ses doigts me surprennent, me fassent peur, me soulagent, me chatouillent, me
contractent, me frissonnent, qu’ils me remplissent, me fouillent, en même temps
qu’ils me parcours avec une pudique tendresse.
Je
veux tout ça, tour à tour, simultanément, avec fréquence et insistance, en
souplesse et régularité, de façon inattendue, naturelle, surprenante,
spontanée, sans oublier la recherche, la préméditation dans la mise en scène,
la distribution des rôles, le timing, l’alternance, la rapidité d’exécution,
l’aisance, le débit, l’effet recherché, la façon d’y parvenir, le choix des
forces à jeter dans la bataille.
C’est
vraiment du boulot de le faire sans y penser.
Je dis
ça, j’informe, c’est tout… parce que… si souvent femme varie, c’est bien quand
l’homme aussi…
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