Sommeil


Il a parfois le sommeil agité, dans une palette allant du ronflement provoqué par des années d’enfance ravagées par les colutoires, au coït inconscient.

Les hommes ronflent, c’est bien connu (quoique je connaisse une fumeuse qui rend ses voisins insomniaques et désagréables au réveil), mais avant de passer à l’écarte-naseaux et autre produit qui vous soulagera à la fois les oreilles et le porte-monnaie, suggérez leur tout d’abord de dormir sur le côté. Jvous jure, ça marche.

Les hommes se touchent la bite aussi, dans leur sommeil. Même ceux qui n’ont pas cette vulgaire habitude de porter la main au paquet 67 fois dans la journée le font. Il est de ceux-là. Et que je me la tripote, que je te me la prend à rebrousse-poil. J’aime bien le regarder faire ça. J’aime surtout le voir se la toucher, la manipuler, la cajoler, sa façon d’y porter les doigts, de la saisir, de la remonter le long de son ventre, de se tâter les couilles. Le voir faire ça, se relaxiter, c’est voir son intimité avec son intimité, ses habitudes avec lui-même...

Certains d’entre eux sont en sus somnambules. Là aussi, ça revêt plusieurs manifestations... ça peut juste consister à ouvrir les yeux, parler. Ou prendre la main de sa partenaire, qui dort paisiblement à côté, et la poser sur ses propres couilles. Ca fait chaud à la fille quand ça arrive, parce qu’elle n’est pas bien sûr qu’il ne dort pas. Mais ça ne dure pas longtemps, c’est furtif, et a un moment, il vous repousse, vous le gênez. Et puis des fois carrément, il vous doigte, il vous retourne, et vous fait consciencieusement l’amour.


Sa gaule du matin, en général, ne survient... que le matin. Tendue comme un poing, béton. Mais cette fois, il devait être 3 heures du matin. Je dors sur le ventre. D’une main décidée, il m’attrape la hanche et me met sur les flancs, ça me réveille. Une envie de douceur, de se nicher ? Je me laisse faire (les filles c’est comme ça). Comme il se rapproche de mon dos, je sens comme un truc dur : merde, c’est sa queue ! Gros coup de chaud, du ventre jusqu’en haut du front : le coït n’est pas loin. Il m’enfonce un index dans ma petite chatte, aussi loin qu’il peut. Là, j’ai plus chaud, je fond. Les préliminaires ne s’attardent pas, ce doigt était juste destiné à se faire une idée de la configuration des lieux. De sa main libre, il amène son membre jusqu’à l’orée du Bois-Joli. Puis se libère les deux mains, me saisit les hanches, et m’enfonce, jusqu’à la garde comme on dit dans les romans pornos. Pour moi, y’a pas photo : il est bien réveillé le bougre.

Il s’agite comme ça, une dizaine de minutes, pendant lesquelles je me branle abondamment, en silence. Les coïts impromptus, en pleine nuit qui plus est, ont le chic pour me faire monter la mayonnaise. Pas un mot, pas un son ne s’extirpent de ses lèvres, pendant que les miennes salissent les draps tant qu’elles peuvent, limaces mal élevées. Ses mains prennent le relais de mes doigts pour me masturber, chose qu’il fait rarement. Et puis je sais pas, je m’agace : ses gestes sont comme mécaniques, trop répétitifs, comme le mouvement de ses reins. Je repousse sa main en disant : « j’y arriverais pas comme ça ».

Arrêt total. Plus rien, plus un frémissement. Je me dit que je l’ai vexé. Peut-être qu’il s’est rendormi ? Je m’immobilise, j’essaie de comprendre cette drôle de situation. Disons... 5 minutes plus tard, il se « réveille » encore et me gratifie d’une dizaine de coups de reins brusques, toujours au garde-à-vous. Puis de nouveau plus rien. Là, je suis pas frustrée, je suis proche de la haine totale et absolue. Merde, et alors ?? C’est fini ?

Oui-da, c’est fini. Il se ratatine doucement, je me rendors.
Au matin, il soulève la couette. Me regarde. Me demande s’il ne s’est pas passé quelque chose cette nuit : sa bite est poisseuse. Je le sonde du regard : il me prend pour une truffe là ? Ce coït n’avait rien de mémorable, certes, mais quand même. Je lui rappelle les faits : oui, cette nuit, tu as commencé à me faire l’amour, sans finir le boulot.

Rires. Gêne. Comment-t-est-ce possible ?
Je n’en sais rien.
Tous les docteurs vous le diront : les agissements des somnambules sont mécaniques et se font dans un cadre hyper-habituel, et un somnambule n’ouvrira pas une porte si par hasard vous avez déplacé, juste aujourd’hui, la poignée. On fait souvent l’amour dans cette position, en particulier quand il est fatigué, mais les fois où il a pu me pénétrer sans mon aide des deux mains se comptent sur les doigts d’une seule. Cette fois, en dormant, il a très bien réussi.

Encore un mystère au compte de l’humanité.


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