Men vs Monkeys - Gilles Azzopardi




Tiens, j’avais envie de te donner de mes nouvelles, du coup je vais plutôt lancer un laminage une petite critique d’un bouquin que Johnny Boy m’a offert pour mon anniversaire. Ça te donnera la température.



« EST-CE DE PURS CLICHÉS ? »


Il s’agit de Men vs Monkeys, de Gilles Azzopardi, aux éditions Marabout (Hachette), collection Ta vie en mieux ! Ce livre a été publié trop vite (l’urgence de l’actualité j’imagine) il va falloir supporter les coquilles, les mots manquants, les sauts de ligne intempestifs et les phrases pas terminées. Le ton se veut moderne et humoristique, comprenez qu’on remplace « fonctionnement cognitif » par « appli » et qu’on fait le sapajou en écrivant des gros mots. Cela dit, vous l’achèterez quasiment au prix du papier (6,90). Vous trouverez probablement cet ouvrage dans le tout nouveau rayon « Féminisme » de votre librairie (sinon dans l’ancien « Psychologie et Bien-être »), ce qui risque de vous ficher des aigreurs d’estomac. Il est écrit par un homme que je n’ai jamais lu, mais qui est connu pour ses « manuels de manipulation ». Son propos est globalement de distinguer la bonne manipulation de la mauvaise, qui est l’œuvre des toxiques et des pervers narcissiques

Men vs Monkeys fonctionne selon deux principes :

- balancer des chiffres, beaucoup de pourcentages, des dizaines d’études résumées en quelques lignes (une par paragraphe dans les instants les plus intenses)
- pour comparer les femmes aux hommes et les hommes aux singes (mais surtout les hommes aux femmes).

Le but avoué de cette démarche, c’est d’aider les femmes à comprendre les hommes, il se développe sur le ton du manuel de survie en milieu babouinesque. Ce livre parle donc des hommes et s’adresse largement aux femmes tout au long de ses pages (le tout dans une perspective hétéronormée, voire ultra-normée)…. Mais a banni l’inclusif, quel dommage ! Il va donc falloir accepter de vous lire au masculin à chaque fois qu’on ne parle pas QUE de vous les filles et justement on adore !!! Vu que les hommes aiment qu’on flatte leur ego et que les femmes le font très bien (il vous le prouve). S’il faut aider les femmes à comprendre les hommes, c’est parce que les sexes ne se comprennent pas, c’est le prédicat de base. Les hommes n’osent plus draguer et les femmes s’y prennent mal pour communiquer avec eux. Les hommes non plus ne comprennent pas les femmes, mais ça c’est normal : c’est parce qu’ils sont bêtes. C’est le ressort légèrement comique de l’ouvrage : les hommes sont bêêêêêêêtes ah ah ah. Alors que vous les filles, vous, vous êtes intelligentes, évoluées, disciplinée, prudentes ! Et c’est pour ça que c’est à vous de faire le boulot, de prendre en charge votre « babouin » et même toute la relation et de convoler fidèlement pour des siècles et des siècles, amen. J’avoue, en introduction, l’auteur nous prévient qu’il va emboutir des portes ouvertes, mais on ne s’attend pas forcément à ce qu’il le fasse avec autant de condescendance. On n’a pas écrit un livre féministe parce qu’on y vante l’intelligence des femmes. Pas avec des idées aussi éculées. Parce que ça c’était la forme. Pour le fond, dans le fond, c’est pareil : j’ai bien envie de retitrer ce livre « Comment vivre heureuse à Penisworld ».


ANTHROPOCENTRISME = ANDROCENTRISME = BITOCENTRISME


La science, c’est bien. Ça fait partie des choses que l’humaine est seule à faire et ça apporte tellement de réponses qu’on se demande presque à quoi servent religions et philosophie maintenant que la science est partout. La terre n’est plus plate, elle n’est plus au centre de l’univers et l’être humaine y est toute petite. Ça ce sont des vérités fondatrices, non ? Bah non, pas plus que ça, le contraire marchait relativement bien aussi. Ce qui fait que les religions et les philosophies ne se sont pas inclinées devant la raison, c’est que la raison se trompe souvent, vachement souvent même. Elle a de plus en plus raison, disons, mais elle a toujours un peu tort. En fait, l’humaine ne peut pas s’empêcher d’être croyante et philosophe, même quand ille fait de la science, c’est comme ça qu’ille construit des systèmes astronomiques très bien léchés mais gravement géocentrés et qu’ille se base là-dessus pendant des siècles pour tous ses calculs. C’est comme ça aussi, un peu plus tard, barbotant dans son eau humaniste, que lae scientifique parvient à prouver scientifiquement que les humaines dominent la nature. Du coup, j’en suis bien désolée, mais la science ne sera qu’une croyance comme une autre tant que nous serons humaines, sensibles et modelées par nos environnements culturels. Dans son écrin de patriarcat la science d’aujourd’hui est patriarcale. Elle aime follement la bite. La bite est un peu le mât du monde, voyévou.

C’est ainsi que Mr Azzopardi, face aux remous de #BalanceTonPorc et de #MeToo, face aux débats sur la violence domestique, le viol et l’inceste qui envahissent les colonnes de nos médias, trouve indispensable (et urgent) d’expliquer aux femmes comment fonctionnent les hommes. Ils ont beau répéter qu’ils ne comprennent pas les femmes, c’est toujours leur fonctionnement qu’ils nous expliquent - et qu’ils justifient dans le même mouvement.

Et c’est avec ce même bitocentrisme complaisant que pour « expliquer » la sexualité humaine, se retrouve invoqué tout le bestiaire des laboratoires, mouches, rats, gibbons, généralement pour confirmer que Sapiens est lui aussi uniquement mû par le bon sens biologique. Enfin, le mâle surtout, puisque c’est lui qui ressemble le plus à un singe. La femme a l’air, elle, d’être étrangement pétrie par la culture qui la voit naître… Ou pas. On ne sait pas, on ne saura pas, mais il faut souffrir la lecture de ce genre de phrases dont le thème est littéralement fétichisé par les mascus, page 95 :


« La pratique du « petit cadeau » dans le but d’attirer les bonnes faveurs d’une femelle est assez courante dans le monde animal. Par exemple chez les mouches scorpions. Le mâle capture une proie, l’offre à la femelle qui l’examine soigneusement avant de dire oui ou non à un petit coup rapide.

Ce qui explique sans doute que les hommes continuent à payer l’addition lors d’un premier rendez-vous, et parfois même après plusieurs mois de relation, en dépit de l’égalité des sexes. »


Là on n’a pas de données chiffrées et puis on s’étonne un peu de voir la question de l’égalité des sexes être évoquée ici : quels rapports avec les droits des hommes et des femmes ? Les femmes réclament l’égalité des sexes EN DROITS. En tout cas, vous l’aurez compris : c’est « sans doute » parce que les mouches le font qu’on le fait aussi. Si on lui présente des espèces qui ne le font pas, on devrait pouvoir persuader M Azzopardi que le contraire (ou autre chose) est possible ! Je pense que pour se sortir de cette impasse, il faut admettre que c’est culturel. Que les mouches ont une culture ! Que Sapiens en a une autre. Qu’il peut avoir celle qu’il veut en fait, parmi toutes celles qu'il peut.

Au sujet des animaux et les conclusions qu'il faudrait arrêter de tirer en les comparant aux humaines, il faut plutôt lire l'excellent Manuel universel d'éducation sexuelle à l'usage de toutes les espèces, d'Olivia Judson (éditions Seuil), ou se poser devant une conférence de Pierre-Henry Gouyon, par exemple celle-là :




D'une manière générale, le nombre d'études invoquées et le vrac dans lequel elles sont déballées nous donne cette curieuse impression que le monde est quand même rudement bien fait - quand on est un homme. Elles semblent toutes dire la même chose (or ce n'est absolument pas le cas) : le comportement des humains et des humaines s'explique biologiquement. Dans l'ensemble, le jeu de l'auteur est de conforter par ce biais les clichés culturels.


MEN VS WOMEN


Azzopardi enfonce le clou, la porte ouverte et la poutre dans son œil : le mâle sapiens et la femelle sapiens ne se ressemblent pas. Mais alors pas du tout. Leurs comportements respectifs sont à ce point contrastés qu’on dirait du noir et du blanc dis donc ! Il va vraiment consacrer plusieurs pages à nous expliquer pourquoi les mâles sont bons au foot et les femelles pour élever les enfants, truc de dingo. À le lire, les femmes remportent le match : les hommes sont trop simples, pour ne pas dire bêtas, les femmes sont très sophistiquées, pour ne pas dire hautement alpha. Préparez-vous à vous faire peigner dans le sens du poil mesdames ! Seulement, contrairement à la tendance que la science a eue jusque-là de placer l’homme au-dessus de la femme parce qu’elle lui paraissait sotte et lui gros du bulbe, il n’est pas question d’adopter cette attitude mesquine ici : c’est très bien que les hommes soient bêtas et les femmes alphas. Le monde est fait comme ça, qu’est-ce qu’on y peut ??? En tout cas, ça devrait faire plaisir aux femmes, non ? Azzopardi va plus loin : c’est bête mais c’est justement l’infériorité béate de l’homme qui lui fait croire qu’il est supérieur à la femme, c’est assez logique le patriarcat finalement. Il suffit que la femme ne le prenne pas avec trop de susceptibilité et ça marche ! Ce qui est bien avec l’intelligence, c’est que ça vous rend humble.

En gros, la première partie de ce livre est une litanie d’oppositions entre lesquelles il n’est pas certain qu’il se trouve quelque chose et de constats qui ne savent pas trop qui de la poule ou de l’œuf, qui de la nature ou de la culture.

- les femmes parlent / les hommes font, donc parle à ma main.
- les femmes cousent (coordination œil-main) / les hommes courent (coordination pied-main) ce qui fait qu’elle joue à la poupée et lui aux petites voitures.
- elle utilise ces deux cerveaux en même temps / il n’en utilise qu’un à la fois, ce qui fait qu’elle peut faire plusieurs choses en même temps pendant qu’il s’efforce de faire fonctionner alternativement son cerveau gauche rationnel et son cerveau droit émotionnel.
- ce qui fait que la femme a un cerveau de type E comme Empathie / l’homme a un cerveau de type S comme Systémique, d’où cette tendance qu’elle a à s’occuper des enfants au foyer et lui à faire autre chose, ailleurs
- elle entend et elle sent / il voit, ce qui fait qu’elle sent vachement plus ses pieds alors qu’il ne voit que ses seins.
- elle voit les couleurs (pour cueillir des baies et coordonner leurs tenues) / il voit le mouvement (pour chasser des bêtes et tirer un penalty).

Un exemple de ce genre de conclusions absconses qu’on peut mettre au bout d’un raisonnement logique et de cynisme paternaliste ? Les pages 15 et 16 :


Au milieu de années 1990, différents travaux montrèrent que le cerveau des femmes étaient moins asymétriques que celui des hommes ou, pour le dire autrement, elles utilisaient plus souvent leurs deux cerveaux à la fois alors que les hommes fonctionnaient plus en mode alternatif, c’était l’un ou l’autre.

[…]

De là, par exemple, l’idée venue que les femmes pourraient mitonner un pot-au-feu tout en surveillant les enfants tandis que les hommes plus monotâches iraient chasser le mammouth.

Et, plus généralement, que M Cerveau et Mme Cervelle auraient des goûts, des aptitudes et même des valeurs différentes gravés dans leur structure mentale depuis des temps préhistoriques.

Il y avait de quoi faire hurler les féministes, ce qui n’a pas manqué.


Tout l’ouvrage est destiné à nous convaincre (et à convaincre les féministes en particulier, avec moult invites à être plus raisonnables) que « M Cerveau et Mme Cervelle [ont] des goûts, des aptitudes et même des valeurs différentes gravés dans leur structure mentale depuis des temps préhistoriques » et compilent des données statistiques actuelles pour démontrer que Sapiens agit comme ça parce qu’on voit bien qu’il a agi comme ça et que du coup dans son cerveau c’est comme ça, preuve qu’il fait bien d’agir comme ça, non ? Quand la conclusion se retrouve dans les termes de la question, j’aime pas, ça devient carrément péremptoire. Comme si chasser le mammouth était une activité « monotâche » et comme si mitonner un pot-au-feu + s’occuper des enfants vous stimulait autant le cerveau qu’une chasse au mammouth. Dire « rester à la maison avec les enfants est aussi bon / bien / utile tout ce que vous voulez pour l’espèce » n’est pas faux, mais c’est pas juste non plus parce que ça ne prend pas en compte le fait que les femmes pourraient aspirer à autre chose et qu’on a violemment réprimé leurs désirs depuis des millénaires. Non, les femmes n’ont pas l’unique obsession d’avoir et s’occuper d’enfants ; je suis absolument certaine que nos gènes et notre cerveau seraient différents aujourd’hui si on nous avait permis de le faire. Sur la question de la nature et de la culture, je ne saurais que trop conseiller à M Azzopardi et à toustes mes lecteurices de s’intéresser aux conférences de Mme Heyer sur les rapports entre génétiques et culture. Ou plutôt entre culture et génétique : la culture est tellement déterminante dans la sélection sexuelle (les accouplements) et naturelle (la pression de l’environnement, des maladies et la possibilité par l’individu d’être soignée par les siennes) chez Sapiens qu’elle a façonné notre espèce.



M Azzopardi le reconnaît d’ailleurs : « les interactions entre gènes et environnement, la relation entre nos données biologiques sexuelles et nos choix personnels, sont bien trop complexes pour être comprises de manières aussi simplistes » (page 23), au sujet des deux théories du « tout biologique » et du « tout culturel ». Il cherche visiblement un juste milieu entre l’influence de la nature et celle de la culture sur nos actes, ou bien semble privilégier l’un ou l’autre selon comme cela se présente. On se demande, du coup, pourquoi le reste de l’ouvrage ne s’efforce de débusquer que les caractéristiques biologiques des hommes et des femmes pour si rarement les dissocier, les temporiser ou les confronter aux pressions de l’environnement culturel. Il faut toujours se contenter de savoir que le singe l’avait fait comme preuve que l’homme a de bonnes raisons de le faire. La culture confirme la nature. Page 27 :


« Avec un cortex gauche plus développé, les hommes réussissent mieux les tests d’orientation spatiale et de raisonnement mathématique. Ils ont une meilleure perception des mouvements (ça aide pour traquer une proie) et une meilleure coordination pieds-mains. »


Quand je lis ça, je ne suis pas certaine de savoir s’il faut comprendre que l’homme a un cortex habile spatialement parce qu’il chasse ou s’il chasse parce qu’il a un gros cortex habile spatialement ? Ils ont une meilleure perception des mouvements parce que ça aide à traquer des proies (cause culturelle apparemment) ou bien ils traquent des proies parce qu’ils ont une meilleure perception des mouvements (cause biologique) ? Est-ce que ces forces s’additionnent genre moitié-moitié ou bien est-ce que le biologique a plutôt tendance à se renforcer dès lors qu’on en fait une affaire culturelle ? Est-ce que le genre ne travaille pas un peu au dimorphisme sexuel ? Est-ce que les femmes qui chassent ont un cerveau qui se développe, côté cortex ? Y a des chances oui ! Affirmer que les hommes se sont spécialisés dans la prédation sans voir le rôle que le patriarcat a pu jouer là-dedans, c’est pratique pour voir ledit système continuer. Et trouver ça formidable en sus, ne rien trouver à en redire, par exemple que cette prédation s’exerce très violemment sur les femmes et les autres hommes à des échelles phénoménales, pas juste le mammouth pour se nourrir et donc ne pas admettre que ça n’a pas que des bienfaits pour l’espèce, c’est quand même ultra complaisant.

À l’inverse, page 30, on se demande à quoi peuvent bien servir les spécialités féminines, que l’auteur a un peu de mal à raccrocher aux habitudes des premières Sapiens, mais on notera leur innocuité totale pour l’espèce (et même leur inintérêt) :


« Les hommes perçoivent mieux les détails, les contrastes et les mouvements rapides tandis que les femmes distinguent mieux les couleurs et leurs variations.

Ce qui leur donne un avantage incontestable pour coordonner une tenue, repérer le bon vêtement dans la cohue des soldes ou en matière de déco. »


Je te jure lecteurice, lire ce livre m’a fait pousser les poils des jambes, du pubis et des aisselles de plusieurs centimètres d’un coup. Je me méfie de ces gens qui répètent que les femmes sont d’inoffensives créatures parce que ce sont les mêmes qui disent qu’elles sont l’ombre derrière chaque homme derrière chaque explosion nucléaire, des choses futiles qui dominent le monde. Et mon cul, c’est du tofu ? Ramassez vos chaussettes, c’est pas dominer le monde.


Avec plus de substance blanche, les femmes ont une meilleure vision de près (« grand angle » pour repérer sa progéniture et toute intrusion étrangère) ainsi qu’une meilleure mémoire verbale et de localisation des objets (Lui « T’as pas vu où sont mes chaussettes ? » Elle : « En boule, au pied du lit ! »).


Il chasse, il court, elle ramasse (ou bien juste « localise ») les chaussettes qu’il a sali en chassant et en courant, Seigneur la cohérence de ce monde toudemême ! Un curieux mélange de « La banane a une peau pour qu’on l’épluche » et de « Répartition des tâches : moi je les fais, toi tu les nettoies ! Ah ah c’est drôle non ? Mais rigole ! » Ce qui m'interpelle le plus, moi, c'est que leur excellente coordination pieds-mains ne les aide pas à ramasser leurs chaussettes.

J’ai quand même repéré un passage où il est clairement question du rôle culturel sur le comportement des filles (mais sans faire trop de cas du fait que ça les tue). Selon Azzopardi, la mauvaise estime des femmes est due au fait que partout et tout le temps ou peu s’en faut, on préfère les fils. Ne lui faites pas dire ce qu’il n’a pas dit, il n’a pas dit « les hommes préfèrent favoriser les hommes et dénigrent les femmes », non, juste "on" préfère les fils, et c’est parce qu’ils sont « plus à même de s’occuper de leurs vieux parents ». Ah booon, je croyais que le care, c’était plutôt féminin, rapport au cerveau droit plus développé tout çaaaaa. Mais je suis con, les qualités masculines sont telles et si nombreuses qu’ils peuvent servir à tout très bien. Il faut le dire M Azzopardi, puisque vous donnez l’exemple des « pays pauvres » actuels, que si l’on préfère les fils, c’est parce que les filles il faut les marier. Elles ne travaillent pas ou bien sont très mal payées, donc il faut les entretenir, c'est un pognon monstre ! Ça s’appelle le patriarcat, qui est fondamentalement misogyne. On pourrait citer d’autres raisons très pertinentes et toutes culturelles à la mauvaise estime de soi des femmes : l’injonction permanente à être silencieuses, réservées et polies, l’usage très indélicat que les hommes font du corps des femmes et qui fragilise leur image, les mauvais traitements et les brimades qu’elles ont pu subir, la dernière place qu’on leur a toujours réservée en dehors de la famille, l’énergie et la patience qu’il faut déployer pour obtenir ce qu’on ne veut pas vous donner etc. toutes choses qui s’additionnent dans la vie de toutes les femmes. Et très éloignées des soins aux personnes âgées (qui sont très majoritairement effectués par les femmes, en France comme partout dans le monde, en sus).

Et soit dit en passant, en évoquant la préférence pour les fils dans les pays pauvres, on est bien en peine pour comprendre la préférence pour les fils dans les pays pas pauvres ? Là, c’est résolu en expliquant que le rat fait pareil, donc bon, ça doit être naturel. Est-ce que le patriarcat ne serait pas ce mécanisme universel dont aurait bien besoin ce bouquin pour décrire le comportement des hommes et des femmes, plutôt que de comparer des neurones plastiques ?


LE BON DIEU SANS CONFESSION


Ces différences étonnamment radicales entre les hommes et les femmes ont les conséquences qu’on sait : les hommes et les femmes ne se comprennent pas, ils ne parlent pour ainsi dire pas la même langue. Réduire le « problème » entre les hommes et les femmes à un problème de communication, c’est assez cohérent dans une société qui réduit les homicides conjugaux à des problèmes de communication. À tous les coups ils se sont disputés et paf elle est morte. C’est dommage quand même. On pourrait l’éviter en discutant un peu je pense. On se marre mais non, il ne sera pas question de violence masculine ici, on parlera plutôt des couples normaux où les gens ne meurent pas et où les hommes ne vont pas plus loin que de vous draguer « maladroitement ». C’est tout de même plus confortable à défaut d’être plus significatif. L’idée, c’est que toutes ces différences se valent et sont neutres en elles-mêmes, on s’en sort pas si on met les violeurs et les meurtriers dans les statistiques. La violence masculine, la prédation qu’ils exercent sur les femmes entre autres, comme il faut bien la reconnaître un peu il faut plutôt la voir comme un mélange de muscles, d’esprit aventureux, d’insouciance face au danger et de goût pour la nouveauté. Et tout ça, c’est les hormones Simone. Ouaip. C’est la testostérone. Et d’après ce qu’on en lit, là, il semble que ça ait plein d’avantages.


« Avec un taux de testostérone plus élevé, jusqu’à vingt fois parfois, les hommes sont plus agressifs, ont un esprit de compétition plus développé et un caractère plus aventureux. »


Les quelques inconvénients pèsent surtout sur les hommes… Il n’est point question de victimes si ce n’est eux. On nous le rappelle avec ces quelques chiffres :

- pour 1 cas de cruauté commis par les petites filles, 15 sont commis par les petits garçons.
- de 11 à 16 ans, ils ont deux fois plus de risque d’être victimes d’un accident.
- de 15 à 24 ans, ils ont 4 fois d’accidents de la route et se suicident 3 fois plus.

Ce doit être pour forcer notre indulgence, face à la cohorte de défauts que l’auteur leur reconnaît. Il est ainsi scientifiquement prouvé que les hommes sont :

- Menteurs ! Trois fois plus que les femmes, qui sont fortiches pour repérer les mensonges. Ils ne sont vraiment pas faits pour nous convenir.
- Sous testostérone, ce qui les rend plutôt cons et méchants, alors que les femmes sont sous ocytocine, ce qui les rend attachées et indulgentes. Foutrement pratique : on est faites pour les supporter tavu.
- Obsédés par le sexe, alors que les femmes sont obsédées par l’amour puis leurs enfants
- Infidèles.

Et tout ça est complètement biologique, tu te doutes. Bon il y a bien un peu de culturel, page 45 :


Il faut qu’une femme ressente un minimum de sentiments, ne serait-ce que de l’empathie pour avoir envie de coucher avec un garçon (ou alors elle est très névrosée, déprimée, nymphomane…).

En termes psys, cette différence homme-femme ne serait pas seulement biologique : elle s’expliquerait aussi par la dissymétrie culturelle entre garçons et filles. L’amour ayant été valorisé chez les femmes ; le sexe chez les garçons. Du coup, il serait devenu chez les femmes une préoccupation centrale, constitutive de son être de femme, une sorte de religion dans le sens où ça la relie à elle-même.


On a du lourd tout de même. Après nous avoir expliqué que le cerveau de la femme est naturellement empathique, on se demande  pourquoi la femme ne couche pas avec de plus nombreux partenaires puisqu’il lui en faut si peu, finalement ? Affirmer, comme une preuve logique que les femmes qui couchent sans empathie sont des névrosées, déprimées, nymphomanes, on appréciera. Dans la foulée, « empathie » est transformé en « sentiments » puis en « amour » puis en « fidélité », tu n’y as vu que du feu, la femme aime l’amour, l’homme le sexe.

Pour moi, cet essai de transcendance n’est pas transformé : je donne pas le point ! Azzopardi ajoute le culturel sur le naturel, non seulement il procède dans ce sens et pas un autre, mais en plus il a tendance à mettre plus du premier que du second dans la détermination de nos comportements (il nous dit 33% de biologique, 29% de culturel, le reste au hasard). Il vous le répète : c’est biologique ! C’est na - tu -rel. L’amour c’est naturel chez la femme, c’est aussi sa culture, sa religion, ça tombe juste bien. La banane s’épluche par nature vous dis-je.

Le biologique l’emporte toujours, c’est ce qui semble ressortir de ces « centaines d’études » qui sont croisées, combinées, faiblement expliquées, ce qui permet d’affirmer des trucs comme : 83% des hommes disent oui à une proposition sexuelle d’une inconnu s’ils la trouvent attirante, 60% si son physique est quelconque, preuve de leur vitalité sexuelle. On n’ira chercher aucune raison culturelle là-dedans, la testostérone, cause physique, suffira bien et tout le monde sera content. Par contre, il manque les chiffres équivalents pour les femmes, je suis allée les chercher (dans la même étude que celle citée par l’auteur, de Terry Conley) et je crois que le premier réflexe de tout le monde, se sera de parler de culture et ensuite de se prendre la tête, tout le monde ne sera pas content. La sexualité de la femme n’a jamais eu le loisir de se laisser aller à sa nature et la culture qui pèse sur elle n’est pas la sienne, mais celle des hommes. Si Azzopardi lisait ce que Terry Conley concluait de ses propres études, il nous causerait de culture ! Voici un extrait d’article rédigé par Conley lui-même. Le sexe c’est culturel.
 

 Est-ce que les hommes aiment plus les relations sexuelles occasionnelles que les femmes ?

Les attitudes plus positives des hommes face aux relations sans lendemain, et le plus grand empressement dans lequel ils s'y engagent, est l'une des différences entre les hommes et les femmes la plus largement documentée (Petersen & Hyde, 2010). La recherche de Clark et Hatfield (1989) a illustré de façon classique ce phénomène : des assistants complices de la recherche hommes et femmes ont approché des participants du sexe opposé, et les ont invités à avoir des rapports sexuels occasionnels. Aucune femme n'a accepté l'offre de coucher avec un complice masculin, alors qu'environ 70% des hommes ont accepté l'offre des complices féminines dans les deux études.

Une différence de 70% contre 0% est véritablement gargantuesque et, en tant que telle, pourrait sembler manifestement biologique dans ses origines - c'est-à-dire que, pourrait-on se demander, comment une telle différence peut-elle être expliquée par des facteurs socioculturels ?

Conley (2011) a tenté de démêler cet étonnant et important effet. Il a réalisé une série d'études dans lesquelles les participants ont répondu à des offres hypothétiques de rapports sexuels occasionnels. Comme dans les études originales de Clark et Hatfield, les femmes étaient beaucoup moins nombreuses que les hommes à accepter les propositions hypothétiques venant d'étrangers de sexe opposé. Cependant, des résultats différents ont émergé lorsque Conley a tenu compte des caractéristiques spécifiques des auteurs des propositions de rapports passagers (par ex. leur attirance, familiarité).

Les différences entre les hommes et les femmes, à propos de l'acceptation des propositions hétérosexuelles, se sont évaporées quand les participants recevaient des offres de relations sexuelles provenant d'individus très séduisants ou non séduisants mais célèbres. De même, les femmes et les hommes étaient aussi susceptibles les uns que les autres d'accepter des propositions de relations sexuelles occasionnelles venant d'amis proches dont ils avaient perçus des aptitudes sexuelles élevées (par ex. dont ils/elles pensaient qu'il/elle serait "un super amant" ou qu'il/elle leur permettrait de vivre une "expérience sexuelle positive"). En conséquence, les hommes ne sont manifestement pas universellement poussés à accepter des relations sexuelles passagères plus fréquemment que les femmes.



D’où il s’ensuit que je ne comprends guère ce besoin de situer Sapiens par rapport à sa capacité à être fidèle (preuve incontestable d’on ne sait pas trop quoi). Ce n’est pas naturel et c’est ultra archi complètement culturel et en plus ça marche super mal, ça génère des tensions monstres entre les sexes, tout ça pour ne résoudre qu’un problème qui n’a pas la moindre chance d’avantager l’espèce : être sûr de sa filiation, élever son fils et pas un.e autre. Laisser mourir les bâtardes / tuer sa femme infidèle, on a calculé que ça valait mieux que de l’élever / la laisser vivre, pour l’espèce ? Sans blague, les « bons pères » (au sens de « bons gènes ») sentent intuitivement qu’ils doivent communiquer leurs gènes ou bien ça se passe comment ? Vu que l’ego des hommes est déterminé génétiquement (cause naturelle) parce qu’on préfère les fils (cause culturelle de la cause naturelle), si l’on prouvait que le ratio avantages/inconvénients est plutôt bof, il se passerait quelque chose (cause culturelle pour contrecarrer cette cause culturelle de la cause naturelle - on se fait chier hein avec des considérations pareilles) ? Oui oui, au hasard, un #MeToo. Azzopardi veut nous faire croire que tout ça, on n’y peut rien, tout ce que vous pouvez faire, c’est y mettre du vôtre pour que ça se passe bien. La culture en harmonie avec votre nature, voilà le bon sens. C’est même pire : Azzopardi voit la culture comme quelque chose d’aussi figé que la nature, c’est bien dommage. Mesdames, renoncez à voir votre cortex grossir, la place est déjà prise.


LA FÊTE AU PATRIARCAT


Attention, vous aurez droit à de la misogynie en barres, en grosses barres. Azzopardi accorde des valeurs morales (retenue, réserve, principe moral) au comportement sexuel des femelles face au jet de foutre mâle. Page 50, il nous explique ainsi que retarder le coït, c’est augmenter la quantité de sperme qui sera lâchée. Puis :


Les conseils des mamans à leurs filles, comme quoi il ne faut pas coucher le premier soir (ni le second) sont ainsi fondés. Ce n’est pas seulement un principe moral. Et d’ailleurs ça fonctionne. Des sociologues ont montré que plus une ado avait une vie sexuellement active, moins elle avait de chance de faire un bon mariage. »


Les mamans comme engrenage (bienfaisant) du patriarcat, le mariage pour horizon amoureux, l’injonction à la retenue sexuelle chez les jeunes filles par la preuve que cela les aide à bien se marier et tout ça pour QUOI, pour avoir PLUS DE FOUTRE dans la chatte. JPP. Les mamans qui conseillent d’emmagasiner du foutre, mais où va-t-on ? Une page plus loin, on nous explique que le viol, presque exclusivement masculin, est bien la preuve de la vigueur sexuelle masculine, on est bonne pour se pendre.


« Dans toutes les espèces, ils ont un appétit sexuel plus grand que les femelles. Le viol, mais aussi les perversions sexuelles sont des comportements presque exclusivement masculin.

De nombreux travaux ont d’ailleurs montré que le viol n’est pas seulement un produit de la domination masculine, un crime sexiste, mais aussi une stratégie de transmission des gènes : le taux de fécondation est plus que doublé par le viol.

Pour certains psychologues, les hommes ont aussi intérêt à encourager les femmes à céder rapidement pour les tester. C’est le meilleur moyen de vérifier l’existence de cette retenue, si précieuse chez une femme dont les enfants vont faire l’objet de son investissement. Et si cette retenue fait défaut, le meilleur moyen de s’offrir rapidement du bon temps.


D’où il s’ensuit qu’hommes et femmes n’ont pas la même vision du harcèlement. Tu piges ? Un homme te siffle pour voir si tu as de la retenue, pour savoir si tu es une bonne mère. On le savait déjà, en fait, sauf que là où les féministes voient un problème et la preuve de mécanismes misogynes à l’œuvre dans notre société, M Azzopardi n’en voit pas. Il ne voit pas le problème à ce que les hommes se comportent comme des singes. Il n’y a pas de problème parce qu’il n’y a pas de solution selon lui : c’est biologique, c’est comme ça. Il y a plusieurs choses qu’il ne voit pas : que les femmes qui leur permettent « de s’offrir un peu de bon temps » sont appelés des putes mais aussi celles qui ne le leur permettent pas, que les femmes violées sont des femmes qui ont dit non, tandis que, théoriquement, les comportements sexuels ne devraient pas s’afficher dans l’espace public, bref, j’ai quand même l’impression que ça pose problème. On n’ose imaginer, avec notre cerveau surdéveloppé en intelligence de femme, toutes les autres manières, plus discrètes, moins intrusives qu’on pourrait déployer pour déterminer si l’autre est un ou une bonne partenaire… Non, ça n’est pas à la portée de l’homme, selon Azzopardi. Prenez donc, madame, votre singe comme il est. Il nous faut même admettre que l’homme recherche spécifiquement les femmes fragiles, qui viennent d’être larguées ou qui cherchent du réconfort, tels des « hyènes ». C’est son sixième sens, qui lui sert, comme l’hyène, à manger bien sûr.


De fait, les hommes voient d’abord les femmes comme des objets sexuels. Comment l’expliquer ? On peut en rendre responsables, comme l’on fait de nombreuses féministes, la culture patriarcale dominante, la marchandisation systématique du corps des femmes par les médias, la publicité, l’impact négatif de la pornographie qui renforce la beauf attitude. Et bien sûr, tout cela joue.

Mais au fond, ce n’est tout simplement que de l’opportunisme sexuel. »


Mais tu sais, la femme aussi a des instincts : l’instinct de la pension alimentaire.


« L’homme idéal n’existant donc pas, la plupart des femmes ont recours au plan B : un homme avec le meilleur rapport entre bons gènes et solide engagement à long terme. Le compromis n’est pas mauvais dans la mesure  où les femmes sont assurées ainsi d’avoir et des gènes suffisamment fort pour assurer le fitness (potentiel reproducteur) de leurs enfants et la garantie que même si cela tourne mal, elles auront au moins une pension alimentaire pour les élever. »


Les féministes, les femmes et les mamans apprécieront. On est très loin de l’anthropologie, vous l’aurez compris, parce qu’on se demande comment peuvent bien s’y prendre les femmes du reste du monde qui ne connaissent pas la pension alimentaire, juste la misère ?


DES CONSEILS POUR LES FEMMES


Deux types de conseils vous seront prodigués mesdames : comment attraper un singe et comment le garder.

Au chapitre « comment attraper un singe », c’est la pure révolution des mœurs ! Pour pécho, il faut prendre en compte « les idiosyncrasies du mâle moderne ». Je vous rappelle que tout est prouvé scientifiquement : tous ces trucs MARCHENT !!!

- soyez belles, donc fines, à la taille surtout, ça leur plait.
- soyez épilées (parce que Sapiens n’aime pas les « sensations fortes », sans rire, il a perdu son instinct… au milieu de cette longue litanie de comportements prétendument instinctifs, ça nous amuse).
- couvez-le de votre regard, dilatez vos pupilles, penchez la tête sur le côté, jouez avec vos longs cheveux.
- cachez votre intelligence, ça ruine vos chances de trouver un mari. Notamment, ne pratiquez pas trop l’humour (mais riez à ses blagues).
- Portez du rouge.
- Touchez-le. Physiquement.
- Ne confondez pas désir et sentiments, ça vous rend ingérables.
- Ne confondez pas passion et amour, ça vous rend collantes.
- Ne couchez pas le premier soir.
- Méfiez-vous des pervers narcissiques : ils n’ont que le pouvoir qu’on veut bien leur donner…

Vous vous sentez prêtes à réussir votre relation là, non ? Non ? C’est dommage parce qu’au chapitre « comment le garder », même topo, sauf qu’on a vachement moins d’études pour démontrer le propos.

- N’essayez pas de le changer.
- Quittez-le s’il craint du boudin.
- Parlez sa « langue » (aka fonctionnez comme lui).
- Parlez à voix basse (comme Pacino).
- Ménagez son ego.
- Faites-le se sentir utile (bricolage, jardinage, déménagement).
- Ne dites jamais « peut-être » mais uniquement « oui » ou « non », sachant que « non » signifie « pas maintenant ». Préférez « non, mille fois non. » si vous voulez vraiment dire non.
- Flattez-le avant de donner votre avis pour lui donner du poids.
- Mais ne le flattez pas quand vous voulez faire un reproche.
- Ne lui parlez pas de ceux qui réussissent mieux que lui, ça le déprime.
- Répétez tout ce qu’il dit, hochez la tête quand il parle.
- Menez-le par le bout du nez en exploitant ses faiblesses de mâle : draguez-le, couchez avec pour obtenir ce que vous voulez, demandez-lui peu avant de demander plus ou bien demandez plus pour demander moins.
- Faites-le se sentir libre.
- Il sera moins volage si vous gagnez 25% de moins que lui (« l’habituelle disparités des salaires entre les hommes et les femmes » les tient aussi sages que possible, tuvois).
- Il sera moins volage si vous le comblez sexuellement.
- Admettez qu’il soit infidèle (ce sera sûrement que du cul).
- Admettez qu’il soit jaloux (si vous faites du cul, donc évitez).
- Calmez-vous quand il s’énerve (j’invente rien).
- Soyez gentilles, notamment ne le faites pas culpabiliser. Faites des phrases simples, courtes et claires.
- Accordez-lui le droit à la mauvaise humeur.
- Ne cherchez pas tout le temps à avoir le dernier mot (le mâle sapiens est très territorial).
- Pardonnez.

Voilà, voilà… Tout une carrière de psychosociologue et des centaines d’études pour en arriver là. Personnellement, si je voulais retenir quelque chose de ce bouquin en guise de conseil pourléfames, je retiendrais cet encadré page 36, qui se demande, sur son ton narquois si les hommes sont « plus idiots que les femmes », tournure amusante pas super franche du collier. Il y évoque une étude dont la conclusion est la suivante : plus on est bête et moins on est à même d’évaluer l’intelligence de l’autre - et plus l’on aura tendance à prendre l’autre pour un.e con.ne. C’est l’effet de surconfiance ; quelqu’un.e qui vous prend pour une conne est donc probablement plus con.ne que vous ; c’est un bon critère pour évaluer son interlocuteur. Et ce bouquin.

Commentaires

  1. Wow ! Quel beau boulot, La Volu... ♥ = !

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  2. Et si j'ai bien compris, j'ai rien compris vu que t'es une femme. Euh... T'es bien une femme dis ?
    (En fait, je m'en fous ! Tu serais un putain de robot, que là, je m'interrogerais sur ma méfiance envers l'intelligence artificielle).
    Signé, La Bêteuh ;)

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  3. Salut toi !

    Oui, ce livre est une insulte à toute l'espèce humaine, y en a marre d'être prises pour des bêtes polies qui n'ont affaire qu'à des bêtes pas polies... Alors qu'on est toustes capables de poésie, d'amour et de gratitude !

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  4. Oui dommage qu'on soit pas des mentes religieuses, parce que ce type, moi je lui arracherais bien la tête et ça, en préliminaire.
    Je n devrais pas être jetée en prison, puisque ce ne serait qu'un réflex biologique, contre lequel je ne pourrais pas lutter...

    Bref, bravo d'avoir eu le courage de lire cette horreur.

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  5. L'auteur se place dans la position du conseiller conjugal et on sent bien toute la légitimité qu'il a à dire des conneries pareilles : c'est carrément "Le patriarcat officiel pour les nulles". C'est faire fi de l'intelligence humaine et du pouvoir de la culture, tout en validant les pires rouages sexistes par de pseudos preuves scientifiques biologiques.

    Soit dit en passant, l'image de la mante religieuse manque à ce livre : elle est souvent utilisée par les précieux pour démontrer le machiavélisme éhonté des femmes, leur liberté sexuelle ou leur côté sécateur. Quand j'étais en IUFM, il n'y avait que des femmes dans ma classe (moyenne d'âge 25 ans), les profs (masculins) nous appelaient "les mantes religieuses" parce qu'ils trouvaient les heures passées en notre exclusive compagnie très douloureuse pour leur ego.

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