Abstinence : stratégies





Après avoir défini l’abstinence, je voudrais vous parler de mon expérience personnelle. Parce qu’il y a la théorie, et puis il y a la pratique. On l’on voit que s’abstenir, c’est vraiment un acte qui se pose là.



2 ans, 4 mois

29 mois, de novembre 2013 à avril 2016. C’est mon record d’abstinence personnel. J’ai décidé d’y mettre fin comme je l’avais commencé : après y avoir mûrement réfléchi. Avant cela, depuis le début de ma vie sexuelle qui a commencé dans ma seizième année (donc en seize ans), je n’avais jamais espacé deux rapports sexuels de plus de deux mois.



No sex, no war, no me
Dan Colen, 2006
J’ai pris cette décision suite à une série d'événements qui ont un peu perturbé ma perception de l’amour, du sexe et des relations humaines en général. J’ai divorcé, j’ai appris que je me bricolais des petits cancers intimes suite à une surcontamination aux papillomavirus et j’ai compris que mon travail avait ruiné ma vie. Quand tu sais plus ce que tu fais là. Quand tu ne sais plus si tu as été aimée ou exploitée. Quand tu ne comprends pas pourquoi tu t’es laissée violer (la syntaxe, ça compte). J’avais envie d’arrêter de faire de la merde. L’amour, la vie et le sexe étaient trop mélangés, il me fallait faire la part des choses.

Je me souviens de mon dernier rapport sexuel, ce jour d’octobre 2013 : c’était dans un club échangiste, celui que nous fréquentions habituellement avec mon ex-mari, sauf que j’étais seule, ce qui ne m’était jamais arrivée auparavant. J’étais fraîchement célibataire et je voulais savoir : c’est vraiment la sexualité que je veux ? Est-ce que je peux l’assumer seule ? La réponse a été claire, nette et précise : non. En sortant de cette soirée lamentable (où mon consentement a été littéralement dévoré, dépassé et piétiné parce que cette fois, il n’y avait aucun homme pour me « protéger »), j’ai rédigé ma Charte de sécurité sexuelle. C’était en quelque sorte les termes de mon contrat d’abstinence (en fait de sortie d’abstinence). J’ai arrêté de baiser tout simplement parce que je ne pouvais plus satisfaire à mes propres exigences, en particulier de sécurité physique. J’avais le sentiment qu’être une « femme seule » me rendait terriblement vulnérable. Je me suis mise en sécurité.



I
Je ne veux pas d’une sexualité où le danger couve

II
 Je ne veux pas d’une sexualité qui pose le silence comme base de la communication.

III
Je ne veux pas coucher avec des inconnus.

IV
Je ne veux pas d’une sexualité où je joue mon corps et ma santé.



Desnudo - Joaquin Agrasot (1871)
Être solitaire et abstinent.e, c’est facile

Après l’avoir rédigée, je n’ai plus eu à la sortir, cette charte. J’avais toute ma vie à reconstruire, j’ai mis le sexe de côté parce que ça parasitait clairement le reste. Je t’avoue que ça a été dur, j’ai bien cru ne pas en revenir, de cette loooongue marche dans le désert, mais jamais à cause de l’abstinence.

Je précise que je n’ai jamais cessé de me masturber, de lire et d’écrire du porno, bref, d’avoir mon hygiène sexuelle personnelle. Il y a quand même eu une période particulière, juste après l’opération : je ne pouvais pas me permettre d’avoir un orgasme avec mon utérus fraîchement découpé. Là je me suis frustrée ! Résultat : deux semaines après, je me déclenchais une hémorragie suite à un spasme orgasmique nocturne, en plein rêve. C’est ce que j’entendais hier par « on ne peut pas annihiler volontairement et totalement sa sexualité ».

Quant à la pression extérieure, elle était à peu près nulle. Je ne sortais pas beaucoup de chez moi et il n'est venu à l'idée de personne, personne, de me draguer pendant ces deux ans. En fait, c'était écrit partout sur moi, il parait : "Casse-toi".

Ça m'a pris deux ans, je me suis déconstruite/reconstruite, ça a été un long enfer, c’est fou comme la vie peut être cruelle, hein ? mais j’y suis arrivée. Un matin, je me suis rendue compte que ma vie était belle et que je trouvais les gens cool.


Être sociable et abstinent.e, c’est dur

C’est là, quand je suis revenue à la vie, que c’est redevenu compliqué. C’était super ! J’ai kiffé ça ! Je sais pas pourquoi d’un coup c’était simple que ce soit compliqué. Maintenant j’appelle ça l’aventure. Je vais rencontrer quelqu’un ! Un frère, une sœur humaine ! Comment sera-t-el ? Comment réagira-t-el quand nous interagirons ? Quel goût aura son énergie ? J’écoute les voix, je regarde les yeux, je surveille les mains, la façon de marcher. Je trouve les gens super. Ils sont tous pas pareils, ils sont tous mystérieux. Vous vous rendiez compte, vous, à quel point les humains sont savoureux ? Comme ils sont beaux et fragiles ? Comme il faut les aimer ?

Quand j’ai pris conscience de ça, que ça y était, j’étais plus misanthrope, j’ai dit tout haut : « Maintenant, je suis prête à rencontrer un homme ». J’appelle ça un appel à l’univers (pronoïa). L’Univers, ça marche tout seul à la base mais si tu exprimes ton intention comme ça tout haut, avec la formulation qui va bien, ça marche encore plus vite et plus fort. Mysticisme mis à part, les hormones ont fait le boulot, j’imagine.

Ça a été un truc de fou ! Après l’euphorie des débuts est arrivée la Petite Complication, puis la Grande Complication etc. Finalement, j’ai retrouvé tous mes problèmes exactement là où je les avais laissés deux ans plus tôt, la seule différence c’était que j’étais prête à les affronter, maintenant.

En l’espace de deux semaines (et sans avoir rien changer d’autre qu’un regard neuf sur les gens qui m’entouraient), il y avait une dizaine d’hommes qui rassemblaient ces deux critères : ils me plaisent et je crois que je leur plais. J’ai été embarrassée par ce choix (c’est la Petite Complication). Je ne comptais pas sortir de l’abstinence n’importe comment (je ressortais ma Charte !), j’en avais pas besoin de 10, ça faisait 9 de trop a priori. J’ai donc décidé d’être patiente, encore. Je n’étais pas pressée. Et j’ai fait plus ample connaissance avec les dix. Je suis restée abstinente encore quelques mois.

J’ai eu un gros coup de foudre, réduit en bouillie plusieurs fois (c’était MYTHIQUE, pour faire simple le gars m’a renvoyée à mon propre discours féministe sur l’air de « je suis pas un stock de gamètes », ce qui était très à côté de la plaque mais m’a quand même fait bien réfléchir - tu sais, il faut toujours respecter la vérité du cœur des gens et un message si clairement exprimé qu’il l’a fait, c’est toujours à prendre au sérieux). J’ai ainsi découvert plusieurs nuances de râteaux, et puis aussi j’ai appris à éconduire proprement et à un moment sur la liste, y en avait plus que deux, plus un certain nombre d’intéressés (et c’est ça la Grande Complication).

À ce stade, c’était devenu chaud patate, tu vois. Là, être abstinente, ça avait du sens. La pression était devenue beaucoup plus forte, non pas en moi, je n’avais point de spasmes de manque, non, je parle de la pression sexuelle extérieure, qui s’est brusquement élevée de plusieurs crans. Il était de notoriété publique que j’étais célibataire et ils furent relativement nombreux à tenter de faire cesser cet état de fait. Je ne voulais plus de relations qui commenceraient comme ça, basées sur le sexe ; alors c’est là que j’ai mis en place des stratégies de neutralité sexuelle.

La jambe graduée de Rosea Posey
"Pute / Salope / Ne demandant que ça /
Provocante / Culottée / Coquine / Décente /
Vieux-jeu / Prude / Matrone"
À la base, cette neutralité s’est imprimée en moi à force d’abstinence. J’ai cessé d’être coquette parce que ça n’avait plus de sens. J’ai cessé de porter des strings, de me maquiller ou de m’épiler parce que je m'aimais mieux sans tout ça… La solitude a considérablement réduit toutes ces habitudes purement sociales et « interactives ». À l’inverse, en reprenant une activité de séduction, j’ai remarqué que l’absence de ces comportements caractéristiques contrariait terriblement les interactions sexuelles ! Ces comportements « louches » rendent le terrain neutre, de force, en affichant, en exigeant cette neutralité. Ça pique, ça a l’air austère et victimaire, parce que ça tape dans la culture du viol, notre culture. Il faut absolument pousser cette réflexion plus loin et considérer les choses comme elles sont : le sexe est partout, c’est un enjeu dominant dans les relations entre les hommes et les femmes, les points d’achoppement sont les mêmes depuis des siècles !

À savoir :

- la ségrégation sexuelle (répartition dans l’espace social), 
- l’expression claire des caractères sexuels et par la même occasion l’affichage de vos préférences sexuelles (en particulier via des cheveux longs et une tenue « féminine » pour les femmes et l’étalage de force, de bruit et de testostérone chez les hommes) 
- la possibilité d’expression en public (compliquée pour une femme, facilitée pour un homme) 
- le poids des jugements moraux qui sapent toute velléités d’autonomie de pensée (la salope) 
- l’appropriation du corps de la femme par l’homme (par le regard, les mains, les exigences de beauté susdites et l’insécurité physique permanente, que je qualifierais de terroriste) 
- et enfin la disponibilité sexuelle de la femme (qui doit être totale OU inexistante, ce qui doit s’exprimer particulièrement par sa manière de vêtir/bouger ses jambes et ses fesses).



Quand je suis dans un milieu mixte, ces enjeux se retrouvent immédiatement sur le tapis (ou plutôt dans l’air, dans les attitudes, les conversations, les regards) et je ne les traite pas tous de la même façon. Parfois je fuis, parfois je me défends, parfois j’attaque. La seule chose qui compte, c’est que je montre que je fais ce que je veux. Je suis obligée de prendre position (je suis vite cataloguée féministe et une féministe est toujours sommée de se justifier sur tous un tas de choses) ? Je suis libre d’avoir la position que je veux !

Ci-dessous, les signes, que j’ai affichés sans nécessairement le décider, parce qu’ils constituaient immédiatement une zone de confort autour de moi, de sécurité. En ce sens, ce n’est pas que ça m’a aidée à rester abstinente (ça, c’était acquis dans ma tête et d’ailleurs ils n’ont rien à voir avec l’abstinence puisque je les pratique toujours), c’est plutôt que ça m’a aidée à l’assumer socialement, parce que je trouvais ça plus confortable que d’avoir à le cacher ou à l’expliquer. Ça a fait office de communication (c’est pédagogique). Je remarque simplement qu’ils se sont mis en place lorsque j’ai arrêté d’avoir une sexualité partagée, pour me soustraire à la pression sociale de la sexualité. Ils n’ont aucune valeur d’exemple, ce sont les stratégies que j’ai trouvées à ce moment-là, ça ne ressemble pas au comportement que j’ai pu avoir avant et ça ne préjuge pas de celui que j’aurai dans l’avenir… et encore moins de celui que vous devriez avoir. La seule chose qui compte, quand on fait quelque chose, c’est de savoir pourquoi on le fait !


- Je ne reste pas seule femme dans un lieu où il n’y a QUE des hommes. Être la seule femme d’une tablée ou d’un bar est un supplice. J’imagine que si j’étais davantage sûre de moi, je trouverais la Force. 
- Je surveille le taux de testostérone ambiant, de manière générale. Pourquoi pas l’œstrogène ? Parce que l’œstrogène ne m’a jamais mise en danger. Bref, je me pose ces questions : est-ce que ça drague beaucoup ? La pression sexuelle est-elle forte ? Est-ce qu’on me touche ? Est-ce qu’on m’écoute ? Est-ce que les gens sont bruyants, agités, violents ? Est-ce que j’ai envie de rester dans cette ambiance ? 
- Je porte la plus grande attention à ma tenue. L’idée, c’est d’être jolie sans laisser croire que mon corps est à disposition (ce n'est pas une solution... mais un problème !! Je ne devrais pas avoir à "empêcher de croire"). Ça joue sur ce monument de la culture du viol : « elle s’habille comme une pute, elle veut se faire baiser ». Élémentaire mon cher Watson. De toute façon, j’aime moyennement me soumettre aux regards sexualisants, que je trouve envahissants dans une conversation et mon confort prime sur toute considération de séduction (mais pas d’esthétique, j’aime être élégante). Je masque mes attributs sexuels principaux (seins, fesses). En particulier, je ne porte pas de jupe ni de décolleté. Rien ne m’insécurise plus que ces trucs-là. Je préfère égayer mes attributs sexuels secondaires (voire pire) : je porte des pantalons, parfois des bien moulants, mais avec des escarpins ; je porte des bijoux aux oreilles et aux poignets ou encore des fleurs et des foulards dans mes cheveux (très) courts. Je porte souvent des vêtements d’homme, ils en font des tas en rose ! En clair, c’est un peu flou.
- Je ne bois pas. Ou très peu, s’il faut rester dans le move et éventuellement mettre l’ambiance. Boire, c’est le suprem-faux-pas. Faut pas. Jamais ! L’ivresse, c’est la ruine du libre-arbitre ! Tu ne décides plus rien quand tu ne peux plus aligner deux pas ou deux mots. En plus, il se passe une chose étrange quand vous ne buvez pas : vous voyez tout le monde se lâcher à mesure que la soirée se déroule. Eux vont oublier, pas vous. C’est ha-llu.ci.nant ce qu’on apprend, alors. Vous devriez essayer ! 
- Je maintiens une distance physique avec les gens (essentiellement les hommes mais pas que). Je supporte très difficilement qu’on dépasse ma zone d’intimité, il me faut 40 bons centimètres, surtout si vous avez une haleine alcoolisée et davantage si vous êtes vraiment plus grand que moi (je mesure 1m53). S’il le faut je recule, je me déplace, puis je sors. Il ne faut pas se pencher sur moi, encore moins me toucher. Il y a quand même une exception notable : j’aime danser.
- J'ai mes règles. Peu importe que vous les ayez ou pas, ce n'est pas seulement un sujet de discussion de choix, qui provoque des réaction intéressantes et contrastées sur la base desquelles vous pourrez mettre de l'ordre dans vos fréquentations, c'est aussi la meilleure façon de dire que vous ne baiserez pas ce soir. Attention, c'est considéré comme extrêmement violent et déplacé :)
- J’ai une très grande capacité à « couper court ». Je ne maintiens pas une discussion ou toute forme de proximité que je ne veux pas avoir. Refuser de poursuivre le dialogue quand on essaie de vous convaincre de quelque chose qui dépasse votre tolérance (sexisme, racisme me concernant), ça s’appelle un joker. Vous êtes votre propre flic. C’est vous qui décidez de tout ce qui vous concerne et notamment la manière dont vous êtes traitée. Ne vous laissez pas convaincre que cette simple exigence est abusive ! Vous ne faites rien que vous ne voulez pas faire, vous n’écoutez rien que vous ne voulez pas entendre et ainsi de suite. En matière de féminisme, je crois que tous les comportements sont bons si vous vous respectez intimement. Vous avez le droit de fuir une situation sexiste, ou vous avez le droit de l’affronter. Il suffit d’exister, voilà tout, et de faire ce que vous voulez. Vous avez besoin d’aide ? Ça tombe bien, vous êtes venue avec une copine ! Faites corps, faites nombre. Sortez votre meilleure punchline ou votre plus belle moue dubitative, changez de pièce, peu importe mais ne vous laissez pas faire.






Il est fort possible de s’amuser, de rencontrer plein de gens et même de trouver des partenaires sexuels en observant cette ligne de conduite assez austère de prime abord (qui l’eut cru ? je suis disciplinée). Je suis consciente d’être méfiante et réservée socialement, j’aimerais moi aussi être plus détendue quand je sors !

D’ailleurs, après avoir assaini ma vie sociale (en en ayant une), j’ai aussi fini par avoir une vie sentimentale. Du coup, je peux dire : c’est beaucoup plus compliqué de faire du sexe que de s’en abstenir. On en parle ? Bientôt !

Commentaires

  1. Bonjour! C'est quand même étonnant cette absence de commentaires ici, en diffusant ses billets sur un réseau social...... Mon compte Google Plus était bloqué depuis plusieurs mois et c'est depuis un autre compte que je trouve votre/ton profil et ton/votre compte, c'est un plaisir d'avoir lu ces quelques billets. A bientôt peut-être, Henri

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  2. Bonjour Henri Etoile ! Oui, moi aussi je m'attendais à plus de réactions... Mais comme j'ai déserté ce blog pendant des mois, les lecteurs sont partis, c'est sûr... et puis le blog a changé je crois. Plus de mariage, plus de libertinage, à la place du gros féminisme qui tache... Il faut que je me refasse un lectorat !

    Merci de repasser par là en tout cas ;)

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    1. Oui, justement, un tel changement, c'est très original/qui nous sommes....... Je ne suis pas masculiniste, mais me concernant, certains de mes blocs, notamment publics sont très reliés (sic) à ce que/qui je suis...., j'ai beaucoup diversifié, en effet...., je viens de les compter, j'en suis à 26 blogs (dont 6 comptes Google Plus, mais bon, relativisons, certains ont servi un temps et restent tels, en l'état, une sorte de mémoire...... Réellement 5 sont actifs, dont deux privés/fermés..... De longues et belles histoires...., c'est ton/votre journal menstruel qui m'a conduit ici...., en effet, j'ai toujours vécu de manière très proche chacun des cycles de mes compagnes, celles qui comptent, je veux dire....., et c'est ce billet sur cette "abstinence" qui m'a inspiré un premier commentaire, encore un écho certain relativement à un vécu personnel..., Parlons-en! Yesss

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  3. 26 ! On a tous nos tics et nos tocs, hein, mes blogs, j'ai toujours ressenti le besoin de les fermer en les quittant, après les avoir vidés de leur substance. C'est pour ça que c'est le même blog, Volubilis, en dépit des changements d'adresses. C'est le quatrième à porter ce nom :)

    Tu as toi-même vécu l'abstinence ? Tu l'as vécu comment ? Perso, c'est d'en sortir qui a été le plus dur !

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  4. Ha! Si tu me fais parler/exprimer, voilà qui risque de faire longuet! Je vais tenter de faire court.., je viens de t'adresser une invitation à un des blogs cité plus haut en référence et qui résume quelques années précédant cette longue abstinence(moi bien plus fort) d'environ 12 ans, 28 mois précisément, 11 ans et 6 mois, quoi!!! Cette série de texte constitue en fait une sorte de préambule à cette abstinence..., je ne la nommerai pas forcément ainsi car elle n'a pas été choisie décidée, elle s'est plutôt invitée en une sorte de pause (hygiénique, autre...? le mystère reste encore entier à ce jour!). Le fait est que j'ai surtout été très occupé par ailleurs.... Le point de départ a été la naissance de mon deuxième fils qui a mis fin chez ma compagne d'alors, mère de cet enfant, qui a alors perdu tout appétit sexuel/amoureux/désirant à mon encontre, alors que nous étions de véritables bêtes! Le traumatisme a duré, s'en sont suivis tout un tas de changements pros, famille, etc. Bref de quoi faire pour ne plus avoir de quoi s'intéresser aux parties basses/hautes (et lycée de Versailles) pendant un moment..., là dessus une énorme implication dans une situation de merde (un projet qui s'effondre!) que je me demande encore comment j'en suis sorti vivant moralement.... ; et nous voilà arrivé en fin de parcours de l'abstinence (relationnelle/physique/charnelle/cérébrale/sentimentale/sexuelle inclus en un s'entend..... Bon, en parallèle, tu l'as vu/lu ou bien tu le verras/liras...., il y a toujours en moi ce romantisme effréné, cette vie/vitalité intérieure ardente et très active (minitel puis internet, relations épistolaires papier, etc.)dont mes dimensions d'Homme ont continué à se nourrir.... Il y a donc une une extinction complète, lente, longue et sûre de toute activité relationnelle sexuelle physique......, une abstinence...., je m'en rendais parfois compte de par certaines situations quasi monacales très solitaires...... Et c'est donc par un Printemps (Ha Ha Ha!) que tout est arrivé.... Il aura fallu qu'en fait on vienne concrètement me chercher, me trouver me dé-loger de la caverne!!!! La Sortie a été Tellurique, Volcanique.........!!!!! Gah! La suite....?

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  5. Ah oui, la suite !!

    J'ai des problèmes de connexion en ce moment, je viens seulement d'arriver à accéder au blog que tu/vous m'avez invitée à lire.

    Les conditions d'entrée dans l'abstinence ne sont jamais choisies, parce qu'on ne choisit pas ce qui va nous tomber sur le râble, mais objectivement, tu/vous auriez pu réagir tout différemment. Je connais quelqu'un que l'absence de sexualité dans son couple rend très actif sexuellement par ailleurs... Alors pourquoi avoir choisi l'abstinence ? Je vais tenter de trouver la réponse dans ton/votre préambule.

    Je te/vous rejoins aussi sur le fait que la vitalité sexuelle meurt doucement (très très doucement) avec la prolongation du temps d'abstinence. Mais jamais complètement. Y a comme un résidu qui ne meurt jamais. Je dirais que c'est ça la Vie, ce besoin de se propager. C'est aussi comme ça que de nombreuses philosophies et cultures considèrent l'énergie sexuelle : l'énergie primitive de tout être vivant. Moi, je vous conseille de lire "Adam et Dieu", le pénultième article de ce blog, avant "There will be blood" !

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  6. Coucou ma belle.

    Un jour de fainéantise, je retombe sur ton blog et je me rappelle de cette année 2012 où, suite à une rupture difficile, une histoire qui a failli me bouffer, et surtout un questionnement intérieur très problématique (29 ans, quoi), je me suis retrouvée moins disponible qu'à l'accoutumée aux divagations sexuelles qui me nourrissaient depuis 4 ans alors. Et j'ai appris. J'ai appris que je ne voulais plus ne plus être respectée dans ma sexualité. J'ai appris à me méfier des hommes qui n'étaient pas sûrs d'eux et de leurs désirs. Et surtout, j'ai failli me laisser mourir pour un type qui me bouffait la vie au final. La transition entre le 31 décembre 2012 (où j'ai dit au type qui occupait mes pensées depuis 1 an que, s'il essayait de me recontacter, ce serait une main courante au commissariat, avec forces larmes de crocodile) et le 1er janvier 2013 (où je me retrouve chez un type qui m'appâte chez lui et m'a donné un orgasme foudroyant comme jamais) m'a fait comprendre qu'il fallait que j'établisse des règles quant à la bonne tenue de ma sexualité.
    Depuis, j'ai rencontré un homme qui m'a respecté avec toute son affection (même si notre histoire n'a duré que quelques semaines) et puis le Mari, où j'ai pu mettre en oeuvre toute les règles que je m'étais établies. Qu'importe qu'on nous renvoie les contradictions de nos règles à la gueule, si en face, la personne ne s'est pas construit ses limites, c'est son problème, pas le nôtre.

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