Où est-ce que j'ai mis mon flingue ?
J’aiguise le fil de mon couteau, en le passant, et le repassant sur toute la longueur du fusil. Les idées, assassines, défilent, un brin incessantes. Puis je les repousse. Laisse-moi tranquille. J’affûte le tranchant de ma hache, je la veux lourde, large, peut-être difficile à manier, à lever, et à abattre, mais décisive. Puis je la range, plantée sur le billot. Je vais me faire mal aux mains, à force. J’en ai plein le dos, aussi. Je place mes pièges. Dans la nuit, sous les arbres, dans une coulée ou une autre. Sur ses lieux de passage. Des gros, des petits, des traîtres. Puis je note leur emplacement sur une grande feuille, qui reprend tout son territoire, et je la lui donne. Méfie-toi ! N’y va pas ! J’attrape la corde. Je l’ai patiemment filée, tressée, nouée. J’ai trouvé la forêt, l’arbre, la branche. Après l’avoir lancée par-dessus, lestée d’une vilaine pierre, je me demande auquel de nos deux cous je vais la passer. Finalement, j’ai plutôt envie de hurler. De mon placard ...