It's Tom Holland Umbrella O'Clock !


That’s it, that’s the post : comment l’Umbrella de Tom Holland est-il devenu l’antidépresseur de milliers d’internautes ?

 

Parce que oui, osons le dire : je ne suis pas la seule à faire ce constat, le monde est meilleur quand Tom Holland danse dedans.

 

« The world will be a better place if there’s more of Holland’s dancing in it. »



How it’s started

 

Tout a commencé en l’an de grâce 2017. Le 7 mai ; c’était un dimanche.

 


L’émission Lip Sync Battle, animée par LL Cool J et Chrissy Teigen, organise des concours de play-back entre célébrités. Ce jour-là, ils invitent pour le 16ème épisode de leur troisième saison deux acteurs en tournée de promotion pour le film Spiderman Homecoming : Tom Holland et Zendaya. Tous les deux sont de bons amis et se jettent à fond dans la compétition.

 

 

 

Leur tour de « chant » commence tranquillou : Zendaya interprète Tyrone, d’Erikah Badu, puis Tom Holland nous offre Ride Wit Me de Nelly. Rien d’énorme, chacun est dans son rôle.

 


 

Mais lorsque la jeune femme délivre son deuxième numéro sur 24K Magic de Bruno Mars, on se dit que Tom va mordre la poussière : elle a un groove de folie, elle danse comme elle respire et transpire de charisme : je veux dire, son visage danse, sa chemise danse, ses mains dansent, chacun de ses doigts et même ses coudes dansent. La belle est une chanteuse et une danseuse, bref, une performeuse de talent. Mais c'est aussi une actrice qui a un sacré feu : vous avez regardé la série Euphoria, sur OCS, où elle tient le rôle principal d'une ado paumée, camée et perturbée ? Vous devriez !


 

 

Puis c’est au tour de Tom Holland. Son numéro commence gentiment, avec une reprise de quelques pirouettes et claquettes à la Gene Kelly dans Singin’ in the rain. Son costume est trop grand, il n’est pas tout à fait en rythme et le public est tiède. Et puis… et puis il se retire quelques secondes derrière un mur de parapluies, le temps de changer de costume et de réapparaitre avec la panoplie de soubrette de Rihanna, sur les première notes de son tube de 2007, Umbrella. Et c’est le drame.

Si tu ne l'as pas encore vu, sois bon.ne avec toi-même, fais-le MAINTENANT.

 

 

 

Bref : la foule est en délire, Zendaya se roule par terre, Tom Holland remporte la victoire...

 


... et les fans du monde entier se retrouvent dans un état second.

 


Ce jour-là est entré dans les annales grâce à cette minute et quarante-neuf secondes de drag, marquant à tout jamais, on l’espère, la pop culture. Pourquoi ?

 

Parce que c’est un mashup qui a fait ses preuves. Si vous êtes fan de la série Glee alors vous connaissez la, enfin les chansons : le mashup Singin’ in the rain / Umbrella a déjà été porté à l’écran lors de la deuxième saison de la série, par Gwyneth Paltrow qui joue dans l’eau et fait tourner des parapluies. Elle ne fait pas d’acrobaties mais elle, elle chante.

 

 

Fun fact : quelques heures avant le début de l’émission, Tom Holland n’avait toujours pas la permission officielle d’utiliser la chanson de Riri. Si ça n’avait pas été le cas, il aurait dû se rabattre sur une chanson de Britney Spears. La face du monde en aurait probablement été très différente aujourd’hui.

 

Parce que c’est foutrement bon à regarder. L’acteur parait incroyablement à l’aise (il ne l'est pas tant que ça en réalité, mais c'est un - bon - acteur et un danseur aguerri), la chorégraphie est entrainante, fluide et remarquablement interprétée. Je ne sais pas si vous avez vu le clip de Rihanna, mais la chanteuse n’est pas particulièrement connue pour ses qualités de danseuse… Mais Tom Holland, lui, l’est et il la surpasse de beaucoup.

 

 

À l’âge de 12 ans, il se produisait dans le spectacle « Billy Elliot The Musical », où il portait déjà le tutu. Non mais quelle pêche. C’est beau d’être jeune. Notez qu'il s'est fait pas mal chahuter dans son enfance parce qu'il aimait la danse (c'est le propos de Billy Elliot btw) : tu sais "c'est un truc de fille", donc "t'es pédé", toutes ces joyeusetés, il connait par cœur. Là, on commence à entrer dans le vif du sujet.


 

 

Parce que c’est inattendu. Honnêtement, quand je l’ai vu apparaitre, j’étais ébaubie. J’ai ri comme une bossue en lâchant des OH NOOOOON et mon coeur était en joie. Et croyez moi, je n’étais pas la seule ! Le ton décalé, la tension sexuelle latente et réelle, le sérieux et à la fois l'humour de la situation, tout est là pour nous surprendre. Petit florilège :

 

"What ? What ? What ? What ? Oh oh oh ooooh ! Wait a minute ! Mr Stark, I am not feeling so well..."


 "- I wanna have sex with Tom Holland.
- I don't know, i'm confused. I feel he is a child and yet now I'm attracted to him... her... I don't know, whatever that was.
- He's a legal adult, so we can say that." 
 
 
"Good Transition ! Oh. ..... Tom, no ! Noooo ! Nooooo ! What ? Yeah ! Kill it."

 

 
"What ? That's Tom Holland ? I think... I think I'm sexually attracted. It wasn' bad. I tkink I'm gay now. I'm speechless at what I just saw here. I like his moves, you know. His moves bro..."
 

 

"He looks like a woman. He looks like a real so freaking  super bolt woman, look at him ! He's amazing ! I really loved the way he did into his character and performed as a woman and I started to feel like he wasn't a woman."

 

Le meilleur pour la fin (TW fragile masculinity)

 


"You have got balls for that. Dressed in feminine attire. And twerking. On Zendaya. And doing other female things. My pride... I don't think my manliness... would allow me to do that."

 

(oui, je ne fais pas que regarder des vidéos de Tom Holland, je regarde aussi des vidéos de réactions aux vidéos de Tom Holland, qu’est-ce tu vas faire ?)

 

Parce que c’est so 21e sicèle. #MeToo va bientôt prendre de l’ampleur, les mouvements féministes s’enhardir, les luttes LGBTQIA+ donnent de la voix et on commence à parler de « masculinité toxique » quand Tom Holland nous lâche son petit morceau de bravoure : un homme habillé en femme qui danse avec un parapluie, qui twerk, qui n’est pas un cliché "d'homme déguisé en femme lolilol", dans un numéro totalement assumé et exécuté avec grâce.

 


La sobriété et le sérieux de son numéro le rend moins clivant, peut-être : on est à des lieux des lip sync enflammés et flamboyants de l'émission Ru Paul Drag Race, qui sont quasiment improvisés et réalisés par des drag-queen professionnelles.


 

 

La prestation de Tom Holland n'a en effet rien d'improvisé : son numéro a été calibré par les chorégraphes de l'émission, il l'a répété plusieurs fois et je ne sais pas à quel point il s'est lui-même impliqué dans la création de sa routine ou de son costume. Il a simplement su le faire vivre à la perfection (quoi ? non je n'ai pas peur des mots), avec l'envie et le talent.

C’est depuis ce moment-là que l’acteur est adulé aussi bien par les femmes que par les hommes, les straight, les homos, les lesbiennes, les bi... Grâce à cette walk of fame d'une idole genderfluid, intense, élégante et décomplexée, portée par un homme cis-hétéro ; du baume sur nos petits cœurs.

 


Parce que son swag, parce que son drag. Ce n’est pas la première fois que l’émission Lip Sync Battle habille des hommes en femmes, loin s’en faut. Pour avoir des points de comparaison, je te prie de regarder cette autre performance, de Channing Tatum, également très appréciée des fans de l’émission :

 

 

Tu vois la différence, hein ? Alors OK, Tatum a un physique très différent de celui de Holland, pour qui le passing parait plus aisé. D'ailleurs, je ne saurais trop dire s'il s'agit d'une performance de "full-drag" concernant le jeune homme. Il ne porte pas de faux seins, on voit sa peau (mais pas de poils...), ses muscles, son make-up est discret, sa perruque lui va bien, ses vêtements lui permettent de bouger correctement. Pas avec autant de sensualité que les femmes qui dansent autour de lui mais c’est justement là le secret de la réussite de son numéro : il n’imite personne. Il ne parodie pas Rihanna comme Tatum simule sa beyonceness, il délivre un parfait équilibre de féminité et de masculinité, sans heurts, sans hiatus, sans faire semblant. Évidemment, Tom Holland EST un danseur, contrairement à Tatum et à la grande majorité des célébrités qui l’ont précédé sur ce plateau (c’est là tout le sel de l’émission bien sûr), ce qui l'aide indéniablement à produire une routine crédible et fluide. C’est également le cas de Zendaya d’ailleurs, qui réalise elle aussi un gender-bending, mais qui nous époustouflera moins parce que, le patriarcat hein, il s’est fait à l’idée que les femmes puissent s’habiller comme les hommes mais ce sent très à l’étroit dans son slip quand l’inverse se produit.

Madjoe, dans la vidéo réaction un peu plus haut, met le doigt dessus quand il dit qu’il faut des couilles (« B.A.L.L.S ») à un homme pour danser comme Tom Holland le fait, habillé en femme. Remarquez le clivage très intéressant du youtubeur sur le sujet, en pleine dissonance cognitive : il faut des balls pour oser mettre en péril sa manliness. Tom Holland, voilà un homme qui ne craint pas de voir sa virilité s’effriter s’il met des bas-résilles. C’est une masculinité sereine, qui n’a pas peur d’être salie ou diminuée par tout ce que représente la féminité.

 

 

Tom Holland est tout simplement incroyablement et pour ainsi dire universellement sexy. Quand la pluie commence à tomber sur ses mèches et ses muscles, là, ouhlala. Un concentré de canons qui passe crème pour peu qu'on ait l'esprit un peu ouvert.

 

How it’s going

 

En réalité, je n’ai découvert cette vidéo jubilatoire que le 10 mai, en 2019 (c’était un vendredi), quasiment 2 ans jour pour jour après la prestation du jeune homme. À cette date, la loi Tom Holland Umbrella était déjà en vigueur ; cette loi est la suivante : si cette vidéo apparait dans ta timeline, alors tu dois la partager / la regarder à nouveau. C’est la loi !

 



Deux ans après sa diffusion, la hype était encore telle que Tom Holland et Zendaya n’en pouvaient plus de voir le sujet incessamment remis sur le tapis par leurs fans et les journalistes : non, ils ne referaient pas de nouveau Lip Sync, répétant que leur prestation avait été ce qu’ils avaient fait de plus stressant de toute leur vie. Après ça l'acteur a souvent répété qu'il n'avait eu aucun problème à danser en drag, mais il était peut-être tout de même conscient que ce ne serait pas le cas de celleux qui le regarderaient. En tout cas, je ne pense pas qu'il ait pensé un instant que sa prestation allait avoir une telle réception à long terme, jusqu'à devenir un hymne contre les normes de genre. Il avait surtout envie de gagner. Il avait peur de glisser aussi, dans toute cette flotte. Il n’exprima plus tard qu’un regret : de ne pas s’être senti capable de danser en talons hauts, rapport au flip avant qui clôt son show. Et puis il trouve un peu dommage d'être plus connu pour son lip sync que pour ses talents d'acteur, mais ça, c'est le jeu ma pov' Lucette.

 

 

Son succès aujourd’hui ne s’est pas démenti : il y a des jours comme ça où c’est une avalanche de pluie et de biceps dans ma TL Twitter, un retweet en entraînant 10 autres en vertu de cette bienfaisante loi. Cette prestation a largement contribué à la célébrité de Tom Holland, qui est devenu tout entier un homme qu’on adore parce qu’il est beau, jeune, talentueux, simple, gentil et amusant (rien que ça), devenant une sorte de doudou, une célébrité de confort, toute chaude, toute douce, amicale et rassurante. Sa personnalité attachante (et ses pectoraux, on va pas se mentir) et ses derniers rôles dans le MCU ont fait le reste.


 

Son Lip Sync est devenu un virus feel good, une célébration physique de la joie d'être ce que l'on veut, une anti-malédiction qu’on regarde à l’envi, en boucle, encore et encore, à chaque fois que l’occasion se présente (ou quand l'envie s'en fait ressentir). Logiquement, on en fait profiter les autres. Pour que le monde soit plus facile à supporter.

 

« It’s like the opposite of the video in The Ring: Once you watch it, you must share, “so that we may remember better days.” »

 

Cette vidéo est inspirante et ses bienfaits sont nombreux : elle soulage le mal de dos, nettoie les pores de votre peau, détend vos traits, favorise votre transit, vous fait oublier votre connard de patron, vous aide à bien dormir, chasse la dépression, rend votre linge plus blanc, redonne à vos cheveux éclat et souplesse, atténue les rides, purifie l’air ambiant, aide à supporter le SPM, booste votre libido et améliore l'estime de soi. Enfin, et surtout, elle rend heureu.se. Vous pouvez en prendre à haute dose sans vous faire de mal, ça ne pollue pas les rivières et ça coûte que dalle (par contre ça vous chamboule les hormones, mais bien).

 


Jamais surpassée, elle a inspiré moult danseureuses et des artistes talentueu.ses : par exemple Alice X. Zhang qui a immortalisé ce moment mémorable à la manière de Degas et ses études de ballerines.

 


 
 
 

 

C'est finalement la seule chose que vous aurez vraiment besoin de regarder aujourd’hui. Il n’est jamais trop tard : it’s Tom Holland Umbrella O’Clock !

 

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