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Affichage des articles du août, 2013

Sarah Bernhardt (dernière)

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Peinture de Marie Besson, 1886 Il paraît que j’ai un don pour le drame… mais c’est pas moi, c’est Sarah ! Entre nous, l’affaire se finira mal pour tout le monde, et Sarah n’y a pas échappé. Reprenons donc  où nous nous sommes arrêtés  dans le cours de la vie de cette actrice et femme hors du commun, affamée d’amour, et blessée jusqu’à l’os : alors qu’elle atteint ses buts, la maladie fait mine de vouloir briser ses élans. Même là, elle vaincra, finissant quasiment octogénaire ! Atteinte d’une tuberculose osseuse, la maladie s’aggrave en  1887 , alors qu’elle doit sauter chaque soir d’un balcon pour les besoins d’une scène de  La Tosca , se recevant sur les genoux. Treize ans plus tard, suite à un accident au cours d’un duel pour  Le Procès de Jeanne d’Arc , sa blessure est plâtrée mais vire à la gangrène, ce dont on ne s’apercevra que trop tard. Elle en supportera la douleur sans jamais cesser de travailler, jouer, séduire et briller. Peut-être pour se confron

Sarah Bernhardt (première)

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Sarah Bernhardt par Nadar, 1860 J’ai réellement découvert Sarah Bernhardt il y a quelques jours, avant de me rendre compte que c’était Stéphane Bern qui me la présentait. Mais c’était trop tard ! J’ai regardé jusqu’au bout. Je ne connaissais rien d’elle. Je vais partir du principe que vous non plus, et vous présenter cet incroyable personnage. Sarah (de son vrai nom Henriette Rosine Bernard) naît le  25 septembre 1844  de père inconnu mais peut-être pas tout à fait obscur non plus. Et pour cause : sa mère est une demi-mondaine hollandaise d’origine juive, une courtisane, une femme entretenue qui « rendit heureux » quelques artistes, écrivains et hommes politiques à la notoriété avérée. Lorsque sa mère choisit de vivre sous les lumières de la vie parisienne, Sarah reste auprès d’une nourrice, en Bretagne. Le duc de Morny, amant de sa mère paie ensuite son éducation, en institution, puis son entrée dans un couvent de Versailles. Elle y reçoit le

Sorcières (2)

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Sorcières (1) LES CRIMES DES SORCIÈRES   Qui étaient les sorcières et quels étaient donc leurs crimes, provoquant une répression aussi féroce de la part des classes dirigeantes ? Trois accusations principales apparaissent de façon répétée dans l’histoire de la sorcellerie partout en Europe du Nord : premièrement, les sorcières sont accusées de tous les crimes sexuels possibles contre les hommes. Tout simplement, elles sont coupables de sexualité féminine. Deuxièmement, elles sont accusées d’être organisées. Troisièmement, elles sont accusées d’avoir des pouvoirs magiques affectant la santé – de lui nuire mais aussi de guérir. Elles furent souvent accusées, de façon spécifique, de posséder des talents médicaux et obstétricaux.  

Sorcières (1)

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Le patriarcat tue (les femmes) ! Dans un fascicule [réédité par les éditions Cambourrakis],  Sorcière, sages-femmes et infirmières (une histoire de femmes soignantes)  par Barbara Ehrenreich et Deirdre English, petite somme érudite éditée en 1973 sur la naissance de la médecine « officielle », nous mesurons l’ampleur de la persécution organisée des femmes par les hommes de pouvoir entre le XIVème et le XVIIème, âge d’or de l’Inquisition. Je n’ai jamais eu l’occasion de trouver nulle part ailleurs de tels chiffres. Extraits.

Bridget plagie Causette

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Je cherchais ma Causette mensuelle, mais elle fait relâche en ce mois d’août, lorsque je constate, diantre, que le vide est occupé par un nouveau magazine ouvertement féministe. Bridget. Comme le journal de l’autre folle, là ? D’office, je lui en veux de diviser la pauvre masse des filles qui luttent, et je l’achète, certaine de voir en ses colonnes, en filigrane, ce qu’elle a forcément à reprocher à Causette, la Bridget. J’avais raison de me méfier : j’ai eu tort de l’acheter. En effet, ça ne boit pas dans le même tonneau. Et ça va pas s’arranger quand je vais creuser.

Faust - J.W. von Goethe

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J’abreuve mes curiosités… Prologue du  Faust  de Johann Wolfang von Goethe, traduit par Gérard de  Nerval en 1828, aux éditions Dondey-Dupré et fils. Le reste du texte est disponible sur Wikisource,  ici . Bonne lecture !

Le Diable

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C’est devenu un rituel : lorsque je suis complètement paumée, ou quand de gros changements s’opèrent dans ma vie, je me fais une tambouille à base de  pièces de monnaie  et de cartes de tarot. En fait, une seule carte. C’est la recherche de mon allié. Aujourd’hui, estimant que les cieux étaient particulièrement neufs et mystérieux, j’ai sorti mes vieux jeux (…) et j’ai tiré LE DIABLE. Oh. C’est une très joli carte, regardez-moi ça ! Cette version-ci (Oswald Wirth) est particulièrement belle et délicate, mais la carte présentée ci-dessous est a priori plus exacte, plus proche du Tarot originel, et d’ailleurs plus lourdement chargée de symboles. C’est celle-ci que nous explorerons. Ne cédez pas face aux imbéciles qui vous expliquerons qu’un être malfaisant va vous aborder et vous soutirer de l’argent, ou pire, que l’être malfaisant c’est vous ! Le Tarot, c’est bien plus rigolo. Le jeu des symboles, c’est mon dada. Hue  ! LE DIABLE est le quinzième arcane m

La Llorona

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C’est l’histoire de la Femme Qui Pleure : la Llorona. Il en existe beaucoup de versions (parfois, l’homme est un conquérant, ou alors un riche entrepreneur, ou un hidalgo ou…), voici la mienne. A la suite, une question qui n’en est pas une car toutes les réponses sont valables. LA LLORONA « La Llorona était la plus belle femme de ce pays. Elle était admirée et rêvée par tous les hommes, même par les enfants et les vieillards. Ce fut un paysan qui venait de loin qui eut ses faveurs, après des mois et des mois qu’il la courtisait. Cet homme était porté par la chance et il prospéra rapidement sur les collines les plus vertes, les plus grasses que vous n’ayez jamais foulées. Ses prés, son blé, ses vaches étaient inondées par l’incroyable fertilité de la grande rivière qui coulait à leur pied.

Les souliers rouges

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Je vous propose de lire ce petit conte, aussi hard qu’un spot de la sécurité routière (pour ceux qui trouvent que j'attige avec mes Chaudoudoux ), tiré (et mis à ma sauce) de  ma   lecture du moment . < The Red Shoes, par Simon Povey LES SOULIERS ROUGES Au temps de cette histoire, il était une petite fille, sans père, sans mère, sans maison, qui n’avait pas non plus de souliers. Elle allait pieds nus, jusqu’à ce qu’elle ait ramassé, sur son chemin, assez de bouts de tissus pour s’en coudre une paire, une paire de petits souliers rouges.   Ils n’étaient pas les plus beaux des souliers, mais c’étaient les siens et protégeaient ses pieds des cailloux, du froid et de la pluie. Elle en était très fière. La petite fille, se sachant grandir, continuait à trouver, sur son chemin, les bouts de tissus qui lui permettraient de coudre les souliers qu’elle porterait après ceux-là.   Mais un jour, un jour particulièrement maussade, où la faim et la fatigue s